Vers une vague de référendums sur la sortie de l’UE?
Alors qu’un nombre croissant des citoyens se prononcent pour la tenue d’un référendum sur la sortie possible de leurs pays de l’Union européenne, les autorités semblent refuser d’accorder l’attention nécessaire à cette opinion publique. Pourquoi la volonté de quitter l’UE se renforce-t-elle au sein de la population?
Les sondages révèlent que toujours plus de citoyens européens seraient favorables à la tenue d'un référendum sur la sortie possible de leurs pays de l'Union européenne.
Le dernier sondage IFOP de fin octobre pour l'agence d'informations et de radio Sputnik montre que plus de la moitié des Italiens (53 %), 47 % des Français, 43 % des Allemands, 39 % des Espagnols et 38 % des Polonais sont favorables à l'organisation d'un tel scrutin.
Ces chiffres sont en augmentation depuis le sondage précédent réalisé par l'IFOP en juillet dernier.
Il existe plusieurs éléments qui expliquent le souhait des citoyens européens de tenir un référendum, estime le président de l'Union populaire républicaine François Asselineau dans une interview accordée à Sputnik.
«Le premier élément c'est la dégradation continuelle de la situation économique et sociale depuis des années. C'est la politique de rigueur continuelle et l'absence de résultat tangible au bout de nombreuses années. Il y a un deuxième élément qui me paraît important: c'est que l'Union européenne est apparue de plus en plus au cours des années écoulées comme étant une construction dictatoriale. (…) Il y a un troisième grand événement. C'est le vote du Brexit. Que le peuple britannique ait décidé de sortir de l'Union européenne par un référendum, ça a donné des idées évidemment aux autres peuples», explique l'homme politique.
Le sénateur UDI et vice-président de la commission des affaires européennes Yves Pozzo di Borgo donne également son point de vue à ce sujet dans une interview pour Sputnik. Selon lui, une telle volonté des citoyens européens n'est pas réaliste et est surtout dangereuse.
«C'est un des thèmes de François Fillon candidat que l'on supporte, qui considère qu'il faut une zone euro beaucoup plus solide. Il faut plutôt conforter la zone euro plutôt que de vouloir sortir. Cela ferait des dégâts terribles. (…) Mais après quand on aborde les réalités, on se rend compte que la sortie de l'euro et la sortie de l'Europe ce serait vraiment une dégradation, une marche arrière fantastique pour l'Europe et pour les pays européens», estime le sénateur.
D'où provient l'euroscepticisme d'un grand nombre de citoyens?
Pour l'homme politique espagnol Enric Ravello Barber, le problème est enraciné dans le style de gestion au sein des structures européennes, auquel s'ajoute la crise migratoire.
Il souligne que les citoyens européens sont de plus en plus persuadés que les autorités de l'UE ne s'occupent pas des sujets qui inquiètent la population. Ces intentions sont fortement liées à la crise migratoire.
Source: Sputnik