«Gilets jaunes»: l’opposition fustige la décision de mobiliser la mission Sentinelle
Par AlAhed avec AFP
L'opposition de droite et de gauche a fustigé la décision de l'exécutif de mobiliser la mission antiterroriste militaire Sentinelle samedi lors des manifestations des «Gilets jaunes», mais le gouvernement appelle à «ne pas agiter des peurs».
Emmanuel Macron a annoncé en conseil des ministres mercredi que les effectifs de Sentinelle seraient mobilisés pour protéger des bâtiments officiels et autres «points fixes».
Mais le chef de file des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau en a appelé dès mercredi soir sur Twitter au chef de l'Etat, «chef des armées, responsable de nos institutions, garant du lien entre la nation et l'armée, pour renoncer à cette décision funeste».
«Contrairement à la police et la gendarmerie, les militaires de la force Sentinelle ne sont pas formés ni équipés pour maintenir l’ordre. En cas de problème que feraient les militaires? Recourir à leurs armes? Ce serait irresponsable», a tweeté de son côté le député LR Eric Ciotti.
«Que l'Élysée soit protégé, évidemment, mais ce que je voudrais rappeler, c'est des choses un peu basiques: le maintien de l'ordre en France, ça doit être l'affaire de la police nationale et de la gendarmerie nationale», ce qui n'est pas «le métier» de «l'armée de terre», a réagi le député Les Républicains Guillaume Larrivé sur Radio Classique.
Il a critiqué «l'improvisation» du gouvernement dans cette crise des «Gilets jaunes», et a dit craindre que cela «finisse par fragiliser la paix civile».
A gauche, le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est élevé contre la décision mercredi soir lors d'un débat avec les leaders de l'opposition sur BFMTV: «Vous êtes devenus fous ! Un militaire, c'est pas un policier», a-t-il tonné, dénonçant une «surenchère permanente» de l'exécutif.