Trump: Le retrait des troupes américaines de Syrie «prendra 4 mois»
Le président américain Donald Trump a décidé d'un retrait progressif de la Syrie «sur une période de quatre mois», a rapporté lundi le New York Times, alors que Trump semblait reconsidérer sa résolution pour un retrait immédiat de ce pays dévasté par la guerre.
Selon le journal, deux responsables américains auraient déclaré que Trump avait informé le commandant des forces américaines en Irak et en Syrie, le lieutenant. Gen. Paul J. LaCamera, que l’armée pourrait disposer de plusieurs mois pour effectuer un retrait sûr et ordonné.
Donald Trump avait confirmé lundi que le retrait des troupes américaines de Syrie serait «lent», tout en réaffirmant «son succès face au groupe Etat islamique (EI ou Daech) dans la région», qui justifie selon lui sa décision militaire.
«L'EI a pratiquement disparu, nous renvoyons lentement nos troupes à la maison afin qu'elles retrouvent leurs familles, tout en combattant ce qu'il reste de l'EI», a tweeté le président des Etats-Unis, qui a annoncé récemment le retrait total des quelque 2.000 soldats américains actuellement déployés dans le nord de la Syrie.
Cette déclaration de Donald Trump intervient alors que l'un de ses proches, le sénateur républicain Lindsey Graham --pour qui le retrait des forces américaines est une erreur--, s'est dit dimanche «rassuré» sur ce dossier après une rencontre avec le locataire de la Maison Blanche.
«Le président comprend qu'on a besoin de finir le travail», avait-il expliqué. «Nous allons ralentir les choses d'une manière intelligente».
Critiques des plus proches alliés
La semaine dernière, le président américain avait déjà dit avoir évoqué avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan «le retrait lent et extrêmement coordonné des troupes américaines de la région».
De hauts responsables militaires américains ont multiplié les mises en garde contre un retrait précipité qui «laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad», à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l'Iran, bête noire de l'administration Trump.
En désaccord avec le président sur ce dossier, son ministre de la Défense Jim Mattis et l'émissaire américain pour la soi-disant «coalition internationale antiterroriste», Brett McGurk, ont démissionné.
Jim Mattis, dont c'est le dernier jour au Pentagone lundi, a adressé un message aux troupes américaines, les appelant à «tenir bon».
«Maintenant que je commence à me retirer, les médias +Fake News+, ou des généraux ratés incapables de faire le travail avant mon arrivée, aiment à se plaindre de moi et de mes tactiques», a tonné dans le même temps Trump sur Twitter.
Patrick Shanahan remplacera Mattis à la Défense dès le 1er janvier 2019.
Les critiques sont également venues de la part des plus proches alliés de Washington, membres de la «coalition internationale».
«L'annonce impromptue du retrait américain du Levant a causé énormément d'interrogations», a déclaré lundi la ministre française des Armées Florence Parly, en visite en Jordanie. «Notre priorité, c'est de poursuivre (la lutte contre «Daech») pour la terminer», a-t-elle expliqué.
Sur un ton moins diplomatique, le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt avait de son côté déclaré vendredi que le président Trump s'était «fait une spécialité de parler tout en noir ou tout en blanc de ce qui se passe dans le monde».
Pendant le weekend, la Russie et la Turquie ont convenu de se «coordonner» afin de combler le vide laissé par le départ américain.
La décision de Donald Trump a fait bouger les lignes changeantes d'un conflit dont la complexité n'a cessé de s'accroître depuis 2011.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton a annoncé la semaine dernière qu'il se rendrait en Turquie et à l’entité sioniste en janvier afin de discuter de ce retrait.
Source: agences et rédaction