noscript

Please Wait...

Les Américains soutiennent-ils les sunnites irakiens ou les trompent ?

Les Américains soutiennent-ils les sunnites irakiens ou les trompent ?
folder_openRapports access_time depuis 9 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Dernièrement, les Etats-Unis ont entrepris d'importantes démarches dangereuses pour l'Irak, censées reconstituer le panorama irakien pour plusieurs années.

La première démarche a consisté à fournir le soutien en matière d'armement aux clans irakiens sunnites, dans les régions de l'ouest afin de combattre l'organisation «Daech». Un soutien similaire à celui assuré aux Kurdes à l'insu du gouvernement irakien. La seconde démarche a pour but de réduire la force des forces paramilitaires, sachant que ces forces avaient prouvé, dans les cinq derniers mois, leur grande importance et efficacité dans l'équation du conflit avec «Daech».

Tous les analystes irakiens, indépendamment de leurs obédiences confessionnelles, politiques,Les Américains soutiennent-ils les sunnites irakiens ou les trompent ? ethniques ou régionales, sont d'accord quant aux agendas suivis par les Américains. Des agendas dans lesquels les intérêts irakiens ne sont point des priorités.
Une question est posée dans les milieux sunnites, avant les autres... Les Américains n'étaient-ils pas en mesure d'empêcher l'extension de «Daech» dans les gouvernorats ouest, avant qu'il ne prenne le contrôle de larges superficies de Ninive, d'Anbar, de Salaheddine, de Diala et de Kirkuk?

Et si les Américains étaient capables de le faire, pourquoi ont-ils laissé les faits s'aggraver à ce stade avant d'intervenir. Et s'ils n'étaient pas en mesure de freiner l'avancée de «Daech» dans le passé, pourront-ils le faire à l'heure actuelle, sachant que les circonstances sur le terrain sont pires que celles du passé.

Les analystes estiment que Washington est gêné pour son incapacité à orienter les faits selon ses intérêts et ceux de ses alliés, à l'ombre des pressions exercées d'une part par des parties irakiennes, et par des parties étrangères d'une autre part.

Les parties irakiennes, dont une majorité de sunnites, perçoivent le danger de «Daech», sachant que certaines de ces forces avaient assuré dans le passé et peut être aujourd'hui, des climats propices à l'apparition de «Daech» et d'autres groupes terroristes et puis à leur extension vers d'autres régions. En outre, ces parties sunnites craignent les forces paramilitaires et ne sont pas favorables à leur participation à la libération des zones sunnites des terroristes. En effet, elles les jugent d'un point de vue confessionnel. Pour cette raison, ces parties irakiennes ont demandé aux Etats-Unis et à la communauté internationale de les soutenir par les fonds et les armes afin de former des forces similaires aux forces paramilitaires.

Le gouvernorat d'Al-Anbar, dont le conseil local avait à plusieurs reprises menacé de passer outre le gouvernement fédéral et de demander des aides directement à Washington dans la lutte contre «Daech», a révélé dernièrement que le commandement de la coalition internationale a accepté d'installer une chambre d'opérations commune, dans le but d'entrainer la police locale et les fils des clans, de les armer pour contribuer à la libération du gouvernorat. Le président du conseil d'Al-Anbar, Sabah Karhout, a affirmé qu'une délégation du conseil se rendra à Washington pour y rencontrer les responsables sécuritaires.

Dans le même contexte, les députés de Salaheddine, ont menacé de «s'adresser directement à la coalition internationale, convoquer des forces étrangères pour lutter contre le terrorisme et éloigner toute force qui s'en est prise aux citoyens dans les zones libérées de Daech». Ces députés expliquent que les exactions perpétrées dans les régions de Salaheddine contre la vie et les propriétés des citoyens (sunnites) constituaient une justification à la présence rejetée du terrorisme dans ces régions.

Pour sa part, le clan Bou Nemer, qui a subi un génocide commis par Daech, a annoncé qu'il achètera à un million de dollars des armes des Etats-Unis. Le chef du clan, Naim el-Keoud, a déclaré que son clan a acheté des armes à un montant de 900 mille dollars américains afin d'armer les fils du clan et de combattre «Daech» dans la ville de Ramadi. Il a de même exhorté le gouvernement fédéral à armer les hommes du clan qui ont annoncé leur volonté de combattre «Daech», mais qui manquent d'armes et d'équipements.

Les orientations américaines ont coïncidé avec des fuites sur l'intention de Washington de former une armée sunnite comptant cent mille soldats dont la mission serait de combattre «Daech» dans les régions de l'ouest.

Selon un rapport publié par des medias arabes il y a quelques jours, l'administration américaine aurait informé les leaders des clans irakiens, les représentants des factions armées et des responsables gouvernementaux, de son intention de former une force de cent mille combattants dans les régions sunnites. Une force qui serait traitée par le gouvernement fédéral comme le sont les Peshmergas kurdes.

Ahmad El-Jamili, un des leaders des clans d'Anbar qui faisait partie d'une délégation s'étant rendue à Washington récemment, a expliqué que Washington s'oppose à la reprise de l'expérience des «Sahawat». L'administration américaine aurait proposé que la force soit une des formations du ministère de la Défense, qui serait armée directement, sans coordination avec le gouvernement central !

Il s'est avéré que des parties régionales et arabes, notamment l'Arabie, le Qatar, la Turquie et la Jordanie, poussent dans ce sens, ayant leurs propres calculs. Ces pays, ainsi que les Etats-Unis, conviennent toutefois la nécessité de renforcer les Sunnites sur le plan militaire. Ils sont favorables à la création d'un modèle similaire au modèle kurde, dans le but de réduire ou de freiner le pouvoir et l'influence iranienne et par la suite, empêcher l'extension chiite, illustrée notamment par le nombre massif des forces paramilitaires.

Pour l'instant, il s'est avéré que Washington n'a aucune intention sérieuse de fournir un véritable soutien à la composante sunnite pour l'aider à en finir avec «Daech». Une grande partie des personnalités politiques et tribales de cette communauté réalisent ce fait et l'évoquent avec amertume avec des leaders chiites. Ce fait les incite plutôt à communiquer avec le gouvernement fédéral, dans l'espoir d'arriver à de meilleurs résultats.

En effet, plusieurs parlementaires et politiciens de différents blocs parlementaires confirment le refus de l'armement des clans et de toute autre partie directement. Ils soulignent que toute proposition d'armement avancée par les Etats-Unis doit passer par l'intermédiaire du gouvernement, en application du programme signé par toutes les parties politiques, quant à la limitation des armes aux mains de l'Etat.

Ces parlementaires mettent en garde contre les tentatives des Etats-Unis d'armer les clans de l'ouest et les Peshmergas directement, estimant que cette mesure visait à renforcer les gouvernorats aux dépens des autorités centrales et de ce fait exécuter le projet américain visant à diviser le pays.

De telles mises en garde se fondent certainement sur une interprétation réaliste des faits et des expériences ratées avec les Américains. Elles sont renforcées par l'attitude négative de Washington à l'égard des forces paramilitaires populaires, en dépit de la réussite de ces forces dans les affrontements avec «Daech» dont l'extension a été freinée sur le territoire irakien.

Les orientations américaines à l'égard de la composante sunnite semblent claires, tout comme elles le sont à l'égard des forces populaires, jugées par l'autre comme étant chiites plutôt que nationales. Ces faits nécessitent d'éviter de tomber dans les pièges du passé ainsi que les erreurs qui seraient à l'origine des réalités amères de ces jours-ci et de leurs répercussions catastrophiques.

Source : Al-Ahednews

 

 

Comments

//