L’émir du Qatar en rend en Turquie en soutien à Erdogan
L'émir du Qatar est parti en Turquie mercredi pour rencontrer son allié le président Recep Tayyip Erdogan, signe du soutien de Doha à Ankara qui fait face à des difficultés financières en pleine crise diplomatique avec Washington.
Les médias d'Etat au Qatar ont déclaré que Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani se rendait en Turquie pour une «visite de travail».
L'émir «discutera avec le président turc des relations bilatérales et des moyens de renforcer la coopération stratégique entre les deux pays dans divers domaines», a indiqué l'agence officielle du Qatar (QNA).
Le Qatar s'est considérablement rapproché de la Turquie qui lui a apporté un fort soutien en 2017 quand ce petit mais richissime émirat gazier a été soumis à un boycott de la part des Saoudiens et de ses alliés, qui lui reprochent ses «liens avec des groupes terroristes» dont la confrérie des Frères musulmans et de «ne pas prendre assez de distance avec l'Iran».
Doha entretient cependant des relations étroites également avec les Etats-Unis.
Mercredi, un tribunal turc a rejeté un nouvel appel du pasteur américain Andrew Brunson demandant la levée de son assignation à résidence et de son interdiction de quitter le territoire, ont rapporté les médias.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, un tribunal d'Izmir (ouest) a rejeté mercredi le recours qui avait été déposé par le pasteur, précisant toutefois qu'une autre cour allait examiner sa requête.
Andrew Brunson, originaire de Caroline du Nord, a été arrêté en octobre 2016 par les autorités turques qui l'accusent d'espionnage et d'activités «terroristes».
Après plus d'un an et demi de détention préventive, il a été placé en juillet en résidence surveillée, en dépit des appels répétés du président américain Donald Trump à le libérer et le renvoyer aux Etats-Unis.
Cette affaire a déclenché une crise diplomatique entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan, qui a provoqué l'effondrement de la livre turque ces derniers jours.
Erdogan a, pour sa part, appelé au boycott des produits électroniques américains.
Ces derniers jours, des partisans de la Turquie au Qatar ont lancé une campagne pour convertir leurs riyals qataris en livres afin de soutenir la monnaie turque.
Le Qatar dispose de 20 milliards de dollars d'investissements en Turquie, selon des chiffres officiels du mois dernier, et Ankara est maintenant l'un des principaux exportateurs vers l'émirat.
De nombreux investisseurs du Qatar pourraient être menacés par une crise économique en Turquie.
Source: agences et rédaction