Naufrage à Mossoul : Une centaine de morts, surtout des femmes et des enfants
Par AlAhed avec sites web
Près d'une centaine de personnes, en majorité des femmes et des enfants, sont mortes jeudi dans le naufrage d’un bac sur le Tigre à Mossoul, l’accident le plus meurtrier survenu en Irak ces dernières années, en pleine célébration de Norouz, le Nouvel An persan.
Cet incident a provoqué un vif émoi dans la ville qui n’a repris les commémorations de fêtes comme Norouz et autres sorties familiales sur les rives du fleuve que depuis peu, après avoir passé trois années sous la férule des terroristes de «Daech».
Si les guerres à répétition et les attaques terroristes ont fait des centaines de milliers de victimes ces dernières années en Irak, des accidents de ce type sont rares.
Selon le bilan d’hier soir du ministère de la Santé, près d'une centaine de personnes sont mortes.
Ces familles avaient embarqué pour traverser le fleuve en direction de parcs aménagés où les familles piquent-niquent traditionnellement pour Norouz, le Nouvel an persan décrété jour férié dans l’ensemble du pays.
Un deuil national de trois jours a été décrété jeudi soir par le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, qui s’est rendu sur le lieu de l’accident et à la morgue où ont été transportés les corps. L’ONU a déploré «une terrible tragédie».
«C’est une catastrophe. Personne ne s’attendait à ça», a lancé un jeune homme tout juste sorti de l’eau après être parvenu à rejoindre la rive. «Il y avait énormément de monde sur le bateau, surtout des femmes et des enfants», a-t-il encore indiqué.
Trop de passagers à bord
L’incident est né de la conjonction de la surcharge du bateau et du haut niveau de l’eau, a expliqué un responsable des services de sécurité à Mossoul.
D’une part, ce bateau qui transportait des familles et des enfants se rendant dans un complexe touristique de Mossoul «a fait naufrage car il y avait trop de passagers à bord, plus d’une centaine», a-t-il dit. De l’autre, après d’importantes pluies ces derniers jours, les autorités avaient ouvert des écluses pour alléger la pression au niveau du grand barrage de Mossoul.
Elles avaient publié des mises en garde au public, prévenant que les rives du Tigre seraient plus dangereuses avec un niveau de l’eau plus élevé. Jeudi, sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, le courant semblait fort et le niveau de l’eau plus élevé qu’à l’habitude.
Ces images montraient des dizaines de personnes flottant ou tentant de surnager autour d’un bateau en partie englouti sous les eaux.
La justice irakienne a annoncé en soirée dans un communiqué avoir ordonné l’arrestation de neuf responsables de la gestion du bac et délivré des mandats d’arrêt contre les propriétaires du bateau et du complexe touristique.