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Discours à l’occasion du Premier jour de Achoura 2012

Discours à l’occasion du Premier jour de Achoura 2012
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Le 15-11-2012

Je voulais en ce jour consacrer mon discours à l'occasion religieuse, surtout que nous sommes le premier soir de achoura. Mais en raison de ce qui s'est passé hier et ce qui se passe aujourd'hui s'impose à nous avec force. Je diviserai donc mon discours en deux parties. Dans la première, j'évoquerai la situation à Gaza et l'agression israélienne contre cette bande, ainsi que les affrontements là bas. Et la seconde partie sera consacrée à l'occasion religieuse en introduction aux autres soirées de Achoura.

Nous avons assisté hier au lancement d'une vaste agression barbare contre nos frères à Gaza. Elle a commencé par l'assassinat d'un grand chef jihadiste le martyr Ahmed Jaabari qui est tombé et avec lui plusieurs autres martyrs. Il y a aussi de nombreuses victimes civiles et un grand nombre de blessés. L'agression se poursuit aujourd'hui et fait face à une forte et ferme résistance de la part de toutes les organisations palestiniennes.
Pour commencer, nous devons nous adresser à nos frères au commandement du Hamas. Nous leur présentons nos condoléances et en même temps nous les louons car le martyre est à la fois l'occasion de condoléances mais aussi de bénédictions. Nous bénissons donc le martyre de ce grand chef jihadiste au long passé de résistance et nous présentons nos condoléances à tous nos frères ainsi qu'à tous les habitants de Gaza pour les martyrs qui sont tombés et qui tombent encore. Ces habitants continuent à affronter l'agression sauvage.

Il est évident que nous condamnons tous cette agression qui doit cesser. Il est aussi évident pour nous que tous les gouvernants et les peuples, je veux dire tous les hommes libres dans le monde doivent se tenir aux côtés de Gaza, aux côtés de la résistance et des moujahidins à Gaza, adoptant ainsi une position authentique et historique.

Naturellement, du début jusqu'à la fin, le pari essentiel reste, après Dieu sur la volonté du peuple et de la résistance à Gaza. Ce qui nous pousse à la confiance et à l'optimisme c'est le fait que nous savons qu'il a à Gaza une résistance suffisamment sage et courageuse, expérimentée et déterminée. Ce qui lui permet d'affronter une agression de cette envergure, dangereuse et cruciale. Le lancement aujourd'hui du missile Fajr 5 sur «Tel Aviv» donne une idée de la sagesse, du courage et de la détermination de la résistance à Gaza.

Je voudrais faire à ce sujet quelques remarques rapides :
Ce qui se passe est un épisode de la confrontation sanglante entre l'ennemi sioniste et les peuples dans notre région et en particulier avec le peuple palestinien. et en particulier avec le peuple palestinien. C'est un épisode de cette confrontation historique, vitale et sanglante qui écrit le sort de la Palestine, de la région, de la oumma et des symboles sacrés entre l'ennemi sioniste et ceux qui se tiennent derrière lui et les mouvements de résistance et ce qui se tiennent derrière eux. C'est pourquoi il s'agit de l'une des étapes sur laquelle il faut s'attarder pour en tirer les leçons et en désigner les responsabilités.

A travers ce qui s'est passé ces deux derniers jours à Gaza, il faut confirmer certains principes de base. D'abord, cet ennemi n'a pas besoin d'un prétexte pour mener une attaque ou entamer une guerre. Cette fois-là, il n'y avait réellement aucun incident qui aurait pu justifier l'agression.

Le gouvernement de l'ennemi a un intérêt politique et électoral. C'est aujourd'hui l'intérêt de Netanyahu comme, si vous vous le rappelez, cela avait été l'intérêt de Shimon Pérès en avril 1996, avant les élections et il avait besoin d'une victoire militaire pour les remporter. Il a donc lancé l'agression dite «Les raisins de la colère», jouant ainsi aux apprentis sorciers.

L'Israélien lance donc une agression lorsque ses intérêts politiques, électoraux, sécuritaires ou n'importe lesquels sont en jeu. Il n'a pas besoin d'un prétexte pour cela, ni de l'action d'un Palestinien, d'un Libanais ou autre. Certes, ce point est clair. Mais je voulais le confirmer et le rappeler aux Libanais, aux Palestiniens, aux peuples de la région et à leurs gouvernements ainsi qu'à ceux qui oublient vite.

Deuxièmement : comme à son habitude, cet ennemi a utilisé la tromperie et la trahison. C'est ce que disent aujourd'hui les frères à Gaza. Quelques jours avant le déclenchement de l'agression, il avait fait croire qu'il acceptait la trêve et qu'il travaillait dans ce sens. Il a ainsi répandu un climat rassurant pour les Palestiniens. Naturellement, dans un tel climat, les gens se reposent, soufflent et c'est comme cela que l'ennemi a pu s'en prendre au chef jihadiste et le tuer, commençant une large agression contre Gaza. La trahison et la tromperie sont dans la nature même de cet ennemi. Il ne faut donc jamais avoir confiance en lui et le croire. Il faut toujours être vigilant.

Troisièmement :Regardez les objectifs déclarés par l'ennemi de cette agression.
En les regardant, on découvre que l'ennemi a tiré les leçons de la guerre de 2006 et de celle de 2008.

Au cours de ces deux guerres, il avait placé la barre très haut. Il n'a pas pu atteindre ses objectifs. Certains ont considéré qu'il s'agissait d'un échec, d'autres d'une défaite et en contrepartie, qu'il s'agissait d'une victoire de la résistance au Liban en 2006 et à Gaza en 2008.

Aujourd'hui, l'Israélien est venu avec un esprit agressif et des objectifs très durs qu'il a tenus cachés. Il s'est contenté d'annoncer publiquement des objectifs modestes. Il n'a donc pas dit : je mène cette guerre pour arracher les organisations palestiniennes de cette bande. Il sait que cela est irréalisable. Il n'av pas dit : je vais occuper la bande de Gaza. Il sait aussi que c'est difficile à réaliser. Il n'a même pas dit : je lance cette opération pour arrêter le tir des missiles. Il s'est contenté d'annoncer une série d'objectifs qui permettront à Netanyahu et à Barak, quels que soient les résultats de l'opération de dire : nous avons atteint les objectifs que nous avions fixés. Ils ont donc parlé de frapper la structure de commandement des mouvements de résistance palestiniens à Gaza et ils ont commencé par l'assassinat d'un grand chef jihadiste. Ils ont aussi parlé de frapper la capacité en missiles de la résistance palestinienne et ils ont commencé par frapper certaines rampes de missiles. Du moins c'est ce qu'ils disent. Ils ont encore déclaré qu'ils voulaient rétablir l'équation de la dissuasion avec la bande de Gaza. Ce qui quelque part est une reconnaissance du fait que pendant l'étape précédente, la résistance à Gaza avait réussi à imposer une certaine forme de dissuasion. L'Israélien a voulu dire : je veux modifier cette nouvelle donne et rétablir l'ancienne équation. Il a posé un objectif qui consiste à causer le plus grand mal possible à l'infrastructure des organisations palestiniennes. Mais en réalité, n'a-t-il pas un objectif bien plus important ? C'est ce qui devrait apparaître à travers les développements des prochains jours.

Nous plaçons de grands espoirs sur la force et la détermination de la résistance à Gaza pour mettre en échec ce qu'a commencé à faire l'Israélien. J'évoquerai plus loin la responsabilité et les positions de la oumma. Nous prions pour qu'une fois de plus, l'ennemi se transforme en apprenti sorcier. C'est-à-dire s'ils ont mené une opération pour des objectifs électoraux, nous souhaitons qu'elle se retourne contre eux et qu'elle remette en question leurs calculs militaires. L'ennemi a ainsi annoncé avoir détruit les rampes de missiles à longue portée (plus de 70 kms). Il sous entendait les missiles Fajr5. C'est pourquoi, hier et aujourd'hui, il a demandé aux habitants dans un rayon de 40 kms de descendre dans les abris. Ce qui signifie qu'il est convaincu d'avoir détruit toutes les rampes de missiles à longue portée. Quant aux missiles à courte et moyenne portée, il pense qu'il se peut qu'il y en ait encore. C'est pourquoi il a pris des précautions à leur sujet.

Mais il a été surpris aujourd'hui par la chute de missiles de longue portée et il a dû reconnaître ce fait. Hier soir, il le niait, aujourd'hui, il a reconnu qu'un missile Fajr 5 est tombé sur «Tel Aviv». C'est un développement de la plus haute importance dans l'histoire du conflit entre la résistance et l'ennemi israélien.

Cela a surpris les Israéliens dans leurs calculs et dans leurs informations. J'ignore si l'ennemi a refait la même erreur qu'en 2006, lorsque ses avions ont bombardé ce qu'il croyait être les bases de lancement de missiles et il annoncé la destruction quasi-totale de la capacité de feu de la résistance, avant que tout cela n'apparaisse faux. Il se peut donc qu'il ait commis la même erreur. Que la résistance soit en mesure de lancer encore des missiles Fajr 5 est un événement très important sur le plan militaire, sécuritaire, sur le plan de la capacité et des moyens de la résistance ainsi que sur celui de la volonté de cette résistance et sur l'horizon de cet affrontement.

Quatrièmement : je voudrais m'arrêter sur ce point car il semble que les peuples arabes et musulmans aient besoin que ce point soit souligné. Il y a aujourd'hui une prise de conscience véritable de la position réelle des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de la France. Malheureusement, au cours des deux dernières années, un grand nombre des élites arabes et musulmanes qui évoluent dans le sillage des révolutions et des soulèvements, avaient commencé à présenter les Etats-Unis comme une puissance qui veut réellement la démocratie, qui aident les populations opprimées, oubliant leur passé de crimes et d'injustices, d'appui aux tyrans. Nous avons ainsi commencé à entendre des propos sur des relations stratégiques avec les Etats-Unis. Le sang de Gaza, celui des enfants, des femmes et des martyrs a montré le véritable visage des Américains. Dès le premier instant de l'agression, les Etats-Unis ont annoncé leur appui à "Israël" et à son droit à se défendre. Comme si les habitants de Gaza étaient les agresseurs. Les Etats-Unis ont accusé nommément le Hamas et les organisations palestiniennes, en leur faisant assumer la responsabilité de l'explosion.

Les Français ont adopté la même position, ainsi que les Britanniques. Nous attendons de voir ce que sera la position de ceux qui les suivent. Pourront-ils encore nous dire que les américains, les Français et les britanniques sont uniquement soucieux des droits de l'homme et des libertés dans notre région ? Il est clair que ce sont uniquement leurs intérêts qui comptent pour eux et leurs intérêts dans la région sont avec "Israël". Les Israéliens ont le droit de faire ce qu'ils veulent et si leur intérêt est de maintenir un régime, ils l'aident. Par contre si leur intérêt est de faire chuter un régime, ils déploient tous leurs moyens dans ce but. Leurs critères ne sont donc ni humains, ni légaux, ni juridiques. Ils se résument à leurs intérêts. L'injustice fait ç Gaza, le sang de Gaza a mis les Américains et leurs alliés à découvert, alors que pendant ces deux dernières années, ils essayaient de tromper les populations arabes et musulmanes.

Cinquièmement :Ce qui est demandé aux Arabes et aux musulmans à l'égard de Gaza est clair. Depuis le début du conflit israélo-arabe, on sait ce qu'il faut. En 2006, de nombreuses élites et analystes ont dit ce qui est demandé et la même chose a été faite après la guerre de Gaza en 2008-2009. Aujourd'hui encore, c'est la même chose qui est demandée. Les propos et les appels lyriques n'apportent rien. Ils ont toujours été utilisés en vain. Ce qui est requis c'est donc une volonté d'agir. En le répétant, nous ne cherchons pas à coincer qui que ce soit. C'est donc la même chose que nous réclamions en 2006 et en 2008 que nous réclamons aujourd'hui. Nous le faisions avec l'ancien régime égyptien et avec le nouveau. Nous ne faisons donc pas de surenchère. Il faut une position, du sérieux et une coopération entre nous tous pour donner au peuple de Gaza et à sa résistance les moyens de faire échouer l'agression israélienne.

Auparavant, on disait : il faut d'abord rappeler les ambassadeurs, rompre les relations avec "Israël" et annuler, ou à tout le moins suspendre, les accords conclus. Mais il faut aussi lever le blocus autour de Gaza et donner aux habitants de cette bande des médicaments de la nourriture, mais aussi des armes et des munitions et ils seront en mesure, avec leurs commandements et leurs résistants, ainsi que la détermination de la population, à assumer cette responsabilité historique. Avant, on disait et nous le répétons aujourd'hui : il faut que les Etats arabes et musulmans utilisent leurs relations avec les Etats-Unis et les Etats occidentaux pour leur demander de faire pression sur "Israël", afin qu'il arrête l'agression sur Gaza. Que ce soit clair : dire qu'"Israël" ne répond pas aux américains ou à l'Occident est totalement faux. La moindre menace ou même un coup de fil américain à "Israël" suffisent à arrêter l'agression. Avant, on parlait aussi de l'arme du pétrole entre les mains des Arabes. Il se peut qu'aujourd'hui certains disent que les dirigeants arabes n'ont pas le courage d'utiliser cette arme. Oit. Mais ne peuvent-ils pas réduire leur production et hausser les prix ? Vous savez qu'aujourd'hui si le prix du pétrole augmente, certains pays européens s'effondrent économiquement. Je n'exagère pas. Ce sont des experts qui le disent. Même les Etats-Unis qui affrontent aujourd'hui des difficultés financières et économiques et des tempêtes et des ouragans, si l'afflux de pétrole est réduit et son coût s'élève, ils auront des problèmes. Ils seront ébranlés ainsi que l'Europe. Nul ne vous demande des blindés, des armées ou des avions. Vous pouvez juste réduire votre production et hausser le prix du pétrole. Je le dis aux Etats islamiques et arabes. Ce qui est demandé est donc clair.

Aujourd'hui, les populations arabes et musulmanes manifestent, appuient, cherchent à envoyer de l'argent et des armes à Gaza. Tout cela est très bien. Mais ce qui change l'équation et qui arrête l'agression c'est une position claire des Etats arabes et musulmans, de la Ligue arabe, de l'OCI. Tous ces Etats sont en mesure d'imposer aux Etats-Unis ce que leur impose "Israël" par une seule décision. Le point qui va suivre vise à tirer les leçons et à assainir le climat pour que l'attention reste portée sur Gaza et sur les moyens de la protéger.

J'ai entendu dire certains commandements politiques dans le monde arabe que ce qui se passe à Gaza vise à détourner l'attention générale de ce qui se passe en Syrie. Je voudrais dire qu'il s'agit de propos malheureux et d'une analyse déplorable. Dire que Netanyahu et Barak ont mené l'agression contre Gaza pour détourner l'attention de ce qui se passe en Syrie est un non sens. Les objectifs israéliens sont clairs. Ce qui serait juste c'est de dire qu'"Israël" profite des conflits actuels dans la région et de ce qui se passe en Syrie pour lancer une agression contre Gaza.

La guerre à Gaza se déroule aujourd'hui dans des circonstances différentes de celles de 2008. A cette époque, l'axe de la résistance était en mesure de donner à Gaza diverses formes d'appui. C'est ce qui s'est passé alors et même après 2008 et qui se traduit aujourd'hui sur le terrain. Aujourd'hui, une des voies de ravitaillement vers Gaza, à savoir la Syrie, s'est arrêtée. La Syrie est actuellement occupée par elle-même. De nombreuses villes et mohafazats sont le théâtre de confrontations et elle n'est certainement pas en mesure de faire partie du dispositif d'aide logistique à Gaza, même si sa position politique reste la même. La lutte en Syrie entrave donc le transfert des moyens logistiques qui pourrait avoir lieu vers Gaza.

On pourrait dans ce cas dire qu'"Israël" profite de ce qui se passe en Syrie et des conflits dans la région, ainsi que de la tension, du renversement des priorités et des changements dans la qualification des ennemis et des amis pour lancer une agression contre Gaza et rétablir l'équation de la dissuasion...C'est pourquoi je dis aux commandements politiques : il y a des conflits, des sujets de discordes sur certains dossiers dont la Syrie. Mais laissons aujourd'hui nos efforts se concentrer pour arrêter l'agression contre Gaza et la protection de sa population. Gaza et la Palestine ont tpoujours été un point de ralliement, d'unification et de recentrage des sentiments, une boussole pour remettre les priorités en ordre. C'est ce à quoi nous appelons aujourd'hui où nous nous trouvons devant une nouvelle confrontation sanglante et nous espérons que comme par le passé, au Liban et en Palestine, la victoire sera au rendez-vous, réalisée par les résistants et tous ceux qui les appuient et les aident dans cette bataille noble et historique.

Au Liban, nous suivons ce qui se passe, nous faisons ce que nous pouvons faire et nous sommes en contact permanent avec les événements et avec nos frères à Gaza. Car cette bataille n'est pas seulement celle de Gaza. Elle nous concerne tous.

Je passe maintenant à la seconde partie.
Cette année, la commémoration des événements de Karbala arrive dans des circonstances différentes de celles des années précédentes dans la région. Il est clair qu'il y a actuellement, que nous le voulions ou pas, un climat de tension confessionnelle dans la région et dans plus d'un pays.

Certains pays sont occupés par une tension entre chrétiens et musulmans - et un travail a été accompli pour pousser les choses dans ce sens-et d'autres par une tension entre sunnites et chiites. Et comme nous l'avons dit dans d'autres occasions, certaines forces travaillent dans ce but et utilisent les médias, la politique, la sécurité, l'argent et tous les moyens disponibles.

Nous commémorons donc ce souvenir dans des circonstances délicates qui nous imposent de parler avec responsabilité et précision. Mais face à cette tension confessionnelle, la situation n'est pas encore bloquée. Ils ne parviendront pas à atteindre leur objectif qui consiste à ce que la situation des chiites soit bloquée et celle des sunnites aussi. Les deux camps deviennent ennemis et vont droit vers la confrontation. Mais la situation n'est pas ainsi. Les relations entre sunnites et chiites n'ont pas atteint ce stade. Au contraire, il y a beaucoup de points positifs et les contacts ont lieu à plus d'un niveau et sur plus d'une scène. Mais il faut quand même considérer le niveau de tension comme un élément dangereux qu'il faut traiter avec responsabilité. Face à une telle tension, on peut adopter trois positions :
La première consiste à dire : nous ne sommes pas concernés. Il s'agit donc d'ignorer le danger et d'enfouir sa tête dans le sable et d'agir comme si de rien n'était. En fait, c'est aussi renoncer à assumer ses responsabilités, religieuses, humaines et morales. Cela signifie aussi que nous laissons la scène ouverte à l'ennemi.

La seconde position consiste à participer à l'augmentation de la tension, en cherchant à couper les contacts encore existants et à allumer en permanence le feu de la discorde. C'est donc un crime encore plus grand. Cela sert les intérêts de l'ennemi et constitue un crime contre l'islam et contre la religion. Celui qui agit comme cela, qu'il soit sunnite ou chiite, commet un crime contre l'islam et les musulmans et contre la oumma.
La troisième position consiste à assumer ses responsabilités et à faire en sorte de diminuer la tension. Il y a une action minimale et une action maximale.
L'action minimale est d'essayer d'empêcher l'explosion avec les moyens de bord. L'action maximale est de travailler en profondeur avec toutes les parties pour éliminer la tension et normaliser les relations.

Le devoir religieux, humain, moral et historique est d'adopter la troisième position. Nul ne peut donc dire : je ne suis pas concerné. Nous le sommes tous et avec la multiplication des médias, une petite affaire peut devenir grande. Une mauvaise position, un incident, une tension etc peuvent être amplifiés et servir l'objectif de ceux qui veulent augmenter la tension.

Dans la troisième position, nous sommes tous partenaires, petits et grands, hommes et femmes, ulémas, politiciens, intellectuels, tous, nous devons tous agir pour que la tension disparaisse et que les choses reviennent à la normale. Nous devons être vigilants et prudents.

Si on veut analyser le phénomène, il faut savoir qu'il y a des raisons internationales, régionales et locales à la montée de cette tension. Nul ne peut résumer la situation à un discours prononcé ou à une position. La tension actuelle est le résultat de certains développements dans notre région, au moins depuis 2000 et l'invasion américaine et occidentale de notre région, la guerre d'Irak, celle d'Afghanistan, les développements dans le monde arabe et le climat qui les a accompagnés, les assassinats, les incidents sécuritaires, les affrontements. Ce n'est pas une affaire simple. Au contraire, elle est complexe. Même les petits détails ont leur importance et leur influence. Nous devons commencer par éviter les détails négatifs et construire sur les petits points positifs. Nous devons donc tous assumer nos responsabilités.

Nous entrons ainsi à la célébration de Achoura. Je vais parler en toute transparence car je souhaite régler la question. Nous devons dire les choses comme elles sont et cesser de chercher à arrondir les angles.

Certains peuvent ainsi croire que la commémoration de Achoura par les chiites est dirigée contre les sunnites. C'est absolument faux. Si quelqu'un est convaincu du contraire, soit il est dans l'erreur, soit il est suspect. En tout cas, avec le fait qu'il y a un véritable plan pour aboutir à cette tension, il faut rester vigilant, car tout peut être utilisé pour servir cet objectif. C'est pourquoi je m'adresse ce soir à nos frères sunnites et je leur dis : non, la commémoration de Achoura n'est absolument pas dirigée contre vous, ni ne vise à vous mettre mal à l'aise ou à blesser vos sentiments. Même chose pour les chiites. Si certains, par ignorance, croient que cette commémoration est dirigée contre les sunnites, ils se trompent ou sont suspects. Dans l'inconscient chiite et dans la conscience des chiites, ce sentiment n'existe pas. Il y a donc deux responsabilités. La première concerne les chiites : nul ne doit profiter de cette occasion pour s'en prendre aux autres musulmans et à leurs symboles sacrés et à leurs croyances. Des autorités religieuses chiites à Najaf, à Qom et même l'ayatollah Khaménéi, qui a émis une fatwa sur le sujet, ont adopté des positions fermes à ce sujet. Par conséquent, si une personne çà et là pour des raisons personnelles ou par ignorance, adopte des positions contraires à ce que je dis, elles ne représentent en aucun cas la position et la conviction chiites. Les chiites ne peuvent donc être tenus pour responsables de ces positions. Chez les chiites, il y a aussi des infiltrations.

La seconde responsabilité est chez les sunnites. Ils ne doivent pas traiter cette commémoration comme une provocation pour eux, ou une incitation confessionnelle ou un appel à la discorde. Notre objectif en célébrant cette commémoration est un objectif musulman noble au niveau de l'ensemble de la oumma. Il y a une série de valeurs qui sont célébrées à la faveur de cette commémoration :la défense du Prophète, de sa religion, les intérêts des musulmans, la reconnaissance, la réforme, le sacrifice, la fidélité, la loyauté, le courage, la détermination... toutes ces valeurs dont nous parlons depuis des centaines d'années. Karbala est une école, une force historique, spirituelle et morale et une source d'inspiration pour affronter les dangers qui nous menacent, relever les défis, défendre notre dignité et soulever les volontés. C'est en tout cas comme cela que nous voulons Karabala.

 

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