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Le Danemark suspend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite

Le Danemark suspend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite
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Emboîtant le pas à l’Allemagne, le Danemark a annoncé jeudi 22 novembre la suspension des ventes d’armes à l’Arabie saoudite à la suite de l’affaire Jamal Khashoggi. «Le ministère des affaires étrangères suspend les exportations d’armes et de matériel militaire à destination de l’Arabie saoudite», a annoncé le chef de la diplomatie danoise, Anders Samuelsen.

«J’espère que la décision danoise pourra créer un élan supplémentaire», a-t-il ajouté. Le Danemark n’a pas prévu d’autres sanctions, a fait savoir un porte-parole du ministère. Pour le pays nordique, qui a déjà une politique restrictive, l’Arabie saoudite ne représente pas un gros marché. Seulement dix exportations de matériel militaire, pour un montant non communiqué, ont été approuvées en 2017.

Jusqu’ici, seule l’Allemagne, dont les ventes d’armes au royaume saoudien sont relativement modestes, s’était prononcée en faveur d’une annulation des exportations militaires vers l’Arabie saoudite, tout en reconnaissant, par la voix de son ministre de l’économie, Peter Altmaier, «qu’il n’y aura[it] aucun effet positif si nous restons les seuls à arrêter les exportations et si en même temps d’autres pays comblent le trou».

La position des pays occidentaux

Face à l’affaire Khashoggi, les pays occidentaux fournisseurs d’armement à l’Arabie saoudite doivent choisir entre leur volonté de faire pression sur Riyad d’un côté et celle de préserver leurs intérêts économiques, militaires et diplomatiques de l’autre. L’Arabie est, derrière l’Inde, le deuxième importateur mondial d’armements, selon l’Institut international de recherche sur la paix, sis à Stockholm (Sipri).

Certains, à l’image du président états-unien Donald Trump, n’ont pas d’états d’âme : «Je n’aime pas l’idée de mettre fin à un investissement de 110 milliards de dollars», a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement socialiste espagnol, Pedro Sanchez, tout en dénonçant le «terrible assassinat» du journaliste saoudien à Istanbul, a clairement énoncé sa priorité : «La défense des intérêts de l’Espagne, du travail de secteurs stratégiques pour la plupart situés dans des zones très affectées par le drame du chômage.»

Face à la plus importante vente d’armes canadienne de l’histoire (742 blindés légers pour 15 milliards de dollars canadiens, soit 9,9 milliards d’euros), le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a assuré «étudier [le]s options», tout en reconnaissant qu’il était «extrêmement difficile» de l’annuler.

A Paris, les autorités françaises ont choisi de temporiser : «Nous ne prendrons aucune décision hâtive sur nos relations avec l’Arabie Saoudite tant que les faits ne seront pas établis», a confié mercredi une source à l’Elysée.

Complices de l’agression

Un certain nombre de pays occidentaux sont accusés par des ONG humanitaires d’être complices de l’agression en cours au Yémen en fournissant au régime de Riyad des armes et du matériel militaire de pointe, ainsi qu’une assistance logistique et de renseignement.

L’agression menée par l’Arabie saoudite a lourdement touché les infrastructures du pays, détruisant de nombreux hôpitaux, écoles et usines. L’ONU a déjà déclaré qu’un nombre record de 22,2 millions de Yéménites avaient besoin d’une aide alimentaire, parmi lesquels 8,4 millions sont menacés par une grave famine. Un nouveau bilan donné par le quotidien britannique The Independant estime le nombre de victimes entre 70.000 et 80.000. Et souligne que l’Arabie Saoudite et ses alliés ont pu éviter l’indignation contre leur intervention au Yémen, parce que le nombre de victimes des combats a été largement minoré.

Source : sites web et rédaction

 

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