Afghanistan : des centaines de femmes candidates aux législatives malgré les risques
Sur les 2 500 candidats en lice pour les législatives afghanes du samedi 20 octobre, 16 % sont des femmes. Un chiffre record qui masque cependant le parcours difficile des femmes candidates, et même élues.
417 femmes vont briguer samedi 20 octobre un siège à la Wolesi Jirga, la chambre basse du Parlement afghan. Un chiffre record : elles étaient 328 candidates aux législatives en 2005 et 406 en 2010. Alors que 249sièges sont en jeu, les femmes représentent ainsi, cette année, 16 % des candidatures.
Alors que la campagne électorale a officiellement pris fin mercredi soir, le compte Twitter de la candidate Zakia Wardak reflète la violence de ces dernières semaines : les appels à voter pour le "foulard jaune" ou le "panier à ruban" (son emblème sur les bulletins de vote pour les électeurs analphabètes) sont ponctués par des messages de condoléances pour les familles des candidats tués lors de la campagne.
Le dernier en date remonte à mercredi. Zakia Wardak rendait hommage à Abdul Jabar Qahraman, tué le jour même par l'explosion d'une bombe dissimulée sous le fauteuil de son bureau, dans la province du Helmand dans le sud du pays.
Les taliban, qui ont intimé aux candidats de se retirer de la course, ont revendiqué la responsabilité de cet attentat. Qahraman est le dixième candidat tué au cours des deux derniers mois. Deux autres ont été enlevés et quatre ont été blessés par des extrémistes. L'organisation «Daech» a également mené de nombreux attentats meurtriers lors de rassemblements électoraux, tuant des dizaines de personnes.
Être candidat en Afghanistan, c’est prendre le risque d’être enlevé, blessé, tué, et les femmes sont des cibles comme les autres. Parmi les dix candidats tués pendant la campagne figure une femme. La semaine dernière, lors d’un rassemblement électoral organisé par une candidate, Nazifa Yousuf Bek, dans la province de Takhar dans le nord-est de l'Afghanistan, 22 personnes ont été tuées et 35 blessées dans une attaque non revendiquée.
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