L’assassinat de Khashoggi a été planifié plusieurs jours à l’avance, affirme Erdogan
L'assassinat de Jamal Khashoggi était un meurtre «sauvage» et «planifié» plusieurs jours à l'avance, a affirmé mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours au Parlement à Ankara lors de la réunion hebdomadaire des députés du parti au pouvoir, trois semaines après la disparition du journaliste saoudien.
Le président Erdogan avait déclaré plus tôt vouloir révéler «toute la "vérité» sur ce meurtre, une affaire désastreuse pour l'image internationale de l'Arabie saoudite. Erdogan a pris la parole quelques heures après l'ouverture à Riyad d'un forum international sur l'investissement, marqué par des désistements en cascade de dirigeants étrangers et chefs d'entreprises, dans la tourmente de l'affaire Khashoggi.
A la veille du forum, le prince héritier saoudien et homme fort du royaume Mohammed ben Salmane a reçu à Ryad le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, en tournée dans la région mais qui a renoncé à participer à la conférence après le meurtre de Khashoggi.
Le président turc a posé une série de question s’adressant à l’Arabie saoudite : Pourquoi les 15 agents saoudiens se sont rassemblés à Istanbul le jour du crime ? Et sur ordre de qui ? Le cadavre de Khashoggi n’a pas été dévoilé, qu’elle en est la cause et qui est le collaborateur local ? Pourquoi il y a des déclarations contradictoires de la part de l’Arabie saoudite sur ce crime jusqu’à ce jour ?
Puisque le crime a eu lieu à Istanbul, sur les territoire turcs, Erdogan a proposé au roi Salmane que les 18 suspects arrêtés en Arabie saoudite dans le cadre de l’enquête soient jugés à Istanbul.
La Turquie «ne voudrait pas» que ses relations avec l'Arabie saoudite, «pays frère et ami», pâtissent de ce meurtre, a déclaré lundi le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin. «Par conséquent, une grande responsabilité incombe aux autorités saoudiennes sur la question de l'éclaircissement de cette affaire», selon ce porte-parole.
Riyad a fini par avouer samedi que le journaliste était bel et bien mort au consulat, lors d'une «rixe». Il s'agissait d'une «opération non autorisée» par le pouvoir et dont le prince héritier ben Salmane, dit MBS, n'était pas informé.
Selon le journal progouvernemental Yeni Safak, le chef d'un commando de 15 Saoudiens dépêché à Istanbul pour tuer Khashoggi a appelé le directeur de cabinet de MBS, Bader al-Asaker, «quatre fois après le meurtre».
Un chroniqueur proche du pouvoir, Abdulkadir Selvi, a affirmé dans le quotidien Hürriyet que Khashoggi avait été tué par strangulation, avant qu'un expert légiste saoudien ne découpe son corps en 15 morceaux. Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir a affirmé dimanche que les autorités saoudiennes ignoraient où se trouve le corps de Khashoggi. La police turque poursuit les recherches à Istanbul.
Selon les médias turcs, la police a retrouvé lundi un véhicule du consulat saoudien, équipé d'une plaque d'immatriculation diplomatique, «abandonné» dans un parking souterrain d'Istanbul. Le consulat saoudien n'a pas autorisé sa fouille, selon la chaîne NTV.
Source : sites web et rédaction