La France accueille des femmes yézidies victimes de «Daech» et leurs enfants
Un premier groupe de seize femmes yézidies, victimes de l'organisation terroriste «Daech», accompagnées de leurs enfants est arrivé jeudi soir à l'aéroport parisien de Roissy dans le cadre d'un programme d'accueil des réfugiés qui devrait porter sur une centaine de femmes d'ici à 2019, a constaté une journaliste.
Au total, 83 personnes sont arrivées d'Erbil, dans le nord de l'Irak, à bord d'un avion des forces aériennes spécialement affrété par la France.
Ces femmes, «extrêmement éprouvées par leur asservissement par Daech» selon le ministère français des Affaires étrangères, ont été accueillies par la lauréate du Nobel de la Paix 2018 Nadia Murad, qui a «remercié» le gouvernement français d'avoir tenu sa «promesse», et par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
«J'étais comme ces femmes. Je comprends ce qu'elles ont vécu. C'est une nouvelle vie, ça peut être difficile mais il faut tout de suite apprendre la langue. C'est très important de participer à la nouvelle société pour ne pas se sentir étranger», a-t-elle déclaré.
«C'était un engagement du président de la République et c'est l'honneur de la France de pouvoir accueillir ces femmes victimes», a quant à lui déclaré le ministre. «Vous êtes ici en sécurité, la France vous accompagnera», leur a-t-il dit.
L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) a procédé à l'audition sur place des réfugiés et a identifié un premier groupe de 16 femmes et leurs familles volontaires pour se rendre en France. Les autres arriveront «à partir de la fin janvier», a précisé une source au Quai d'Orsay.
«C'est la première fois qu'une opération aussi importante est organisée concernant les femmes yézidies», a poursuivi le ministère, même si d'autres ont pu par le passé bénéficier de visas humanitaires.
Fin octobre, Emmanuel Macron avait reçu à Paris Nadia Murad, une jeune Irakienne victime des terroristes de «Daech» avant de devenir ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains. Le chef de l'Etat avait alors promis que la France accueillerait cent femmes yézidies, dont vingt d'ici à la fin de l'année.
Les familles, qui vivaient dans la région du Sinjar, sont parties en avion d'Erbil jeudi matin. Après s'être fait remettre les papiers attestant de leur statut de réfugiés, elles devaient monter dans des cars pour gagner le sud-ouest, le sud-est et la région parisienne.
Les Yézidis, une minorité kurdophone d'Irak, ont fui en masse après avoir été persécutés par «Daech» lorsque les terroristes ont envahi en 2014 de larges pans du nord de ce pays, dont ils ont été chassés ces derniers mois. Des milliers de femmes et adolescentes ont alors subi de terribles exactions, telles que des viols, des enlèvements et des traitements inhumains, dont l'esclavage, estimait l'ONU fin août.
La communauté yézidie en France avoisine aujourd'hui les 10.000 membres.
Source: agences et rédaction