A la veille de la reprise des négociations avec les Palestiniens, «Israël» accélère la colonisation

La «municipalité israélienne» d’al-Qods occupée (Jérusalem) a approuvé la construction de 942 nouveaux logements dans le secteur oriental de la ville occupée et annexée, à la veille de la reprise des négociations israélo-palestiniennes, a indiqué mardi un conseiller municipal.

«La municipalité a approuvé un plan de construction de 942 logements à Gilo» un quartier de colonisation, a affirmé le conseiller Yossef Pepe Alalu. Cette décision survient après l'annonce dimanche de la construction de 1.187 logements en Cisjordanie occupée et au secteur oriental de la ville sainte (Jérusalem-est) par le gouvernement.

«Gilo», situé dans la partie sud d’al-Qods occupée, jouxte la localité palestinienne de Beit Jalah en Cisjordanie occupée. Plus de 200.000 Israéliens vivent dans des quartiers de Jérusalem-est, annexée par «Israël».

Selon une organisation israélienne, la décision de la municipalité comprend également la possibilité de construire 300 autres logements dans une phase ultérieure.

«Effondrement» des négociations

Comme première réaction palestinienne à cette annonce, Yasser Abed Rabbo, un haut responsable de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), a indiqué mardi que «la colonisation menace de provoquer l'effondrement des négociations avant même qu'elles débutent».

«L'extension de la colonisation est sans précédent par son ampleur et viole les engagements pris par des Etats-Unis auprès des Palestiniens avant le début des négociations», a expliqué M. Rabbo.

Selon lui, «si le processus de négociations commence par une accélération de la colonisation, on peut se demander à quoi il va aboutir».

Après trois ans de blocage et plus de six décennies d’un conflit historique, les négociations israélo-palestiniennes ont repris fin juillet à Washington et doivent se poursuivre mercredi à al-Qods occupée.

Condamnations tous azimuts

L'annonce, dimanche, de nouvelles constructions dans les colonies sionistes avaient déjà été condamnée par les Palestiniens et jugée peu opportune par la communauté internationale.

Lundi soir, le secrétaire d'État américain John Kerry a appelé les Palestiniens à «ne pas réagir négativement» et insisté sur l'importance de «retourner vite à la table» des négociations.

Kerry a rappelé que les États-Unis «considèrent comme illégitimes toutes les implantations» israéliennes en territoire palestinien.

Il a également indiqué qu'il s'était entretenu lundi avec le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu pour lui réitérer cette position «de façon très claire».

L’Union européenne a, de son côté, exhorté Israéliens et Palestiniens à «s’abstenir de toute démarche de nature à faire dérailler ces négociations», selon les termes de Michael Mann, porte-parole de la haute représentante européenne aux Affaires étrangères Catherine Ashton.

L'ONU a pour sa part rappelé qu’elle considérait la colonisation en Cisjordanie comme illégale.

«La position du secrétaire général (Ban Ki-moon) sur les colonies est claire: les colonies dans les territoires occupés sont illégales, elle étaient et elles continuent d'être illégales», a martelé le porte-parole adjoint des Nations unies Eduardo del Buey.

Les annonces portant sur la colonisation ont éclipsé le feu vert d'«Israël» à la libération de 26 détenus palestiniens. Ces prisonniers, dont la libération est prévue pour la nuit de mardi à mercredi, représentent un premier contingent sur les 104 promis par les Israéliens, qui doivent être libérés progressivement, en fonction de l’avancée des négociations.

Source: agences et rédaction