Rapatriement de terroristes français en Syrie: «principalement des enfants»
Les ressortissants français détenus par les Kurdes en Syrie, et dont la France envisage le rapatriement après l'annonce du prochain retrait des troupes américaines, sont «principalement des enfants», a affirmé jeudi la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
Elle a également indiqué ne pas disposer de «chiffre stabilisé» sur leur nombre.
Selon des sources françaises concordantes, environ 130 ressortissants français - une cinquantaine d'adultes (hommes et femmes) et des dizaines d'enfants - sont détenus par les «Forces démocratiques syriennes» (FDS), majoritairement kurdes.
«Ces enfants soit sont nés là-bas, soit sont partis tout petits de France avec leurs parents (...) Les enfants sont plus nombreux que les adultes», a affirmé Nicole Belloubet, interrogée sur RTL alors que les critiques se multiplient sur un éventuel retour de terroristes français sur le territoire national.
«Nous avons également la certitude de vouloir prendre en charge des enfants qui sont orphelins», a-t-elle détaillé, ajoutant que «la question la plus importante numériquement est celle des enfants qui sont sur site et qui sont accompagnés de leurs mères, voire de leurs pères».
«Par rapport à ce que nous savons statistiquement (...) nous pensons qu'à 75%, ce serait des enfants de moins de 7 ans», a précisé la ministre.
«Ces personnes, enfants ou adultes, dès qu'elles arriveront en France feront l'objet d'une prise en charge par un juge, un juge des enfants ou bien, pour les adultes, elles seront placées en garde à vue et peut-être mises en examen», a-t-elle souligné, rappelant que «le fait de s'être rendu sur un terrain de combat peut être qualifié d'association de malfaiteur terroriste», et que «plusieurs prisons en France sont en capacité d'accueillir ce type de détenus».
La France, opposée jusqu'ici au retour des terroristes français détenus par les Kurdes en Syrie, n'exclut plus leur rapatriement pour éviter qu'ils ne s'évanouissent dans la nature à la faveur du retrait américain.
Avec ce retrait, les zones kurdes pourraient être cible d'une offensive turque, ou revenir dans le giron de Damas, laissant craindre la fuite d'un millier de terroristes étrangers vers l'Europe ou d'autres théâtres.
«Si des Français détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté, expulsés, je crois que nous avons collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu'ils deviennent plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont», a-t-elle estimé.
Source: agences et rédaction