Le «Washington Post»: les Emirats assassinent les hommes religieux à Aden
Le journal américain «The Washington Post» a révélé que les composants de l'alliance militaire contre le Yémen ont des différentes agendas au Yémen, accusant les Émirats arabes unis et ses milices d'être responsables de l'assassinat des Imams des mosquées à Aden, en particulier ceux qui appellent à l'unité du Yémen et rejettent le projet de démantèlement du pays soutenu par Abu Dhabi.
Le journal s’est demandé : «Pourquoi aucun groupe n’a revendiqué les assassinats, et aucun des auteurs des crimes n’a été arrêté jusqu'à présent».
«The Washington Post» a noté que la fréquence des meurtres ciblant les hommes religieux a augmenté depuis octobre dernier, les statistiques indiquent la mort de 15 imams, dont deux au cours du mois passé. Ils ont tous été assassinés par balle lorsqu’ils se trouvaient dans leur véhicule ou à proximité de la mosquée, ce qui a poussé des dizaines d’homme religieux à fuir Aden vers les régions voisines.
Le journal a décrit la ville d'Aden, notant que «cette ville, qui n’est pas soumise au contrôle d’Ansarallah vit dans le chaos, le gouvernement yéménite, soutenu par les Émirats arabes unis, essaye de contrôler la situation à Aden, alors que les routes de la ville sont contrôlées par des hommes armés qui se font concurrence, au moment où Aden vit dans l’absence totale d’une réelle direction».
Selon le «Washington Post», «l’assassinat des hommes religieux vient dans le cadre de la lutte au pouvoir à Aden entre les alliés des États-Unis, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, bien que les deux pays sont entrés en guerre au Yémen pour combattre les «Houthis» au sein d'une même coalition, ces deux partis ont différents points de vue en ce qui concerne l'avenir du Yémen».
De nombreux hommes religieux assassinés étaient des membres du Parti de la réforme politique islamique (al-Islah) affilié aux Frères musulmans, que les Saoudiens considèrent comme un allié vital pour la reconstruction du Yémen, alors que les Emiratis les considèrent comme des adversaires extrémistes très dangereux.
Comment s’explique le retour des assassinats à Aden en coïncidence avec la présence de "Hadi" là-bas ?
Selon le journal américain, certains des imams assassinés, appelaient à l’unité du Yémen, alors que les groupes armés des Émirats arabes unis préfèrent séparer le sud du nord du Yémen.
Peter Salisbury, un analyste de l’International Crisis Group et expert des affaires yéménites, a souligné que «Cette campagne d’assassinat est bien organisée, vu que les personnes ciblées ne sont pas membres, du principal courant politique du Sud, partisan de la séparation du sud du Yémen, en majorité soumis au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.»
Salisbury a expliqué que ce courant est régie par un mélange de milices pro-sécessionnistes, soutenues par les Emirats arabes unis, ainsi que des forces gouvernementales souvent accusées de corruption par les séparatistes et que le parti de réforme qui prône pour l’unité du Yémen influe sur les décisions de Hadi.
Selon le Washington Post, un responsable américain aurait déclaré que certains membres du Conseil de transition du Sud seraient susceptibles d’être à l’origine des assassinats des hommes religieux.
Le responsable qui est resté sous couvert de l’anonymat, a noté que «le parti (La réforme) subit déjà des pressions intenses à Aden et ailleurs, tant sur le plan politique que sur le plan sécuritaire».
Source : sites web, traduit par l’équipe du site