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Le responsable des relations étrangères du parti turc CHP: Changer le régime syrien n’est point du ressort d’Erdogan

Le responsable des relations étrangères du parti turc CHP: Changer le régime syrien n’est point du ressort d’Erdogan
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Faruk Logoglu, responsable des relations étrangères et vice président du parti Républicain du peuple en Turquie, ( Cumhuriyet Halk Partisi CHP)  , le plus grand parti de l’opposition au sein du Parlement turc, a indiqué à Alintiqad que la politique adoptée par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan à l’égard de la Syrie, était erronée depuis le début. Il a affirmé dans ce contexte que la Turquie a traité avec une des deux parties de la crise syrienne et a fourni l’appui à l’opposition syrienne. Un fait, qui selon lui, a compliqué la situation en ce pays et accentué les actes de violence et de meurtre.

M. Logoglu a appelé à la nécessité de régler le litige avec la Syrie, notamment à la suite de l’incident de l’avion turc abattu par les forces syriennes, loin de toute confrontation militaire, soulignant que le peuple turc refusait la guerre avec la Syrie, car les peuples des deux pays ne sont point ennemis, mais voisins et amis.

Faruk Logoglu répondait aux questions posées par le correspondant d’Alintiqad à Ankara. Ci-dessous le texte de l’entretien :

- Comment le parti Républicain du peuple conçoit-il les développements en cours dans les pays arabes ?
En principe, nous soutenons les revendications des peuples qui réclament la démocratie, la liberté et l’égalité et l’autodétermination. Mais nous estimons que ces objectifs devraient être atteints d’une manière pacifique, sans effusion de sang. Notre parti suit deLe responsable des relations étrangères du parti turc CHP: Changer le régime syrien n’est point du ressort d’Erdogan
près les évènements dans les pays arabes et constate les différences entre un pays et l’autre. Cependant un point commun lie tous ces pays, dans un contexte régional où les régimes totalitaires et ceux qui se comportent contrairement à la volonté et aux aspirations de leurs peuples, ne sont plus admis. Les peuples veulent des régimes démocratiques qui reflètent leurs aspirations et espoirs.

- Comment commentez-vous la politique du gouvernement du « parti pour la Justice et le Développement à l’égard de la Syrie » ?

A propos de la Syrie, trois points essentiels nous opposent au gouvernement Erdogan :
Nous considérons en premier lieu que l’instauration des réformes, de la démocratie, des droits de l’homme, de la stabilité et de la sécurité en Syrie, est du ressort des Syriens et non du ressort du Premier ministre turc Erdogan , du président américain Barak Obama ou des responsables européens. L’avenir de la Syrie et la nature de son régime ne doivent être déterminés par Ankara ou Washington ou Bruxelles, mais par les Syriens eux-mêmes.

Nous estimons dans le même contexte que la politique adoptée par le gouvernement Erdogan depuis le début de la crise en Syrie était erronée. La Turquie a communiqué avec l'une des deux parties de la crise, à savoir l’opposition et a écarté le régime. Cette politique a accentué la crise et consacré le clivage. L’opposition syrienne a reçu une assistance politique et militaire turque, un fait qui a augmenté la gravité des accrochages et des hostilités, et le nombre des victimes en Syrie.

Notre parti avait proposé au gouvernement turc en février dernier, que la Turquie oeuvre pour accueillir un congrès international à Istanbul, qui regroupe tous les syriens et les parties concernées par la crise afin de lancer un dialogue entre l’opposition et le régime. Cette idée est similaire à ce qui a eu lieu récemment à Genève. Mais malheureusement, notre gouvernement n’a pas été favorable à la proposition et a insisté sur sa politique. J’ai la conviction que si nous avions réussi à tenir ce congrès, la situation en Syrie aurait été différente en ce moment.
Notre parti s’oppose enfin à l’ingérence du gouvernement turc dans les affaires internes de Syrie, quelque soient les raisons citées, et même pour des raisons humanitaires. Notre position est fondée sur les lois internationales et les relations de bon voisinage entre les pays.

- A la suite de l’incident de l’avion de chasse turc abattu par les forces syriennes, le Premier ministre Erdogan a parlé d’une nouvelle étape et de la modification désormais des règles d’engagement avec la Syrie, citant une mobilisation de forces militaires près des frontières. Comment la situation se développerait-elle entre les deux pays ?

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Les déclarations du Premier ministre au sujet de la Syrie se caractérisent par la hausse du ton et un genre de menace. Il affirme toujours son impatience et le refus de demeurer dans une position passive. C’est de même ce qui a eu lieu à la suite de la crise de l’avion de chasse. Nous estimons à ce propos que la Syrie a commis une erreur en abattant l’avion turc et que la Turquie a le droit de riposter à cet incident, mais non par la guerre. Nul en Turquie ne veut la guerre avec la Syrie. Les peuples des deux pays ne sont point ennemis, mais amis, voisins et le demeureront toujours. En dépit de ce qui se passe aux frontières, je ne crois pas que la Turquie ait d’options militaires à l’égard de la Syrie. La riposte du gouvernement à l’incident de l’avion demeure dans le cadre des lois internationales. Je note dans le même contexte, que l’affaire n’a pas encore été complètement élucidée. Plusieurs interrogations sont encore posées. La Turquie publie des informations, différentes de celles diffusées par les Etats Unis, tout comme les positions déclarées par la Syrie et la Russie.

- Quel était l’impact de l’interview publiée par le quotidien turc «Cumhuriyet», avec le président syrien Bachar Assad, dans laquelle il a exprimé sa vision sur la relation avec la Turquie et la crise de l’avion ?

Je crois que les propos du président Bachar Assad ont eu un impact positif auprès du peuple turc. Au plan du gouvernement, je ne sais comment serait l’impact de ces propos. Mais ce qui caractérise les propos du président Assad, c’est qu’ils n’ont pas reflété d’hostilité à l’égard de la Turquie. Il a envoyé des messages d’amitié et des positions exprimant le désir d’établir de bonnes relations avec la Turquie. J’estime qu’il serait bénéfique que le gouvernement turc  réagisse positivement  à ces prises de position.



Source: Alintiqad, traduit par: moqawama.org


 

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