Khashoggi assassiné parce qu’il aurait obtenu la preuve que l’Arabie utilisait des armes chimiques au Yémen
Les services de renseignements britanniques (MI6) étaient au courant du plan d'assassinat de Jamal Khashoggi trois semaines avant son entrée au consulat saoudien d'Istanbul, selon des sources de renseignements anonymes citées par le Sunday Express.
Selon des sources anonymes du Sunday Express, le quartier général des communications du gouvernement (GCHQ) a intercepté des communications de la Direction des renseignements généraux du royaume et a découvert des ordres de «membre du cercle royal» pour enlever le journaliste et le renvoyer en Arabie saoudite.
Les sources ont également déclaré que les ordres ne provenaient pas directement du prince héritier Mohammed bin Salman et ne l'impliquaient d'aucune façon.
Malgré l'ordre d'enlever et de renvoyer Khashoggi en Arabie saoudite, les ordres n'interdisaient pas d'autres actions si le journaliste s'avérait «gênant».
«D'abord, nous avons été informés qu'il se passait quelque chose au cours de la première semaine de septembre, environ trois semaines avant que M. Khashoggi n'entre dans le consulat le 2 octobre, bien qu'il ait fallu plus de temps pour obtenir d'autres détails. Parmi ces détails figuraient des ordres primaires visant à capturer M. Khashoggi et à le ramener en Arabie saoudite pour l'interroger. Cependant, la porte semblait ouverte à des solutions de rechange à ce qui était considéré comme un gros problème. Nous savons que les ordres provenaient d'un membre du cercle royal, mais nous n'avons aucune information directe permettant de les relier au prince héritier Mohammad bin Salman. On ne peut pas dire s'il n'était pas le donneur d'ordre», affirment les sources.
Le MI6 avait averti leurs homologues saoudiens d'annuler la mission.
«Le 1er octobre, nous avons pris connaissance du mouvement d'un groupe qui comprenait des membres de Ri'?sat Al-Istikhb?r?t Al-'?mah (GID) à Istanbul, et il était assez clair de savoir quel était leur but. Par la voie hiérarchique, nous avons prévenu que ce n'était pas une bonne idée. Les événements ultérieurs montrent que notre avertissement a été ignoré.»
Le Sunday Express a également demandé pourquoi les services de renseignements étatsuniens n'avaient pas été alertés, la source a répondu :
«On a décidé qu'on avait fait ce qu'on pouvait.»
Le média a également cité Tom Wilson, du groupe de réflexion de la Henry Jackson Society, qui a fait la lumière sur le passé de Jamal Khashoggi.
«L'image trompeuse qui a été créée de Jamal Khashoggi cache plus qu'elle ne révèle. En tant qu'initié du régime saoudien, Khashoggi avait également été proche de l'ancien chef de l'agence de renseignement. C'était un islamiste, un membre des Frères musulmans et quelqu'un qui s'était lié d'amitié avec Oussama Ben Laden et qui avait sympathisé avec son Jihad en Afghanistan. Tous ces liens sont cachés par un récit simpliste selon lequel Jamal Khashoggi n'était qu'un journaliste progressiste qui luttait pour la liberté. Il n'est pas plausible qu'il ait été assassiné simplement parce qu'il était un journaliste critique du régime. La vérité est beaucoup plus compliquée.»
Le 28 octobre, la BBC a diffusé une interview de Galip Dalay, un ami de Khashoggi. Selon lui, il a rencontré Jamal une semaine avant sa disparition et il semblait malheureux» et «inquiet».
Après avoir un peu «poussé», Khashoggi a admis qu'il avait obtenu la preuve que «l'Arabie saoudite avait utilisé des armes chimiques[au Yémen]». Il a dit qu'il espérait obtenir des preuves documentaires.»
«Tout ce que je peux vous dire, c'est que la fois suivante où j'ai entendu parlé de lui, il avait disparu», a-t-il déclaré ensuite.
Si les remarques de Dalay sont vraies, l'enquête de Khashoggi a peut-être été l'une des principales raisons de la décision saoudienne de l'enlever ou de l'éliminer.
Source : sites web et rédaction