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Ni nouveau gouvernement ni démission de Mikati...(presse)

Ni nouveau gouvernement ni démission de Mikati...(presse)
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Par Scarlett HADDAD
Source: l'Orient Le Jour

Pas de gouvernement, ni de départ du Premier ministre désigné Nagib Mikati. Telle est l'équation qui semble résumer au mieux la situation gouvernementale. L'optimisme de mercredi et jeudi derniers a fait long feu, et non seulement l'accord sur le ministère de l'Intérieur n'est plus valable mais il semblerait que l'on soit revenu à la case de départ.

Un petit rappel des faits s'impose. De retour de Damas en début de semaine dernière, le tandem qu'on appelle désormais « les deux Khalil » a obtenu des injonctions claires pour accélérer le processus de formation du gouvernement. Ils ont à leur tour pressé le général Michel Aoun de faire des propositions pour le ministère de l'Intérieur. Ce dernier a donc songé à l'ancien directeur des FSI Antoine Chaccour, à l'ancien bâtonnier Chakib Cortbawi et à l'officier des FSI à la retraite Marwan Charbel, en devinant que c'est ce dernier nom qui aurait le plus de chances d'être accepté. Marwan Charbel, originaire de la région de Jbeil, est passé à la retraite depuis moins d'un an. Simple lieutenant, il avait mené l'assaut contre les braqueurs de la Bank of America en 1975. Bien plus tard, il avait fondé la fameuse équipe des Fouhoud (les commandos des FSI) avant de devenir l'un des conseillers du ministre de l'Intérieur Sleimane Frangié, qui avait d'ailleurs proposé son nom pour la direction des FSI. Bref, il semblait avoir toutes les qualités requises pour être accepté, après le refus présidentiel de la candidature du général Paul Matar.

Le chef de l'État donnait son accord de principe et Marwan Charbel se trouvait assuré de devenir le futur ministre de l'Intérieur. Le lendemain, il est reçu par le président de la République à 9 heures, par le Premier ministre désigné à 12h et par Michel Aoun à 15h. Chacun de ses interlocuteurs veut sonder ses intentions s'il devait occuper ce poste. Selon des informations recueillies auprès de sources (relativement) neutres, Sleiman et Mikati auraient insisté sur leur désir de ne pas procéder à des règlements de comptes, notamment à l'encontre du général Achraf Rifi et du colonel Wissam Hassan, alors que le général Aoun aurait justement insisté sur la nécessité d'établir au sein des FSI la même discipline que celle existant au sein de l'armée. Bref, de fermer ce qu'il considère être de « petites officines ».

Le candidat au poste de ministre de l'Intérieur aurait écouté ses interlocuteurs et pris note de leurs appréhensions et de leurs désirs. L'affaire semblait sur le point d'être conclue et le Premier ministre désigné avait, au cours de la soirée, présidé une réunion marathonienne avec « les deux Khalil » et le ministre de l'Énergie Gebran Bassil. Il leur aurait proposé de tenir une seconde réunion au cours des prochaines 48h en revenant avec trois noms pour chaque portefeuille afin qu'il puisse en choisir un avec le chef de l'État. Seul le Hezbollah n'a pas rejeté l'idée, mais les deux autres, Bassil et Ali Hassan Khalil, n'ont pas donné de suite à cette proposition.
En même temps, de nouveaux obstacles sont apparus : Michel Aoun voulait le portefeuille des Affaires sociales, que Nagib Mikati avait promis à Walid Joumblatt. Le Hezbollah s'est aussitôt proposé pour tenter une médiation entre les deux parties. Mais le président Sleiman a à son tour réclamé un autre portefeuille régalien pour un ministre maronite, puisque désormais celui de l'Intérieur serait occupé par un candidat consensuel, suscitant ainsi le refus du Bloc du changement et de la réforme. Dans un timing qui peut paraître suspect, l'ambassadrice des États-Unis Maura Connelly s'est rendue à ce moment auprès du Premier ministre désigné. Selon les proches de ce dernier, la diplomate souhaitait tâter le terrain pour voir si la naissance du gouvernement était imminente et s'assurer qu'elle n'aurait pas à se procurer les CV des nouveaux ministres au cours du week-end. Pour les sources de la nouvelle majorité, elle aurait plutôt informé son interlocuteur que son pays n'accepterait pas au ministère de l'Intérieur une personnalité proche du Hezbollah et de ses alliés, et que Washington suspendrait aussitôt tous les protocoles de coopération signés avec les FSI.

Quel que soit l'objet de cet entretien, les négociations pour la formation du gouvernement ont en tout cas connu un coup d'arrêt et aucun contact important n'a été enregistré à ce sujet au cours des derniers jours, excepté une rencontre timide hier soir entre Nagib Mikati et les deux Khalil. Les milieux proches du CPL annoncent un retour à la case de départ. C'est comme si, soudain, plus personne ne semblerait pressé de doter le pays en pleine crise économique et institutionnelle d'un gouvernement en fonction. Les plus subversifs précisent que les centristes ne souhaitent pas donner 19 ministres (au moins) à la nouvelle majorité, alors que si les données régionales changeaient, ils pourraient leur donner moins. De son côté, le 8 Mars ne verrait pas pourquoi il devrait donner 11 ministres aux centristes puisque si les données devaient changer, il pourrait leur donner moins.
En somme, une fois de plus, c'est du côté de la Syrie qu'il faut chercher les solutions... ou les problèmes.

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