Yémen: La Finlande suspend ses contrats d’armement vers l’Arabie et les Émirats
La Finlande a annoncé jeudi soir suspendre tous les nouveaux contrats d'armement vers l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, après la mort à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et le rôle des deux pays dans la crise humanitaire au Yémen. Le pays nordique emboîte le pas à l'Allemagne, à la Norvège et au Danemark qui ont suspendu leurs ventes d'armes vers l'Arabie saoudite à la suite de la mort de Jamal Khashoggi.
En octobre, l'Allemagne s'était dite prête à un éventuel gel de ses exportations d'armes vers ce pays du Golfe et avait appelé les pays de l'Union européenne (UE) à la suivre.
Lundi, Berlin a également décidé d'interdire l'accès à l'espace européen Schengen à 18 citoyens saoudiens soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre de M. Khashoggi.
Ce journaliste saoudien a été assassiné le 2 octobre par des agents saoudiens au consulat de son pays à Istanbul.
L'Arabie saoudite, ainsi que les Emirats, sont également pointés du doigt par Helsinki pour leur rôle dans la guerre au Yémen, qui a fait quelque 10.000 morts depuis près de quatre ans et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU.
«La situation au Yémen est à l'origine de cette décision, mais bien sûr (la mort de Jamal Khashoggi) fait partie de cette logique générale», a déclaré le Premier ministre Juha Sipilä à la chaîne publique Yle.
En septembre, le site News Now Finland a publié une vidéo montrant des véhicules blindés de fabrication finlandaise, certains équipés d'armes lourdes russes, utilisés par les forces émiraties dans l'ouest du Yémen. La Finlande a affirmé que toutes ses exportations d'armes vers la région étaient conformes aux règles de l'UE.
«Tous les permis déjà existants sont anciens et, à la vue des circonstances, nous ne pouvons absolument pas en accorder de nouveaux», a indiqué Juha Sipilä. Selon le think tank SaferGlobe, les exportations d'armes finlandaises vers l'Arabie saoudite se sont élevées à 5,3 millions d'euros en 2017, contre 51,4 millions en 2014.
Source : AFP et rédaction