Colère de Pékin après l’arrestation d’une dirigeante de Huawei sur demande des USA
La Chine s'est insurgée jeudi contre l'arrestation au Canada, sur demande des Etats-Unis, d'une haute dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, une affaire qui pourrait perturber la récente trêve dans la guerre commerciale Pékin-Washington.
«Meng Wanzhou a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver. Les Etats-Unis réclament son extradition et une audition pour sa remise en liberté conditionnelle doit avoir lieu vendredi», a indiqué mercredi le ministère canadien de la Justice.
Des informations de presse affirment que Washington soupçonnerait Mme Meng, la directrice financière de l'entreprise, de violation des sanctions américaines contre l'Iran. Huawei est un leader mondial des smartphones et des équipements télécoms.
«Nous exigeons des deux parties (Canada et Etats-Unis) que des clarifications nous soient fournies au plus vite quant aux motifs de cette détention», a martelé jeudi lors d'un point presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.Il a demandé la remise en liberté «immédiate» de Meng Wanzhou.
Pas au courant
Huawei a pour sa part indiqué n'avoir aucune connaissance d'acte répréhensible de la part de sa directrice financière.
«La compagnie a reçu très peu d'informations en ce qui concerne les accusations et n'est pas au courant d'un quelconque méfait de la part de Mme Meng», a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
Huawei respecte toutes les lois et réglementations en vigueur, y compris les lois et réglementations en matière de contrôle des exportations et de sanctions, adoptées par l'ONU, les États-Unis et l'Union européenne.
La nouvelle de l'arrestation a fait plonger jeudi les Bourses asiatiques, notamment chinoises: Shanghai a chuté à la clôture de 1,68%, Hong Kong de 2,47%.
En avril, le quotidien Wall Street Journal avait rapporté que la justice américaine avait ouvert une enquête pour établir si la dirigeante avait enfreint les sanctions américaines contre l'Iran.
Les autorités américaines soupçonneraient Huawei d'avoir exporté depuis 2016, au moins, des produits d'origine américaine vers l'Iran et d'autres pays visés par des sanctions américaines, en violation des lois des Etats-Unis.
Un autre géant chinois des télécoms, ZTE, a été lourdement sanctionné cette année par l'administration Trump pour avoir enfreint l'embargo américain visant Téhéran.
Le gouvernement américain a demandé officiellement en début d'année à ses opérateurs télécoms de ne pas s'équiper de produits chinois.
Plusieurs élus du Congrès à Washington voyaient notamment dans Huawei «une menace pour la sécurité des Etats-Unis», invoquant des rapports du groupe «avec le Parti communiste chinois ainsi qu'avec les services de sécurité et de renseignement chinois».
Source : agences