noscript

Please Wait...

Affaire Théo: ouverture d’une enquête préliminaire, des artistes publient une tribune

Affaire Théo: ouverture d’une enquête préliminaire, des artistes publient une tribune
folder_openFrance access_time depuis 7 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

L'Inspection générale de la police nationale a été saisie après la parution d'un témoignage mettant en cause un policier déjà mis en examen dans l'affaire Théo. Un ami du jeune homme a accusé ce policier de l'avoir passé à tabac le 26 janvier.

Affaire Théo: ouverture d’une enquête préliminaire, des artistes publient une tribune

«Ce sont des accusations graves portées sur le même fonctionnaire, qui méritent que l'on fasse évidemment toute la lumière», avait déclaré à l'AFP, le porte-parole du ministère Pierre-Henry Brandet, ajoutant que le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux avait saisi l'GPN.

«Je ne veux rien laisser passer mais je ne fais pas d'amalgame. Quand il y a des comportements qui doivent être sanctionnés, ils le sont», a dit Bruno Le Roux en déplacement à Sarcelles (Val-d'Oise).

L'enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), devra «déterminer l'existence ou non de faits de violences volontaires commis par les fonctionnaires de police à l'occasion de l'interpellation, le 26 janvier 2017 d'une personne susceptible de vendre des stupéfiants», affirme le parquet dans un communiqué.

La saisie de l'Inspection générale de la police nationale survient après la parution dans la presse du témoignage de Mohamed K, un jeune livreur de 26 ans. Ami du jeune Théo, cet individu a révélé au Nouvel Observateur avoir été passé à tabac le 26 janvier par des policiers dont l'un a participé au viol présumé de son ami, le 2 février lors d'une interpellation.

«C'est le même que celui qui a pénétré Théo avec sa matraque, tout le monde l'appelle "Barbe Rousse"», a affirmé le jeune homme, pointant du doigt ce policier en particulier.

Mohamed K., a affirmé avoir été violemment frappé et insulté de «sale noir» et de «salope» par les forces de l'ordre au cours d'une fouille qui aurait dégénéré. Il a notamment expliqué avoir été «cogné» à coups de matraque pendant plus d'une demi-heure par ce policier, connu sous le surnom de «Barbe-Rousse».

Menotté et emmené en garde à vue après cette violente altercation, Mohamed K. a également affirmé au Nouvel Observateur qu'après 24 heures en garde à vue, il s'était réveillé les yeux «si gonflés par les coups reçus» qu'il ne pouvait plus rien voir.

Pour prouver ses dires et soutenir ses accusations, le jeune homme a notamment indiqué s'être fait délivrer cinq jours d'ITT (Interruption temporaire de travail) au service médico-judiciaire de l'hôpital Jean-Verdier à Bondy.

Depuis l'éclatement de l'«affaire Théo», ce jeune homme victime d'un viol présumé lors d'une interpellation brutale le 2 février, des émeutes et des manifestations contre les violences policières se succèdent en banlieue parisienne, provoquant de nombreuses dégradations.

Une tribune dans Libération

Fin du vouvoiement, meilleure formation des jeunes policiers, retour de la police de proximité: des dizaines d'artistes énoncent des pistes pour mettre fin aux violences policières dans une tribune publiée dans Libération à paraître mercredi après le viol présumé du jeune Theo lors de son interpellation.

Rédigée par un adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Steevy Gustave, cette tribune est notamment signée par les chanteurs Patrick Bruel, Hugues Auffray, les comédiens Josiane Balasko, Jean Benguigui et Mathilda May, le réalisateur Nils Tavernier, le directeur du festival d'Avignon Olivier Py ou encore l'humoriste Anne Roumanoff.

Qualifiant de «brebis galeuses» et d'«agents du désordre», les quatre policiers mis en examen, dont un pour viol, après l'interpellation de Théo le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ils considèrent que «ces monstres ne peuvent être associés aux forces de l’ordre qui nous protègent et sauvent des vies au péril des leurs».

Mais «est-ce une bavure, un fait divers de plus qui sera, lui aussi, classé sans suite?», demandent-ils. «Dans ce pays des droits de l'Homme, y a-t-il une justice pour les hommes à la peau sombre et une pour ceux qui portent l'uniforme? Ne devrait-elle pas être d'autant plus intraitable envers ceux qui les premiers devraient être intraitables».

S'ils savent gré à François Hollande de s'être rendu au chevet de Théo, ils se demandent «qui était au chevet de nos banlieues malades depuis de si nombreuses années?»

Ils proposent plusieurs pistes pour endiguer ces violences policières «avant qu'il ne soit trop tard». Notamment que «le vouvoiement soit systématiquement employé lors des contrôles», que le récépissé donné à la personne contrôlée par les policiers soit instauré «avant la fin du quinquennat» - une promesse non tenue du candidat Hollande- ou encore que les caméras-piétons soient utilisées par les policiers - une utilisation systématique promise ces derniers jours par le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.

«Nous demandons aussi de meilleures formations pour nos jeunes policiers et le retour de la police de proximité» ainsi qu'une «vigilance accrue lors des recrutements», ajoutent-ils encore.

Source : sites web

Comments

//