Affaire Khashoggi: un dissident saoudien poursuit en justice une société israélienne de cyber-sécurité
Un dissident saoudien proche du journaliste Jamal Khashoggi assassiné en octobre dernier poursuit en justice une société israélienne de cyber-sécurité, l'accusant d'avoir aidé Riyad à surveiller ses communications avec Khashoggi, a rapporté dimanche le New York Times.
Selon le NYT, le procès aurait été intenté en «Israël» par l'intermédiaire d'Alaa Mahajna, un avocat israélien, en coopération avec Mazen Masri, un conférencier à la City University de Londres au nom du dissident saoudien basé à Montréal Omar Abdulaziz, accusant le groupe israélien «NSO» d'avoir piraté son téléphone au service du gouvernement saoudien.
En outre, il a affirmé avoir été soumis à des pressions répétées - au cours de conversation qu'il a enregistrées - de la part des mêmes personnes accusées d'avoir tué Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, pour revenir dans son pays.
Selon les documents présentés au tribunal, il aurait ensuite reçu un SMS qui ressemblait à un lien permettant de suivre l'envoi d'un colis, mais qui masquait en réalité un lien vers le logiciel espion de la société «NSO Group» basée à «Herzliya».
Le Citizen Lab, un centre interdisciplinaire de recherche basé au Canada, lui aurait également indiqué par la suite que son téléphone avait peut-être été piraté et que le gouvernement saoudien pouvait être derrière cette initiative.
Fin novembre le quotidien israélien «Haaretz» avait rapporté que la société israélienne de cyber-sécurité aurait négocié un accord de plusieurs millions de dollars pour fournir à l'Arabie saoudite une technologie pour permettre au royaume wahhabite de pirater des téléphones portables et d'écouter des conversations.
Les représentants du groupe «NSO technologies» a tenu une série de réunions en 2017 à Vienne et au moins dans un pays du Golfe au cours de laquelle un contrat de 55 millions de dollars a été négocié pour fournir à l'Arabie le logiciel «Pegasus 3».
Suite aux diverses réunions en Europe, les Saoudiens ont tenté d'organiser une réunion à Riyad - par l'intermédiaire de Chypre - avec un homme d'affaires israélien qui commercialise des «technologies liées à la défense» et qui a participé aux négociations avec «NSO» à Vienne.
Après que le ministère israélien de la Guerre - qui supervise la vente des technologies de sécurité de l’entité sioniste à l'étranger - a refusé d'approuver le voyage, l'homme d'affaires en question aurait accompagné le fondateur de «NSO», Shalev Hulio, pendant trois jours de réunions dans un pays du Golfe en juin 2017 au cours de laquelle les termes d'un accord ont été finalisés.
Les négociations sont toutefois intervenues alors que Riyad exerce une sévère répression sur les dissidents depuis la prise de pouvoir du prince héritier Mohammed bin Salman en juin 2017.
Source: sites web et rédaction