Première réunion du nouveau Parlement irakien le 3 septembre
Le président irakien Fouad Massoum a officiellement convoqué lundi le nouveau Parlement à se réunir pour sa première session le 3 septembre, afin de lancer le processus de renouvellement de la direction du pays.
Ce retard dans la tenue de la session inaugurale est dû à un nouveau décompte des voix après des allégations de fraude lors des législatives du 12 mai. Et il a fallu attendre la validation par la justice des résultats définitifs qui ont confirmé la victoire du chef populiste chiite Moqtada Sadr.
Dans un décret, M. Massoum a annoncé avoir «convoqué les députés élus pour la quatrième législature à tenir une session lundi 3 septembre 2018».
A cette occasion, les 329 parlementaires doivent élire le président du Parlement - traditionnellement un sunnite - ainsi que ses deux adjoints. Ils disposent ensuite de 30 jours à compter de la session inaugurale pour élire le président de la République, traditionnellement un Kurde. Pour l'emporter, un candidat doit obtenir les deux-tiers des votes au moins. Les partis kurdes, dominés par les deux grands mouvements historiques du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et de l'Union patriotique kurde (UPK)- n'ont jusqu'ici pas annoncé officiellement de candidat.
Une fois élu, le président de la République dispose de quinze jours pour charger la plus large coalition parlementaire de former un nouveau gouvernement. Les tractations pour former cette coalition, lancées au lendemain des législatives, n'ont jusqu'ici pas abouti à une majorité claire. Le poste de Premier ministre revient lui à un chiite, communauté majoritaire en Irak. Plusieurs alliances formées se sont défaites et, selon les experts, si deux grands blocs se dessinent, aucun n'a pour le moment rassemblé assez de petites formations autour de lui pour l'emporter.
D'un côté, le Premier ministre sortant Haider al-Abadi (42 sièges) s'est allié à Moqtada Sadr (54 sièges), au mouvement Hikma du chiite Ammar al-Hakim (19 sièges) et à la liste Wataniya du laïc Iyad Allawi, qui compte de nombreuses figures sunnites (21 sièges). De l'autre, l'Alliance de la Conquête, regroupement d'ex-combattants anti-jihadistes proches de l'Iran (48 sièges), s'est associée à la liste Etat de droit de l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki (26 sièges). Les députés kurdes et sunnites, qui se retrouvent en position de faiseurs de roi, sont courtisés par ces deux blocs mais n'ont jusqu'ici pas fait leur choix.
En raison du système électoral à la proportionnelle, pour éviter tout retour à la dictature après la chute de Saddam Hussein, aucune liste ne peut à elle seule obtenir la majorité absolue.
Le président de la session inaugurale sera Mohammad Zeini, doyen, à 79 ans, de cette assemblée. Ce nouvel entrant au Parlement détient le record de la campagne électorale la moins chère d'Irak : il est parvenu à l'emporter dans la circonscription de Bagdad uniquement avec des prospectus en ligne.
Source : AFP