Inde-Pakistan: New Delhi maintient son armée en état d’«étroite vigilance»
Par AlAhed avec sites web
Ce samedi 9 mars, l'Inde a indiqué vouloir maintenir son armée en état d'« étroite vigilance » envers toute nouvelle attaque venue du Pakistan et en renouvelant ses avertissements à son voisin afin qu'il prenne des initiatives concrètes à l'encontre des groupes militants.
Raveesh Kumar, un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères a accueilli avec scepticisme les informations sur des arrestations d'extrémistes au Pakistan : Islamabad est « dans le déni » envers son soutien aux groupes accusés de fomenter des attaques en Inde, a affirmé le porte-parole lors d'un point de presse convoqué expressément. « Nos forces armées maintiennent une étroite vigilance et restent déterminées à défendre le pays et ses citoyens », a-t-il encore dit, ajoutant : « nous avons toujours agi et continuerons à le faire avec responsabilité et maturité ».
Pas d'action « crédible » du Pakistan
« La présence généralisée de camps terroristes au Pakistan est de notoriété publique à l'intérieur et à l'extérieur du Pakistan », a asséné Raveesh Kumar, estimant que « le Pakistan n'a pas réussi à entreprendre une action crédible contre Jaish-e-Mohammed et d'autres organisations terroristes qui continuent d'agir en toute impunité depuis le Pakistan ». Le groupe « Jaish-e-Mohammad (JeM) », basé au Pakistan, avait revendiqué l'attentat-suicide du 14 février 2019 au Cachemire indien dans lequel avaient péri plus de 40 paramilitaires indiens ce qui avait provoqué une soudaine montée de tension entre l'Inde et le Pakistan.
Le ministère pakistanais de l'Intérieur a annoncé au total durant la semaine écoulée quelque 165 arrestations d'extrémistes, notamment du JeM - 121 jeudi, après 44 mardi - dont Abdul Rauf qui serait, selon une source sécuritaire pakistanaise, un jeune frère peu connu du chef du JeM, Masood Azhar. Des responsables indiens s'étaient déjà montrés sceptiques mardi. « Nous avons déjà vu le Pakistan arrêter des gens, et les relâcher ensuite », a commenté une source gouvernementale à l'AFP.
Masood Azhar est « très malade »
Islamabad nie toute implication dans l'attaque du 14 février. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi a assuré sur CNN que Masood Azhar, toujours au Pakistan, est « très malade » et ne peut quitter sa maison. Après l'attaque du 14 février, l'Inde avait annoncé avoir mené une « frappe préventive » contre un camp du JeM le 26 février, tuant de nombreux « terroristes ». Le Pakistan a réfuté ces informations. Le 27 février, des combats aériens - les premiers depuis des décennies - ont opposé les deux pays. Le Pakistan a affirmé avoir abattu deux chasseurs indiens et capturé l'un des pilotes, New Delhi a déclaré pour sa part n'avoir perdu qu'un seul avion et avoir détruit un avion pakistanais, ce que Pakistan nie. Le pilote indien a été libéré le 1er mars, apaisant la tension.
L'Inde et le Pakistan, tous deux désormais puissances nucléaires, se sont déjà livrés trois guerres. La région du Cachemire est source de conflit entre les deux pays depuis leur partition en 1947. L'Inde comme le Pakistan réclament l'intégralité de ce territoire montagneux.