Canadien condamné à mort: la Chine dénonce les «propos irresponsables» de Trudeau
La Chine a fermement dénoncé mardi les «propos irresponsables» du Premier ministre canadien Justin Trudeau après la condamnation d'un Canadien pour trafic de drogue.
«Nous exhortons la partie canadienne à respecter l'État de droit, à respecter la souveraineté judiciaire de la Chine, à corriger ses erreurs et à cesser de tenir des propos irresponsables», a déclaré lors d'un point presse Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le gouvernement de Justin Trudeau a appelé lundi les Canadiens se rendant en Chine à y faire preuve de «grande prudence» face au «risque d'application arbitraire des lois locales», suite à la condamnation à mort d'un Canadien clamant son innocence.
Le ministère canadien des Affaires étrangères a relevé lundi soir son niveau d'évaluation des risques au deuxième cran, sur une échelle en comptant quatre, indique son site internet.
«Faites preuve d'une grande prudence en Chine en raison du risque d'application arbitraire des lois locales», avertit ainsi Ottawa.
Cet avis intervient dans la foulée de la condamnation à la peine de mort en Chine d'un Canadien à l'issue de son nouveau procès pour trafic de drogue, une décision qualifiée de «très inquiétante» par le Premier ministre Justin Trudeau.
Robert Lloyd Schellenberg, 36 ans, s'était vu infliger en 2018, lors d'un premier jugement, une peine de 15 ans de prison - un verdict jugé fin décembre trop «indulgent» par la justice chinoise. Il a clamé son innocence toute la journée devant un tribunal de la ville de Dalian (nord-est).
Ce verdict survient à l'heure où les relations diplomatiques sino-canadiennes sont tendues depuis l'arrestation début décembre par le Canada - sur demande américaine - de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei.
Dans la foulée, la Chine a arrêté deux Canadiens: un ex-diplomate, Michael Kovrig, et un consultant, Michael Spavor. Les autorités chinoises les accusent d'avoir «menacé la sécurité nationale», mais nient que leurs arrestations soient liées à l'affaire Huawei.
Le Canada a été appuyé par plusieurs pays occidentaux dans ses appels pour leur libération, notamment par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Union européenne.
Début janvier, Washington avait émis un tel avertissement aux voyageurs: le département d'État appelle les Américains à «faire preuve d'une attention accrue en Chine en raison de l'application arbitraire des lois locales».
Source: agences et rédaction