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Syrie: Poutine mène le bal diplomatique

Syrie: Poutine mène le bal diplomatique
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Face à l'opposition syrienne qui tergiverse et à l'Union européenne qui se dit prête à lever l'embargo sur les armes, la Russie anime, en position de force, la séquence diplomatique du conflit syrien. C'est ce sentiment qu'a voulu donner Vladimir Poutine lors du sommet UE-Russie qui s'est déroulé mardi à Iekaterinbourg (Oural).

Le chef du Kremlin n'a pas manqué de critiquer la décision «décevante» des Vingt-Sept ouvrant la voie à de futures livraisons d'armes. A contrario, la Russie n'a pas livré, «pour le moment», de missiles S-300 au régime de Damas, a déclaré le président russe - l'une des principales pierres d'achoppement entre Moscou et les Occidentaux. «Le contrat a été signé il y a plusieurs années. Il n'a pas été mis en œuvre pour l'instant. C'est bien sûr un armement sérieux. Nous ne voulons pas rompre l'équilibre des forces dans la région», a précisé Vladimir Poutine sur un ton professoral.

Ironie acide

Tout en se félicitant d'avoir «convaincu» le régime d'Assad de s'asseoir à la table desSyrie: Poutine mène le bal diplomatique négociations de «Genève 2», Vladimir Poutine a critiqué «l'absence de bonne volonté et de plate-forme commune» du côté de l'opposition syrienne. Se permettant une salve d'ironie acide, il a souhaité que cette dernière ne dépêche aucun «cannibale» à cette conférence. Si, au contraire, devaient y participer «des rebelles qui éventrent leurs ennemis morts et mangent leurs organes... il me sera difficile d'assurer la sécurité des participants russes», a grincé le chef du Kremlin. Poutine faisait allusion à une récente vidéo montrant un insurgé en train d'arracher le cœur d'un soldat loyaliste avant de le porter à sa bouche. En instruisant le procès de l'opposition syrienne, le président russe cible évidemment ses sponsors occidentaux.

Les dirigeants européens se sont efforcés de répondre aux attaques de leur hôte en s'appuyant sur leur unique solide terrain de compétences, celui du droit. Face à une opinion publique russe hostile à toute intervention militaire et peu réceptive à la sémantique communautaire, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a tenté de promouvoir le distinguo entre une levée automatique de l'embargo sur les armes et la résolution effectivement adoptée à Bruxelles, qui prévoit une levée conditionnelle des «sanctions».

Les leaders européens ont répété leur soutien à l'initiative diplomatique russo-américaine, tout en reconnaissant, dans les couloirs, que Poutine «se trouvait actuellement dans une position très confortable».

Source : Le Figaro

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