L’Iran lance un sous-marin capable de tirer des missiles de croisière
Par AlAhed avec sites web
L'Iran a inauguré dimanche un sous-marin capable de tirer des missiles de croisière, réaffirmant ainsi sa volonté d'autonomie en matière de défense dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis et «Israël», a rapporté la télévision d'Etat.
« Aujourd'hui, la République islamique devient complètement autosuffisante sur terre, dans les airs et sur la mer », a déclaré le président iranien Hassan Rohani au cours d'une cérémonie dans le port de Bandar-Abbas (sud), à laquelle ont assisté des hauts gradés de l'armée et des membres du gouvernement.
« Notre puissance défensive est destinée à défendre nos intérêts et nous n'avons jamais cherché à attaquer aucun pays », a-t-il ajouté, précisant que l'Iran n'aurait pas la même volonté « d'industrialisation en matière de défense » si le pays pouvait simplement acheter à d'autres les armes dont il a besoin.
Selon lui, « la pression des ennemis, la guerre (entre l'Iran et l'Irak, de 1980 à 1988) et les sanctions » ont poussé l'Iran à devenir autosuffisant en matière de défense.
Le sous-marin, nommé Fateh («Le conquérant» en farsi), est le premier submersible «semi-lourd» de la flotte iranienne, un modèle entre les sous-marins de poche de type Ghadir et ceux de la classe «kilo» qu'utilise déjà l'armée du pays, d'après l'agence de presse Fars.
Le vaisseau, qui pèse près de 600 tonnes, peut tirer des missiles de croisière --d'une portée non précisée-- mais aussi des torpilles et des mines marines. Il peut opérer à plus de 200 mètres en dessous du niveau de la mer avec une autonomie de 35 jours.
Cette annonce intervient alors que se tenait la semaine dernière à Varsovie une conférence contre l'Iran sous l'égide des Etats-Unis et sur fond de menaces entre la République islamique et «Israël» par déclarations interposées.
Le ministre iranien des Affaires étrangères s’est exprimé à Munich déclarant que le risque de guerre avec «Israël» était élevé et qu’il pourrait encore augmenter.
Qualifiant la politique américaine vis-à-vis de l'Iran « d'obsession maladive » qui fait souffrir la région depuis 40 ans, l’officiel iranien a ironiquement lancé: « C'est la faute de l'Iran de s'être placé au milieu de toutes ces bases américaines » au Moyen-Orient.
De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a qualifié jeudi de « tournant historique » la conférence de Varsovie où il a rencontré des dirigeants arabes unis dans un front commun contre l'Iran.
« Dans une salle en présence d'une soixantaine de ministres des Affaires étrangères représentant plusieurs dizaines de gouvernements, un Premier ministre israélien et des ministres des principaux pays arabes étaient côte à côte et ont parlé sur un ton particulièrement fort, avec clarté et unité contre le danger commun du régime iranien », s'est-il réjoui devant la presse jeudi matin.
Au cours de ce rendez-vous diplomatique, le secrétaire d'état américain Mike Pompeo a affirmé qu'il était « impossible de stabiliser le Moyen-Orient sans lutter contre Téhéran ».