Mobilisation des «gilets jaunes»: 34 personnes placées en garde à vue
Trente-quatre personnes ont été placées en garde à vue quelques heures avant le début d'une nouvelle mobilisation à haut risque des «gilets jaunes» notamment à Paris, a indiqué samedi une source proche du dossier.
Ce sont principalement des gens venus de région, âgés d'une trentaine d'années sur lesquels ont été retrouvés des masques, des frondes, des marteaux ou des pavés, a précisé la même source.
Appel à la «responsabilité» des médias et du public
Le CSA en a appelé vendredi à la «responsabilité» des médias audiovisuels à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation des «gilets jaunes», demandant également aux citoyens de respecter le travail des journalistes.
«A la veille d’une journée particulièrement difficile pour le pays tout entier», le Conseil supérieur de l’audiovisuel en appelle dans un communiqué «à la responsabilité, lourde et complexe, des médias audiovisuels».
Le CSA demande également «à chacun» d’être «attentif au respect du travail des journalistes et des équipes de reportage».
Il recommande aussi «de ne pas diffuser d’informations susceptibles de mettre en danger les forces de sécurité et la paix civile», et «met en garde contre toute diffusion complaisante, déséquilibrée ou insuffisamment vérifiée d’images et de commentaires qui attiseraient les antagonismes et les oppositions».
Le CSA a reçu une centaine de saisines autour du thème des «gilets jaunes» ces derniers jours, notamment concernant l'équilibre à l'antenne entre les différents points de vue.
Les commerces fermés
«On sera fermés, la police nous a prévenus, on a prévu une planche en bois pour la porte»: Rosalie Sarmiento, responsable d'un bureau de changes sur les Champs-Elysées.
Par précaution, les grands magasins parisiens (Galeries Lafayette, BHV Marais et les enseignes du groupe Printemps) seront également fermés, dans les secteurs des Champs-Elysées et de l'Opéra, mais aussi à Montparnasse et Nation.
La préfecture de police a adressé dans la semaine un avis aux commerçants pour les mettre en demeure de fermer «portes et accès» et de protéger à nouveau leurs enseignes «contre d'éventuelles dégradations en apposant des panneaux de protection sur les vitres».
La semaine dernière, des milliers de «gilets jaunes» ont manifesté sur les Champs-Elysées et la situation a dégénéré dans plusieurs quartiers de la capitale, donnant lieu à des scènes de guérilla urbaine avec d'impressionnants dégâts, de l'Opéra à la prestigieuse avenue Foch, en passant par la rue de Rivoli et aux abords de l'Arc de Triomphe.
L'Élysée redoute de nouveau une «très grande violence» samedi, et les services de renseignement ont fait passer tous les voyants au rouge en alertant sur la mobilisation des mouvements «d'ultradroite» et «d'ultragauche».
«Normalement, on utilise les planches de protection pour le 31 décembre», raconte Mme Sarmiento. «Pendant la deuxième manifestation, on ne pensait pas que ça allait être si chaud, on a juste fermé et la porte a été brisée. La troisième semaine, on a reçu un mail de la police, on s'est mieux protégés».
Si les dégâts matériels se sont limités à la vitrine du bureau de changes, les pertes d'exploitation liée à sa fermeture sont conséquentes: «Le mois de décembre, c'est le plus important pour nous, surtout les samedis. Il y a les touristes qui veulent changer leurs devises, les gens qui font des achats ou ceux qui vont partir en vacances à l'étranger».
Après les heurts qui ont ponctué le week-end dernier «l'acte III» du mouvement des «gilets jaunes» et fait 133 blessés à Paris, les commerçants redoutent surtout l'impact à long terme des manifestations sur l'image et l'économie de «la plus belle avenue du monde».
Source: agences et rédaction