L’armée israélienne ferme une radio palestinienne à al-Khalil
L'armée israélienne a fermé dans la nuit de lundi à mardi la radio palestinienne al-Hourriya à al-Khalil (Hébron) et confisqué le matériel de cette station très écoutée, ont indiqué l'armée et la radio.
Un responsable de la radio a affirmé que les soldats israéliens ont tout détruit lors de leur opération.
Un photographe de l'AFP qui s'est rendu sur place en matinée a fait état de dégâts considérables: équipement arraché des murs, meubles renversés, panneaux pendant des cloisons.
Vers 02H00, des dizaines de soldats se sont approchés du bâtiment, a expliqué Ayman al-Qawasmi, directeur administratif d'al-Hourriya, dans une vidéo diffusée par la station.
«Nous avons d'abord cru à des arrestations dans le quartier mais nous avons été surpris de voir que leur objectif, c'étaient nos locaux , a-t-il dit. «Ils ont tout détruit à l'intérieur, ils ont confisqué le matériel de diffusion, les micros, les tables de mixage et même de l'argent qui se trouvait dans nos locaux».
Al-Hourriya a été informée qu'elle était «fermée jusqu'au 16 avril», a indiqué le syndicat des journalistes palestiniens, qui a dénoncé «un crime qui reflète la mentalité barbare et terroriste des forces d'occupation à l'encontre des médias palestiniens».
Grâce à un important réseau de collaborateurs, Al-Hourriya peut annoncer les attaques ou les noms des Palestiniens tués et couvrir les manifestations en direct.
Comme d'autres médias palestiniens, elle s'est largement fait l'écho de versions contredisant celle des forces israéliennes sur la mort de Palestiniens.
Le personnel d'Al-Hourriya a observé un sit-in mardi matin devant le gouvernorat d’al-Khalil pour protester contre l'opération israélienne, menée dans une zone officiellement sous contrôle total des forces palestiniennes.
Selon l'armée israélienne, la radio a été créée en 2002 à Gaza par le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, mais son siège a été transféré à al-Khalil après la prise de pouvoir du Hamas à Gaza en 2007. Al-Hourriya avait déjà été fermée en 2002 puis en 2008.
Nouvelle loi contre les lanceurs de pierres
Dans le même contexte, le «Parlement» israélien a voté dans la nuit de lundi à mardi une loi imposant une peine minimale de trois ans de prison ferme contre les lanceurs de pierres, indique le site de la «Knesset».
Cette loi soutenue par le «gouvernement» de Benjamin Netanyahu a été votée par 51 voix contre 17.
Des Palestiniens expriment leur colère notamment par des jets de pierres sur les forces israéliennes lors de manifestations contre les violences exercées par les soldats sionistes et les colons israéliens en Cisjordanie occupée et dans le secteur oriental d’al-Qods occupée (Jérusalem-Est).
Le rapporteur de la loi, le député Nissan Slomiansky, membre du parti «Foyer juif», a affirmé lors des débats qu'une peine minimale constituait «une mesure nécessaire pour dissuader les lanceurs de pierres». «Les jets de pierre constituent des tentatives de meurtre», a-t-il affirmé.
Jamal Zahalka, député d'opposition de la Liste unifiée, qui regroupe différentes formations d'Arabes de territoires occupés de 1948, a pour sa part dénoncé le caractère dangereux de cette loi qui «ne fera que mettre de l'huile sur le feu».
Source: agences et rédaction