Le rapatriement d’enfants de terroristes français en Syrie se fera au cas par cas
Cent-vingt enfants de terroristes français sont actuellement détenus dans des camps kurdes en Syrie, révèle France 3, jeudi 27 septembre.
Le quai d'Orsay envisage de rapatrier les mineurs au cas par cas, mais souhaite que leurs parents soient jugés sur place.
«Les adultes se sont rendus en zone de guerre et devront répondre sur place des faits qui leur sont reprochés, des crimes qu'ils sont susceptibles d'avoir commis», annonce Agnès von der Mühll, directrice de la communication de ministère des Affaires étrangères. Les enfants n'ont rien demandé. «Il faut donc examiner leur cas avec, dans l'esprit, l'intérêt supérieur de l'enfant.»
«Le sort de ces enfants sera décidé au cas par cas», explique Sophie Neumayer, journaliste à France 3.
Cela dépend tout d'abord de la volonté de la mère, qui doit accepter d'être séparée de son enfant. Les adolescents qui auraient participé à des combats, minoritaires parmi les 120 enfants, ne seront pas rapatriés, précise France 3.
Martin Pradel, un avocat spécialisé dans la défense des terroristes français évoque le retour de ces personnes sur le territoire national français et s'insurge au micro de France 3 : «S'agissant des enfants, le principe était leur retour. Dire aujourd'hui qu'on va faire en fonction du cas par cas, c'est simplement dire que, par principe, ils ne rentreront pas. C'est une vraie évolution et c'est très préoccupant.»
Dans un rapport rendu par des sénateurs au cours du mois de juillet après une commission d'enquête (hasard malheureux du calendrier : en pleine coupe du monde et seulement quelques jours avant que n'éclate l'affaire Benalla), les rapporteurs brossaient le tableau d'une menace terroriste devenue essentiellement intérieure en France.
«La menace qui au départ pouvait nous paraître inquiétante, celle des "returnees" [les revenants de la zone irako-syrienne], paraît maîtrisée», résumait ainsi Sylvie Goy-Chavent.
Selon ce rapport, 278 adultes étaient revenus en France et tous les majeurs y compris les femmes avaient systématiquement été judiciarisés.
«Aujourd'hui la menace est endogène avec des individus un peu frustrés de ne pas avoir pu partir en zone irako-syrienne et qui du jour au lendemain, peuvent être motivés par des actions sur le territoire», avait ensuite complété la sénatrice.
Source : agences et rédaction