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Turquie: Erdogan use de la force contre les manifestants

Turquie: Erdogan use de la force contre les manifestants
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Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a usé de la force mardi contre les manifestants qui exigent sa démission, en faisant évacuer manu militari à deux reprises la place Taksim d’Istanbul et en repoussant avec force les manifestants à Ankara, à la veille de sa rencontre avec des représentants de la contestation.
 
La police antiémeute a tiré des salves de gaz lacrymogène et aspergé à coups de canons à eau les milliers de manifestants rassemblés à Ankara pour demander la démission du gouvernement turc, a constaté une journaliste de l’AFP dans la nuit de mardi à mercredi.

Turquie: Erdogan use de la force contre les manifestants

L’intervention des forces de l’ordre s’est produite sur une artère du centre-ville contre une foule de 5.000 personnes qui scandaient «Gouvernement démission!».

Fermement décidé à mettre un terme à cette fronde sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2002, M. Erdogan a assuré que son gouvernement ne ferait preuve «d’aucune tolérance» envers les protestataires.

«Je m’adresse à ceux qui veulent poursuivre ces événements, qui veulent continuer à semer la terreur: cette affaire est maintenant terminée. Nous ne ferons plus preuve de tolérance», a-t-il déclaré devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Peu après 07h30 locales (04h30 GMT), les forces de l’ordre ont repris facilement le contrôle de la place Taksim, le bastion de la fronde commencée le 31 mai, en repoussant les quelques centaines de protestataires qui y avaient passé la nuit par des tirs de grenades lacrymogènes ou des billes de plastique et en utilisant des canons à eau.

Les barricades qui bloquaient l’accès à la place ont été rapidement démantelées par des pelleteuses et les drapeaux et banderoles hostiles au gouvernement arrachées.

Tout au long de la journée, des échauffourées ont opposé la police et des groupes de jeunes manifestants casqués, armés de pierres et de cocktails Molotov.

En fin de journée, la police s’est finalement repliée devant un des bâtiments qui bordent la place, cédant à nouveau la place à des dizaines de milliers de manifestants. Mais une heure plus tard, elle a pour la seconde fois balayé la foule, provoquant la panique et faisant de nombreux blessés parmi les contestataires.

M. Mutlu a répété que la police n’interviendrait pas pour évacuer le petit parc Gezi, ce jardin public adjacent à la place Taksim dont la destruction annoncée a donné le coup d’envoi de la contestation le 31 mai.

Plus tôt dans la journée, M. Erdogan avait pourtant clairement menacé ses occupants de le faire. «Le parc Gezi est un parc, pas une zone d’occupation», a-t-il lancé devant ses élus, qui l’ont ovationné à plusieurs reprises. «J’invite les manifestants sincères à regarder ce qui se passe, à comprendre le jeu qui se joue et à se retirer» du parc, a-t-il ajouté.

Surpris par l’intervention des forces de l’ordre, les militants du parc Gezi ont accueilli avec incompréhension l’opération de la police.

Arrestations

«Pouvez-vous croire ça? Ils attaquent Taksim et nous gazent ce matin alors qu’ils ont proposé hier soir de discuter avec nous?», s’est interrogé Yulmiz, un manifestant de 23 ans. «Si on nous chasse d’ici, nous reviendrons», a renchéri lancé Ali, un retraité de 63 ans, un masque de chirurgien sur le visage.

La reprise, symbolique, de la place Taksim intervient au lendemain de l’annonce d’une rencontre, prévue mercredi, entre M. Erdogan et des représentants de la contestation, qu’il n’a eu de cesse de présenter comme des «pillards» ou des «extrémistes».

La police a par ailleurs procédé à des dizaines d’arrestations, dont 73 avocats qui dénonçaient, dans l’enceinte du palais de justice d’Istanbul, l’intervention de la police, selon l’Association des avocats contemporains.

Le syndicat des médecins turcs a annoncé mardi la mort d’une quatrième personne, grièvement blessée il y a quelques jours à Ankara, depuis le début des manifestations. Outre ces quatre personnes tuées, trois manifestants et un policier, près de 5.000 autres ont été blessées, dont plusieurs dizaines grièvement.

Source: libération

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