Face aux nouvelles taxes douanières US, la Chine annonce «des représailles nécessaires»
L'administration du président Donald Trump a frappé jeudi d'une nouvelle salve de taxes douanières 16 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis, pour «punir» Pékin, accusé de «pratiques commerciales déloyales».
Cette nouvelle tranche de droits de douane portera à un total de 50 milliards de dollars les marchandises chinoises étant taxées à 25% en entrant sur le territoire américain.
Une escalade qui pourrait être suivie par une nouvelle vague de mesures sur 200 milliards d'importations de produits chinois en septembre et qui vient quelques heures avant la deuxième journée de discussions entre Américains et Chinois à Washington pour tenter de mettre fin à la guerre économique entre les deux premières puissances économiques mondiales.
Pékin a répliqué quelques minutes après l'annonce des Etats-Unis en imposant à Washington des taxes douanières de 25% sur 16 milliards de dollars de produits américains importés, selon l'agence étatique Chine nouvelle. Le pays a précisé être «fermement opposé» à la décision américaine et déterminé à poursuivre «des représailles nécessaires», dans cette nouvelle escalade du conflit commercial.
Pékin entend cibler des produits emblématiques comme les motos Harley-Davidson ou le jus d'orange, parmi des centaines d'autres.
Mercredi à Washington, le vice-ministre du Commerce Wang Shouwen et le vice-ministre des Finances Liao Min ont rencontré le sous-secrétaire américain au Trésor chargé des affaires internationales David Malpass, ainsi que les adjoints du représentant au commerce et du ministre du Commerce.
Ces pourparlers qui doivent se poursuivre jeudi constituent la première réouverture d'un dialogue - mais pas encore à un niveau ministériel - depuis juin et la visite à Pékin de Wilbur Ross, le ministre américain du Commerce.
Sonnette d'alarme
Si les Chinois avaient fait preuve d'optimisme avant le début de la rencontre, le président américain a été beaucoup plus circonspect.
Il avait affirmé ne pas «en attendre grand-chose».
Trump, qui a menacé de cibler la totalité des 500 milliards de dollars de marchandises que les États-Unis importent de Chine, a estimé que Pékin ne peut pas continuer à riposter en nature puisqu'il importe moins de 200 milliards de dollars par an de marchandises américaines.
Mais ces nouvelles taxes ont conduit la banque centrale américaine à tirer la sonnette d'alarme.
Lors de la dernière réunion du comité monétaire de la puissante et très écoutée institution, tous ses participants «ont pointé du doigt les désaccords commerciaux actuels comme étant une importante source d'incertitude et de risques» pour l'économie américaine qui, pour l'heure, affiche une santé resplendissante.
«Si une dispute d'envergure se prolongeait, cela entraînerait des effets adverses sur la confiance des entrepreneurs, sur les dépenses d'investissements et sur l'emploi», a mis en garde la banque centrale dans les minutes de la réunion monétaire du 1er août publiées mercredi.
Tout n'est pas perdu
En juin, Washington avait notamment demandé à ce que Pékin réduise son excédent commercial de 200 milliards de dollars, ce qui a été refusé.
Les Etats-Unis ont un déficit commercial annuel de 335 milliards de dollars avec la Chine. Comme ils sont excédentaires sur la vente de services, le déficit des seules marchandises est même plus important, à 375 milliards de dollars, le chiffre que Donald Trump préfère souvent citer.
L'administration américaine ne cesse de dénoncer «les pratiques commerciales déloyales de la Chine, telles que les transferts forcés de technologies et droits de propriété intellectuelle».
Avant la potentielle prochaine vague de taxes en septembre, Washington sonde des entrepreneurs qui font produire en Chine, pour évaluer la pertinence de ces nouvelles sanctions.
Nombre d'entre eux ont fait part de leur peur de voir leurs ventes chuter.
Source: agences et rédaction