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L’islamophobie gagne du terrain en France

L’islamophobie gagne du terrain en France
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Le rapport annuel publié par le CCIF pour l’année 2013 fait état d’une augmentation vertigineuse de 57,4% du nombre d’actes à caractère islamophobe en France. Une islamophobie marquée par une radicalisation des actes, alimentée par les médias et les politiques et dont les femmes sont les premières victimes.

Le verdict est sans appel : « la France est passée d’une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée médiatiquement et politiquement » tranche le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dans son rapport annuel publié mercredi 3 juillet. En d’autres termes : l’islamophobie connaît une vitalité sans précédent dans l’Hexagone, où ont été commis, en 2012, 469 actes anti-islam contre des institutions ou des individus, ce qui correspond à une augmentation de 57,4% par rapport à l’année précédente.

Détaillant les chiffres, le rapport montre qu’en moyenne, une personne par jour est victime d’un acte islamophobe en France, très majoritairement des femmes (84,4%), qui restent les victimes privilégiées de ce type d’agression, en particulier lorsqu’elles apparaissent voilées. Celles-ci doivent par ailleurs faire face à des formes de rejet de plus en plus violentes, puisque les menaces physiques ou l’usage d’armes à feu tendent à remplacer de plus en plus les menaces verbales.
 
L’islamophobie gagne du terrain en France

Le rapport relate ainsi quelques faits divers représentatifs de cette augmentation massive de la violence dans les actes islamophobes : en août dernier à Aigues-Mortes, un homme et sa compagne avaient ainsi ouvert le feu sur un groupe de jeunes musulmans qui fêtaient la fin du Ramadan, avant de diriger leurs tirs sur une voiture dans laquelle se trouvaient une femme et son enfant de 9 ans. Quelques mois plus tard à Marseille, une jeune femme de 17 ans avait été hospitalisée après avoir été passée à tabac par un homme dans la rue, au motif qu’elle portait le niqab. Une agressivité publique qui a connu, en l’espace de deux ans, une progression de l’ordre de 139%.

Des faits divers édifiants, dont le CCIF estime qu’ils sont exacerbés par le traitement médiatique et politique de « la menace islamique ». Sans grande surprise, le rapport établit une corrélation formelle entre la multiplication des actes islamophobes et les révélations concernant l’identité du tueur au scooter de Toulouse, Mohammed Merah, ainsi que la sortie de L’innocence des musulmans, une vidéo violemment anti-islam tournée par des individus proches des mouvements fondamentalistes chrétiens.
 
Sans oublier le fameux incident du pain au chocolat de Jean-François Copé, qui avait évoqué, en octobre 2012, lors d’un discours à Draguignan, une anecdote selon laquelle un jeune homme se serait fait « arracher son pain au chocolat par des voyous sous prétexte qu'on ne mange pas pendant le ramadan ». L’actuel président de l’UMP avait fini par faire parvenir ses « regrets » face à ce dérapage, après s’être longtemps interrogé sur la nécessité de le faire.
 
L’islamophobie gagne du terrain en France

Le rapport du CCIF octroie également un rôle non-négligeable aux médias dans la banalisation de l’islamophobie. Il rappelle notamment les unes du Point et de L’Express en novembre 2012, qui avaient titré sur « Cet islam sans gêne  » et « Le vrai coût de l’immigration », avec en toile de fond deux femmes vêtues d’un voile intégral, la première face à un gendarme, et la seconde devant une CAF.
 
Des discours qui contribueraient à « catalyser l’islamophobie », notamment dans les services publics où, selon le rapport « l’agent n’incarne plus la neutralité qui fonde le rapport de la République à ses administrés et rompt radicalement le principe d’égalité et de liberté de conscience ».
 
Pour étayer cette conclusion, le collectif, membre consultatif de l’Organisation des Nations Unies (ONU), détaille toutes les situations dans lesquelles les musulmans sont discriminés, comme par exemple au sein des établissements scolaires, où le régime alimentaire de certains enfants avait été pointé du doigt, de même que la tenue vestimentaire de certaines filles. Sans oublier les services de police, dans lesquels les pratiques abusives ont augmenté de 155% entre 2011 et 2012 : parmi elles, refus de notification des droits, voire de prendre des dépôts de plainte de femmes voilées.
 
Aux agressions de personnes, le rapport ajoute toutes les dégradations matérielles des institutions musulmanes, sur lesquelles apparaissent de plus en plus des inscriptions du type « islam hors de France » ou « La France aux Français ».

Source: Marianne.net




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