Attentats de Boston: aucune revendication, le FBI promet une enquête mondiale

Le FBI a promis mardi d’enquêter «jusqu’au bout du monde» pour retrouver les auteurs du carnage du marathon de Boston, alors que le bilan s’alourdit avec 3 morts et 176 blessés.

«Il s’agira d’une enquête mondiale. Nous irons jusqu’au bout du monde pour identifier l’auteur ou les auteurs de ce crime ignoble», a ainsi déclaré le responsable local du FBI qui dirige l’enquête, Rick DesLauriers.

Les attentats n’avaient toujours pas été revendiqués mardi. Et la police a précisé qu’elle n’avait aucun suspect, au lendemain de l’explosion quasi simultanée de deux bombes artisanales près de la ligne d’arrivée du célèbre marathon, qui avait concentré en centre-ville des centaines de milliers de personnes pour ce qui est traditionnellement une grande fête populaire annuelle.

Un engin explosif

Des photos prises par les enquêteurs à Boston sur les lieux des explosions et rendues publiques mardi montrent les restes d'un engin explosif: on distingue des fragments tordus d'un conteneur métallique, des fils, ou encore une batterie.

Un responsable gouvernemental américain, qui a gardé l'anonymat, a communiqué ces photos à Reuters.

Sur l'un des clichés, on distingue un fil carbonisé relié à une petite boîte. Une autre photo montre un clou de 1,3 cm et une tête de fermeture à glissière maculée de sang. On voit aussi une batterie de marque Tenergy reliée à des fils noir et rouge. Plusieurs photos montrent un couvercle métallique tordu, avec des boulons.

Le FBI a déclaré mardi qu'une Cocotte-Minute, placée dans des sacs à dos et détonée à distance, avait sans doute été utilisée pour contenir les bombes.

Les enquêteurs ont également commencé à étudier le contenu de toutes les caméras de surveillance, et de tous les débris laissés par les bombes qui ont explosé à 12 secondes d’intervalle. De même, ils ont demandé aux Bostoniens de leur transmettre «toute photo ou vidéo» qui pourrait aider l’enquête.

Terrorisme international ou national?

Les attentats de Boston sont les plus graves commis aux États-Unis depuis ceux du 11-Septembre en 2001.

S’exprimant depuis la Maison-Blanche pour la deuxième fois en moins de 24 heures, le président Barack Obama a dénoncé un «acte terroriste (...) odieux et lâche», tout en précisant que les autorités ne savaient pas encore s’il s’agissait de «terrorisme international ou intérieur».

«Nous ne savons pas encore (...) qui a commis cet attentat ou pourquoi, s’il a été planifié et exécuté par une organisation terroriste, étrangère ou américaine, ou si c’était l’acte d’un individu», a ainsi déclaré le président, ajoutant que les enquêteurs en ignoraient également le motif.

Plusieurs villes, dont New York, Washington et San Francisco, ont renforcé leurs mesures de sécurité. À New York notamment, les sacs étaient fouillés à la gare de Penn Station, et sur Times Square, la présence policière était visiblement renforcée.

À la Une

Tous les journaux américains consacraient mardi leur une aux attentats, près de 12 ans après le 11-Septembre.

«Le terrorisme est de retour», affirmait notamment USA Today.

Le New York Times comparait à une «scène de guerre» le théâtre du carnage.

Le président Obama a ordonné que les drapeaux soient mis en berne sur les bâtiments publics jusqu’à samedi soir, en hommage aux victimes.

Et dix minutes avant son ouverture, la Bourse de New York a observé une minute de silence en leur mémoire.

Une messe devait leur être consacrée en soirée à Boston.

Condamnations tous azimuts

Ce double attentat a été unanimement condamné à travers le monde.

Ainsi l’Arabie saoudite, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont séparément condamné les attentats, les qualifiant d’«acte de terrorisme».

Le pape François a, quant à lui, déploré «une tragédie insensée», appelant les habitants de Boston «à ne pas se laisser surmonter par le mal», dans un message de condoléances.

L’Iran a également condamné «sévèrement» l’attentat.

Le président russe Vladimir Poutine a, quant à lui, exprimé ses condoléances à son homologue américain Barack Obama et proposé l’aide de la Russie dans l’enquête sur ce «crime barbare».

À Paris, le président français François Hollande a fait part de sa «très vive émotion», présentant «ses condoléances aux familles des victimes» et exprimant «la totale solidarité de la France aux autorités et au peuple américains».

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a aussi condamné des «actes épouvantables» et le président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack, a qualifié l’attaque d’«agression lâche (...), qu’aucune cause ne peut justifier».

Source: Agences, édité par: moqawama.org