Birmanie: une centaine de Rohingyas interpellés en mer
Une centaine de Rohingyas ont été interpellés dans les eaux territoriales de la Birmanie sur la route de l'exode et forcés à rentrer dans l'ouest du pays, théâtre en 2017 d'un «génocide» selon l'ONU, selon la police.
«Ils ont tous été renvoyés à Sittwe sur un navire de la marine» mardi soir, a annoncé à l'AFP Min Lwin, responsable de la police de Dawei, port du sud de la Birmanie au large duquel ils ont été trouvés dimanche.
Les 93 fuyards ont été renvoyés dans un de ces camps de «déplacés» rohingyas, qui avaient vocation à être temporaires mais sont maintenus depuis des années, dans la région de Sittwe.
Quelque 120.000 membres de cette minorité musulmane y vivent entassés, avec une liberté de mouvement très limitée.
Il s'agit du troisième bateau de Rohingyas tentant de fuir vers la Malaisie par la mer à être interpellé par les forces de l'ordre birmanes ces deux dernières semaines.
La mousson s'achevant et la mer d'Andaman étant par conséquent plus calme, les candidats au départ reprennent la mer, au péril de leur vie, sur des embarcations précaires.
Au total, ce sont une dizaine de bateaux qui ont quitté la Birmanie depuis mi-octobre, avec des centaines de Rohingyas à bord, selon les données de l'ONG Arakan Project, qui tente de recenser l'exode des Rohingyas.
Depuis août 2017, plus de 720.000 Rohingyas ont fui les exactions de l'armée birmane et de milices bouddhistes et se sont pour leur part réfugiés au Bangladesh.
Après de multiples retards, le Bangladesh devait lancer mi-novembre le rapatriement d'un premier groupe de 2.251 réfugiés.
Mais aucun candidat au retour ne s'est présenté à la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie, bon nombre de réfugiés redoutant de rentrer par peur de nouvelles exactions.
Ils craignent aussi d'être à leur tour immédiatement cantonnés dans les camps de fortune de l'État Rakhine.
Source: agences et rédaction