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Khashoggi: Trump ne compte pas réduire les ventes d’armes à l’Arabie saoudite

Khashoggi: Trump ne compte pas réduire les ventes d’armes à l’Arabie saoudite
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Donald Trump a indiqué jeudi qu’il ne comptait pas réduire les ventes d’armes des États-Unis à l’Arabie saoudite à cause de la disparition suspecte du journaliste Jamal Khashoggi, poussant d’influents sénateurs républicains à souligner que le Congrès pourrait bloquer de telles transactions.

Les Saoudiens «dépensent 110 milliards de dollars en équipements militaires et sur des choses qui créent des emplois (...) dans ce pays. Je n’aime pas l’idée de mettre fin à un investissement de 110 milliards de dollars aux États-Unis», a déclaré M. Trump à des journalistes à la Maison Blanche.

«Vous savez ce qu’ils vont faire? Ils vont prendre cet argent et le dépenser en Russie ou en Chine, ou le placer ailleurs. Je pense qu’il y a d’autres moyens», a-t-il poursuivi, relevant que si la situation concernant M. Khashoggi «s’avér(aient) finalement aussi mauvaise que cela semble en avoir l’air, il y a certainement d’autres moyens de gérer» cette affaire, a-t-il ajouté.

Interrogé plus tôt sur le fait de savoir si la disparition de M. Khashoggi --exilé aux États-Unis depuis 2017 après être tombé en disgrâce auprès du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane-- pouvait mettre à mal les relations entre Washington et Ryad, Donald Trump avait répondu qu’il fallait d’abord «trouver ce qui s’(était) passé».

Le président américain avait par ailleurs avancé dans cet entretien téléphonique en direct avec la chaîne Fox News que des enquêteurs américains travaillaient avec la Turquie et l’Arabie saoudite afin de faire la lumière sur la disparition de Jamal Khashoggi, collaborateur du Washington Post.

Une information démentie dans la foulée par des sources diplomatiques turques.

«Il n’est pas vrai que les États-Unis ont nommé des enquêteurs pour l’affaire Khashoggi», ont déclaré ces sources, citées par l’agence étatique Anadolu.

«Carte blanche»

Au Sénat américain, des élus républicains se sont montrés jeudi beaucoup plus fermes que Donald Trump face à Ryad.

Le Congrès américain a le pouvoir de bloquer les ventes d’armes à un pays étranger, et certains sénateurs peuvent même suspendre temporairement des contrats spécifiques.

Si les pires conjectures concernant M. Khashoggi se confirmaient, «le Congrès ne laisserait pas cela passer», a affirmé l’un de ces sénateurs clé, le chef républicain de la commission des Affaires étrangères, Bob Corker.

Les ventes d’armes à Ryad «seraient un grand sujet de préoccupation si la responsabilité était prouvée», a ajouté le sénateur républicain Cory Gardner.

«Nous ne pouvons pas laisser un allié croire qu’il a carte blanche», a renchéri le démocrate Bob Menendez, numéro deux de la commission des Affaires étrangères.

Le sénateur Rand Paul, de l’aile conservatrice républicaine, est allé plus loin sur Twitter: «Le président devrait immédiatement cesser toutes les ventes d’armes et le soutien militaire à l’Arabie saoudite».

Mercredi, plusieurs sénateurs républicains et démocrates ont déclenché un processus qui doit forcer Donald Trump à rendre au Congrès, sous 120 jours, ses conclusions sur la disparition du journaliste.

Si le rôle de l’Arabie saoudite dans cette disparition était prouvée, l’administration Trump serait alors «sous une énorme pression de sanctionner très sévèrement les personnes impliquées», a affirmé Bob Corker.

L’éditorialiste, critique du pouvoir saoudien, n’a plus donné signe de vie depuis son entrée au consulat de son pays à Istanbul, où il s’était rendu pour obtenir un document en vue de son mariage avec une Turque.

Ankara affirme que M. Khashoggi n’est jamais ressorti du bâtiment, Ryad assure le contraire.

Source : AFP

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