Le ministre de la Défense russe annonce la livraison du système antimissile S-300 en Syrie
La Russie a livré des batteries de défense antiaériennes S-300 à l'armée syrienne, a annoncé mardi le ministre russe de la Défense Serguéi Choïgou, une décision prise après qu'un avion russe a été abattu par erreur par les l’armée syrienne dans la foulée d'un raid aérien israélien.
Lors d'une réunion du conseil de sécurité russe, le ministre a indiqué que l'armée russe avait achevé lundi «la livraison de systèmes S-300» comprenant quatre plate-formes de lancement.
La Russie avait révélé fin septembre son intention de renforcer la défense antiaérienne de l'armée syrienne avec ses batteries S-300, à la suite de la destruction par erreur d'un avion russe après des raids israéliens, ainsi que de brouiller certaines communications sur la Méditerranée.
M. Choïgou a indiqué qu'il faudrait trois mois pour entraîner les militaires syriens à l'utilisation de ce nouveau système de défense antiaérienne.
Il a précisé que l'armée russe avait ajouté du matériel de «guerre électronique» et qu'elle «contrôlait» à présent l'espace aérien dans la zone où elle procède à ses frappes en territoire syrien.
L’annonce survenait après que la défense anti-aérienne syrienne a visé par erreur un Illiouchine-20 au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires qui se trouvaient à bord. Au même moment, des missiles israéliens bombardaient la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest).
Moscou avait fait porter la responsabilité à l'armée israélienne et menacé de mesures de rétorsion, le président Vladimir Poutine expliquant qu'il s'agirait de renforcer les défenses de l'armée russe déployée en Syrie.
La Russie et la Syrie ont signé en 2010 un accord pour la livraison de S-300, mais Damas n'a toujours pas pris possession de ce matériel en raison de l'opposition d'«Israël», avait expliqué M. Choïgou fin septembre, ajoutant que «la situation a changé vu les événements survenus à Lattaquié».
Actuellement, les S-300 opérés par les Russes sont déployés autour de la base navale russe de Tartous, des S-400 plus modernes étant déployés sur la base aérienne de Hmeinim (ouest).
Source : agences et rédaction