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Birmanie: les violences s’accroissent, des ONG musulmanes en appellent à l’Etat

Birmanie: les violences s’accroissent, des ONG musulmanes en appellent à l’Etat
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Les principales organisations musulmanes de Birmanie ont demandé une protection active des forces de sécurité contre les violences religieuses, les accusant même de passivité face aux émeutiers, dans une lettre ouverte au pouvoir obtenue jeudi par l'AFP.

«Les vies et les biens de la communauté de l'islam, les mosquées et écoles religieuses de Birmanie ne sont plus en sécurité et la situation est inquiétante», peut-on lire dans ce texte envoyé le 26Birmanie: les violences s’accroissent, des ONG musulmanes en appellent à l’Etat mars à la présidence, selon Nyunt Maung Shein, le président du conseil des affaires islamiques.

«Ces attaques violentes incluent des incendies volontaires et des massacres qui méritent une punition sévère», poursuivent les quatre organisations signataires, qui accusent les forces de sécurité de «négligence» et de passivité.

Faiblesse de la protection

Les violences entre bouddhistes et musulmans ont fait 40 morts la semaine dernière à Meiktila, dans le centre du pays. Elles se sont depuis étendues à d'autres communes et si le bilan humain est inchangé, de nombreuses mosquées et habitations ont été détruites et des quartiers soumis au couvre-feu.

«Les massacres et dégâts sur les bâtiments religieux et propriétés sont imputables à la faiblesse de la protection et des actions prises par les autorités responsables», accusent les auteurs de la lettre. Les incidents sont quotidiens depuis quelques jours dans une vaste région au nord de Rangoun.

La Birmanie enchaîne les réformes politiques et économiques depuis le départ de la junte militaire il y a deux ans, mais ces violences constituent un défi de tout premier ordre pour le nouveau régime.

L’opposition muette afin de partager le pouvoir

Dans ce contexte de très grande tension dans le pays, la députée de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi, muette sur les violences religieuses de ces derniers jours, a assisté mercredi pour la première fois aux cérémonies annuelles de l'armée dont elle était pourtant, il y a deux ans à peine, l'ennemie intime.

La lauréate du prix Nobel de la paix n'avait jamais participé à cette «journée des forces armées». Sa présence témoigne d'un positionnement politique en pleine mutation.

Jusqu'en 2011, les célébrations du 27 mars se résumaient à une démonstration de force desBirmanie: les violences s’accroissent, des ONG musulmanes en appellent à l’Etat militaires, qui l'ont maintenue enfermée pendant 15 ans et dominé le pays pendant un demi-siècle.

Mais celle qui est désormais députée soutient les réformes du nouveau gouvernement et se rapproche de ses ennemis d'hier. «Elle a participé (aux célébrations) parce qu'elle était invitée», a éludé Nyan Win, porte-parole de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Dans un entretien avec la BBC diffusé en janvier, elle avait même avoué aimer «beaucoup l'armée». «Parce que je l'ai toujours vue comme l'armée de mon père», avait ajouté la fille du général Aung San, héros de l'indépendance assassiné.

Selon Maël Raynaud, analyste indépendant, sa présence confirme une stratégie mise en place depuis des mois: «initier un consensus général avec l'élite militaire avant les élections de 2015, pour trouver une solution qui permette à la LND de partager le pouvoir, et à l'armée de ne pas perdre la face».

Assise au premier rang aux côtés des plus hautes personnalités militaires, la chef de l'opposition a suivi la parade des 6.000 soldats défilant avec chars, hélicoptères et avions de combats devant leur commandant en chef, le généralissime Min Aung Hlaing.

Une cérémonie moins pompeuse que sous la junte, mais qui aura permis à l'armée de rappeler son rôle.

«Tatmadaw (nom de l'armée birmane) protège la nation de toutes sortes de dangers, mais joue également son rôle dans la politique nationale (...) quand la nation fait face à des conflits ethniques ou des luttes politiques», a-t-il déclaré, plaidant pour une armée «puissante, moderne et patriotique» prête à «consolider le chemin vers la démocratie».

Suu Kyi a été très critiquée pour ne pas avoir pris la défense des Rohingyas. Mais elle n'a pas nonBirmanie: les violences s’accroissent, des ONG musulmanes en appellent à l’Etat plus pris la parole depuis les événements de Meiktila.

L'armée, elle, a marqué des points. Elle seule a su ramener le calme après l'instauration de l'état d'urgence. Chose inimaginable il y a deux ans, des habitants s'en sont même réjouis.

La communauté internationale inquiète

En 2012 déjà, des affrontements entre bouddhistes de la minorité ethnique Rakhine et musulmans de la minorité des Rohingyas avaient fait plus de 180 morts et 110 000 déplacés dans l'ouest. Cette fois, les musulmans visés sont des citoyens birmans, venus depuis parfois plus d'un siècle d'Inde, de l'actuel Bangladesh ou de Chine.

Une situation qui inquiète la communauté internationale.

Les Etats-Unis ont indiqué mercredi surveiller la manière dont le pouvoir s'appliquerait à «restaurer l'ordre et maintenir la paix en respectant les droits de l'homme et la loi», selon un porte-parole du département d'Etat.

Mardi, le représentant spécial des Nations Unies pour la Birmanie Vijay Nambiar a estimé que les violences de Meiktila avaient témoigné d'une «efficacité brutale» contre des maisons musulmanes, émettant l'hypothèse d'émeutiers «venus d'ailleurs» et regrettant une «propagande incendiaire» des deux côtés.

Source: Agences, édité par: moqawama.org

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