Bahreïn: report du verdict dans le procès de l’opposant Nabil Rajab

Un tribunal de Manama a reporté au 31 octobre son verdict dans le procès de l'opposant et militant des droits de l'Homme Nabil Rajab, jugé, selon Manama, pour avoir «insulté» les autorités bahreïnies et saoudiennes, a indiqué jeudi une source judiciaire.
«La défense a demandé une copie des rapports médicaux sur l'état de santé de l'accusé présent à la barre jeudi», a ajouté la même source.
Défenseur connu des droits de l'Homme et figure de proue de l'opposition bahreïnie, Nabil Rajab est poursuivi sous prétexte de «propagation de fausses nouvelles et de rumeurs en temps de guerre», a déclaré jeudi le représentant du ministère public Haroun al-Zayani, cité par l'agence officielle BNA.
M. Rajab, 51 ans, parlait de la guerre au Yémen où Bahreïn participe à une coalition militaire arabe attaquant depuis 18 mois sous commandement saoudien la population yéménite.
Les accusations se basent sur des tweets de M. Rajab en 2015, dans lesquels il avait évoqué des «tortures» dans la prison de Jaw à Bahreïn et avait critiqué l'intervention militaire saoudienne au Yémen, selon le Bahrain Centre for Human Rights (BCHR).
Sa détention a été vivement dénoncée par une vingtaine d'ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International, qui ont appelé, dans un communiqué en septembre, à la libération de Nabil Rajab. Celui-ci risque jusqu'à 15 ans de prison, selon ces organisations.
Nabil Rajab a été arrêté de nouveau le 13 juin près d'un an après sa libération à la suite d'une grâce royale pour «raisons de santé».
Il purgeait alors une peine de six mois de prison pour «atteinte aux institutions de l'Etat», à la suite de plaintes des ministères de l'Intérieur et de la Défense qui l'accusaient d'avoir «mis en doute la compétence de leurs employés».
Il est l'un des animateurs du mouvement de contestation qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie Al-Khalifa.
Bahreïn, allié des Etats-Unis, est secoué par des troubles depuis la répression sanglante en 2011 de cette contestation pacifique.
Source: agences et rédaction