«Gilets jaunes»: Macron assure avoir répondu à une «colère juste»
Les mesures de soutien au pouvoir d’achat annoncées le 10 décembre dernier sont une «réponse pleinement assumée» à une «colère juste», a déclaré dimanche Emmanuel Macron au lendemain de la sixième journée de mobilisation nationale des «gilets jaunes».
«C’est une réponse pleinement assumée, que j’ai voulue, à ce que j’ai considéré être la demande juste, la colère juste du peuple français», a déclaré le président français lors d’une conférence de presse au côté du président tchadien, Idriss Déby, à N’Djamena.
Le Parlement a définitivement adopté vendredi une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat décidées dans l’urgence par l’exécutif pour tenter de mettre fin à la crise des «gilets jaunes» grâce à la mobilisation de plus de 10 milliards d’euros.
«En tant que président de la République, je ne m’adresse pas à des intérêts catégoriels, je réponds à une demande profonde, et je l’ai dit, j’avais rythmé certaines réformes ou certaines évolutions trop lentement et donc j’ai souhaité à la fois corriger un point et surtout accélérer les mesures en faveur du travail et des classes moyennes, c’est ainsi chose faite», a-t-il poursuivi.
«Cela a un coût, il est assumé, le Premier ministre a expliqué comment il serait couvert, à la fois par des mesures fiscales, par un décalage budgétaire de court terme», a-t-il ajouté, évoquant par ailleurs les économies en matière de dépenses publiques.
Le chef de l’Etat, qui a partagé samedi soir un repas de Noël avec le millier de soldats français stationnés dans la capitale tchadienne, a exclu toute économie sur les forces françaises. «Il n’y aura aucune économie faite sur la défense, nos armées et la loi de programmation militaire», a-t-il dit.
Appel à «l'ordre»
Emmanuel Macron a par ailleurs appelé dimanche à «l'ordre et à la concorde». Dans une allusion aux débordements, il a précisé qu'«il est évident que les réponses judiciaires les plus sévères seront apportées», interrogé par BFMTV.
Le Premier ministre Édouard Philippe a lui fustigé dimanche dans un message posté sur Twitter «un simulacre de décapitation du chef de l'État... Des agressions d'une violence inouïe contre des policiers (...)».
Au cours de «l'acte VI» des «gilets jaunes», des débordements ont été observés: aux Champs-Élysées, des motards de la police ont été brièvement pris à partie par des manifestants, qui ont poussé à terre une de leurs motos et jeté des pavés et trottinettes. L'un des policiers a brièvement dégainé son pistolet.
Vendredi soir, un pantin à l'effigie du président Emmanuel Macron avait été décapité lors d'une manifestation de «gilets jaunes» à Angoulême.
«Il est hors de question de banaliser de tels gestes qui doivent faire l'objet d'une condamnation unanime et de sanctions pénales», a ajouté dans son message le Premier ministre.
À trois jours de Noël, la mobilisation des «gilets jaunes» a fortement baissé samedi, de près de moitié par rapport à la semaine précédente, avec près de 40.000 participants dans divers défilés, barrages routiers et blocages aux frontières, parfois avec des heurts.
À Paris, la préfecture a dénombré dans la capitale 2.000 manifestants, contre près de 4.000 à son maximum samedi dernier.
Source: agences et rédaction