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Les USA n’arrivent pas à intimider la Corée du Nord

Les USA n’arrivent pas à intimider la Corée du Nord
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Malgré les démonstrations de force américaines à proximité de côtes nord-coréennes, Pyongyang a tout de même essayé - sans succès - un nouveau missile balistique selon les médias et le Pentagone.

Les USA n’arrivent pas à intimider la Corée du Nord

En déplacement en Corée du Sud, le vice-président américain Mike Pence a déclaré que «l'ère de la patience stratégique » était « terminée » et qu'il était temps de « chercher la paix par la force». Une analyse de Rouslan Karmanov.

Cet essai raté est, à première vue, une bonne chose pour les États-Unis. Mais en y regardant de plus près la situation n'est pas du tout favorable.

A en croire les médias américains — qui semblent vouloir désespérément toucher le fond en essayant d'interpréter la situation sous le prisme de «personne ne nous résiste» — plusieurs événements très irritants se sont produits au même moment.

Premièrement, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, en dépit de toutes les intimidations et de l'arrivée d'«immenses escadres» américaines, a procédé aux essais de son missile. Cela réduit à néant toute la campagne des USA. Si Kim n'est pas effrayé par une telle pression médiatique (le monde entier a eu peur, alors qu'il reste impassible) et par cette armada, alors il est inutile de l'intimider. Comme on dit, le chef ne dégaine son pistolet que pour tirer. Quand il le sortira pour menacer et le ranger, ce sera la première et la dernière fois: plus personne n'aura peur. Kim n'a pas eu peur face à l'arme principale des États-Unis : deux flottes avec des porte-avions, ni face aux forces unifiées des vassaux des Américains : la Corée du Sud et le Japon.

En outre, on ignore désormais à quoi sert de déplacer cette escadre pour menacer quelqu'un d'autre. Après tout, le pauvre, persécuté et faible dirigeant nord-coréen Kim (comme le décrivent les médias américains) n'a pas eu peur. Alors pourquoi amener cette «grande matraque américaine» sous la forme de plusieurs navires ailleurs si le dirigeant de tout autre pays se retrouvera dans une situation se résumant à «ils n'ont même pas osé tirer sur Kim»?

Effrayer qui ? Le président chinois Xi Jinping ? Kim a ignoré la menace mais Xi s'empresserait de plier ? Voyons…

Frappe préventive

En fait, ils ont tiré un trait sur tout le sens de la doctrine «on amène nos porte-avions vers un littoral — et la politique y change immédiatement rien qu'en apercevant la force potentielle qui pourrait s'abattre sur eux». Qui peut-on intimider désormais ?

Qui, hormis les blogueurs ukrainiens, écrira dorénavant que «ça y est… car l'escadre américaine… high-tech, avec des lasers ( le tir à moins de 1 dollar )… est en route — alors c'est fini… pas d'autre choix»?

Bref, à quoi servent, hormis l'enrichissement personnel des congressistes, ces tas de ferraille qui coûtent une fortune à acheter et à entretenir quand on a peur de s'en servir et quand c'est onéreux, tandis que même Kim — que ces mêmes médias décrivent comme un amateur joufflu du whiskey Macallan — a cessé de craindre ceux qui ne tirent pas ?

Autre nuance. Les Américains ont annoncé: «Quand nos services de renseignements détecteront une tentative d'essais, nos super-forces empêcheront immédiatement le lancement en effectuant une frappe préventive».

Or le lancement a bien eu lieu, personne ne l'a empêché, et on explique au public que «la prévention sous-entendait les essais nucléaires, les essais de missiles ne comptent pas», pendant que le président américain fait l'éloge du renseignement qui «a fait un excellent travail avant et après le lancement».

Bilan ? Soit le renseignement a été si «bon» qu'en déployant en Corée du Sud, à proximité immédiate du site de lancement, une escadre dotée de systèmes de détection et de communication de dernier cri Aegis et autres, et disposant d'une défense antimissile opérationnelle de l'autre côté de la frontière, il n'a pas détecté le lancement du missile de Kim, soit, pire encore, c'est Trump qui a eu peur.

Autrement dit, selon les termes de la propagande dans les médias occidentaux, il s'avère que les Nord-coréens «stupides et démunis fabriquent un missile ridicule et non fonctionnel». Cependant, toute la cavalerie royale des USA ne parvient pas à le détecter, tout en étant stationnée à une distance dérisoire. De plus, à quoi sert le super-système ABM installé sous prétexte de «protéger les USA» et que fait-il s'il n'a pas été capable de détecter ce missile? Cet ABM a-t-il vraiment pour mission de «protéger les USA contre les missiles nord-coréens»? Sinon, la situation est proche du ridicule.

Même si, admettons, le renseignement a bien détecté le lancement et qu'il s'agissait en fait d'un plan très rusé pour que l'ennemi pense que les systèmes américains ne fonctionnaient pas tandis qu'en réalité ce n'était pas le cas: ce serait encore pire. Parce que cela signifierait qu'au dernier moment Trump a eu peur de donner l'ordre d'empêcher le tir du missile. Ou peut-être que le président américain a ordonné d'empêcher le lancement à tout prix, y compris une frappe préventive, mais que le commandement américain n'a pas exécuté son ordre ?

Dans tous les cas le résultat est négatif.

Ce «retour des USA à ses positions de leader» est allé de travers quelque part. Certes, en matière de simulation d'activité, tout va bien. Mais ils étaient déjà les champions du monde dans le domaine.

On peut toujours faire commerce de son image, de logotypes et de marques, mais cela fait chuter leur valeur par rapport au cours du dollar. Bien sûr, les blogueurs ukrainiens continueront d'écrire dans 15 ans, par inertie: «Le destroyer sous-marin porte-avions laser King Rooster est entré en mer Noire. Ça y est. Adieu la flotte russe de la mer Noire car ce destroyer dispose d'un laser vert antirusse qui tire à 800 km, voire 5 000 km en étant relayé par un satellite GPS. Selon les rumeurs, c'est la panique au Kremlin, mais en vain. C'est trop tard»…Mais ils seront les seuls à écrire cela.

Source : Sputnik

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