La libération de l’an 2000: des répercussions stratégiques
La libération de l'an 2000 constitue une étape charnière dans l'histoire du Liban et de la région. Cet évènement est désormais un exemple à suivre pour tout peuple aspirant à s'affranchir de l'occupation. Par ailleurs, les tentatives politiques et médiatiques se sont multipliées dans le but de saper cette victoire tout comme les autres exploits de la résistance, et ce afin d'empêcher cet évènement de devenir un facteur de mobilisation arabe en face d'«Israël». En dépit de ce fait, les victoires du Hezbollah au Liban, arrivant à la libération du territoire en 2000, ont eu des impacts majeurs sur la situation dans le territoire palestinien.
Evoquer la libération de 2000, exige l'évocation de toutes les victoires et les sacrifices de la résistance, puisque cet exploit n'est que le couronnement d'un processus de victoires réalisées par la résistance en face de différentes types de guerres.
L'incapacité à trancher
Trancher les batailles, constitue le facteur essentiel dans la stratégie militaire israélienne. Ceci signifie, selon les propos des généraux et des experts israéliens - détruire le potentiel de l'ennemi et puis l'occupation du terrain. Mais la stratégie militaire du Hezbollah a empêché l'ennemi de réaliser cet objectif. Par la suite, le Hezbollah est parvenu à prendre l'initiative, à assurer sa pérennité voire même à se développer.
On peut aborder la libération de deux angles de vue :
Ce fut le résultat de l'incapacité israélienne à remporter la bataille avec la résistance. Cette dernière qui est parvenue à maintenir la puissance de son action en une ligne ascendante, ce qui lui a permis de mener une guerre d'usure contre l'ennemi et de créer des pressions sur la scène israélienne intérieure, d'où la création d'un courant populaire et politique favorable au retrait comme un choix pour faire sortir l'armée ennemie du bourbier.
D'une autre part, la libération est aussi un indice sur la résignation des décideurs de «Tel-Aviv» quant à la possibilité de trancher la bataille. Une donnée qui annonce un changement radical dans la doctrine politique, et militaire israélienne. Un changement qui a provoqué l'adoption de nouvelles politiques, visant à bâtir une force différente dont la dimension s'est éclaircie plusieurs années plus tard.
En plus, l'incapacité israélienne à affronter la résistance a poussé l'ennemi à rechercher des choix et de nouvelles stratégies. Et prenant en compte les échecs de l'ennemi à remporter les batailles successives, ce dernier a tenté de dissuader la résistance dans le but de l'empêcher de poursuivre ses opérations militaires visant à libérer le territoire.
L'incapacité de l'ennemi à dissuader la résistance
Quoi qu'on dise sur les facteurs de force du Hezbollah, le Liban sera toujours caractérisé par des facteurs de faiblesse structurelle, résultant de sa superficie limitée, du nombre limité de sa population et de la faiblesse de son potentiel et de ses ressources... ce sont tous des facteurs qui ont affecté le potentiel de la résistance et la marge de son action. Par contre, l'ennemi jouit de suprématie en face du Liban et de sa résistance, sur tous les plans, militaire, sécuritaire et économique.
Ce décalage entre les deux parties a eu des effets sur le conflit. Un fait qui renforce l'impact de la victoire du Hezbollah, étant sorti victorieux de ce conflit en dépit de la conjoncture compliquée et du déséquilibre des forces.
A l'ombre de cette réalité, le Hezbollah a excellé dans l'imposition de nouvelles équations, dont celles basées sur la riposte par les roquettes. Une riposte bien examinée à l'avance, et ayant pour cible des objectifs précis dans les territoires occupés.
D'ailleurs, le premier à avoir explicitement reconnu cette équation fut le chef d'état-major de l'ennemi, Gadi Eizenkot. Ce dernier a dit lors d'une conférence au moment où il commandait la région du nord que la plupart des cas de lancement de roquettes vers les villages israéliens, sont survenus à la suite d'opérations militaires israéliennes, jugées par le Hezbollah comme étant une violation d'une certaine ligne.
En effet, le Hezbollah a réussi à renverser la théorie que l'ennemi a promue dans le but d'assurer une position unanime intérieure qui lui permet de s'adapter avec la guerre d'usure menée contre ses soldats. La théorie- équation en question est basée sur l'idée selon laquelle «Israël» a besoin de maintenir son occupation d'une partie du territoire libanais, cette dernière étant un cordon de sécurité pour protéger le nord d'«Israël».
Mais la stratégie militaire adoptée par la résistance, a fait de l'occupation la raison principale de la détérioration de la sécurité des colonies du nord, en riposte à tout pilonnage des zones civiles libanaises. De fait, les colonies du nord ont plutôt ligoté le mouvement de l'armée d'occupation qui était obligée de prendre en compte la possibilité de la riposte contre ces colonies si elle envisageait d'élargir son offensive vers la profondeur du Liban. Cette réalité a constitué un nouveau facteur de pression contre l'entité sioniste.
Ainsi le Hezbollah a réussi à limiter la scène de la confrontation loin de la profondeur du territoire libanais. En d'autre terme, il a réussi, à une large mesure, à protéger les civils libanais. Une équation qui a jeté les fondements de la libération de l'an 2000.
Le fait que l'ennemi reconnaisse son échec face à la résistance, son échec même à la dissuader de poursuivre ses opérations militaires durant l'occupation, a eu des répercussions politiques voire stratégiques, dans la mesure où «Israël» a reconnu la limite de sa force au Liban. En effet, l'ennemi n'est plus capable d'élargir son occupation vers d'autres territoires arabes ni d'y rester. Ainsi, la résistance libanaise a réussi à saper la légende du «Grand Israël».
ٍSource : Al-Ahednews