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Kadhafi, un client de choix pour les armes françaises

Kadhafi, un client de choix pour les armes françaises
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 Depuis des dizaines d'années, le colonel Muammar Kadhafi est un excellent client des industries françaises d'armement. Après son arrivée au pouvoir, le 1er septembre 1969, à la suite du putsch qu'il avait dirigé contre le roi Idris Ier, Kadhafi n'attend que quelques mois pour acheter à Dassault 82 Mirage 5, en réalité un Mirage III modifié pour pouvoir conduire des attaques au sol. En juin 1973, les choses se détériorent un peu, puisque Kadhafi envahit la bande d'Aouzou, en territoire tchadien. Mais il ne faut pas six mois pour que la France et la Libye trouvent un terrain de réconciliation, sous la forme d'une vente de 32 intercepteurs Mirage F1-C.
La France engrangera par la suite de juteux contrats, notamment pour des batteries de missiles sol-air Crotale II (60 postes de tir) produits par Thomson/CSF (ancienne dénomination de Thales) et des vedettes lance-missiles Combattante II produites par les Constructions mécaniques de Normandie, à Cherbourg. Après l'attentat contre le DC10 d'UTA, le 19 septembre 1989, les choses se tassent durant une dizaine d'années, avant que les marchands d'armes ne retrouvent ouvertement le chemin de Tripoli, pour négocier des marchés qui ne pourront prendre leur essor qu'après la véritable normalisation qui n'interviendra qu'en janvier 2004. Dès lors, les visites ministérielles (Nicolas Sarkozy en octobre 2005, Michèle Alliot-Marie à plusieurs reprises), présidentielle (Jacques Chirac, en novembre 2004) et parlementaires (le président du groupe d'amitiés France-Libye n'était autre que Patrick Ollier, le compagnon de MAM) se multiplient.

Des contrats aujourd'hui remis en cause

À l'occasion de ces voyages, les Français proposent à la Libye quantité de matériels militaires produits dans l'Hexagone. Une seule interdiction formelle est alors opposée en CIEEMG (Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre) par le ministère de la Défense : les équipements de vision nocturne de dernière génération. Kadhafi les souhaitait pour notamment surveiller ses frontières au nom de la lutte contre l'immigration clandestine. Pour le reste, les Libyens ont signé avec plusieurs industriels français un contrat de très modeste rénovation de 12 Mirage F1, pour 10 millions d'euros par avion, avec 60 % de marge bénéficiaire. Les Libyens auraient volontiers fait moderniser leur flotte pour beaucoup plus cher, en dotant leurs avions d'équipements performants. Ces rétrofits sont un classique...


Mais Dassault s'y est opposé, pour vendre des Rafale. En réalité, malgré l'optimisme français, cet espoir s'est révélé sans objet : la Libye voulait un "vrai" Rafale doté de ses équipements - y compris les missiles - les plus performants, quand Paris voulait, lui, vendre très cher des avions "light". Kadhafi s'est donc adressé à la Russie pour lui acheter des Sukhoï 35 Flanker Plus et des Mig 29 Fulcrum... Paris a également profité de la libération des infirmières bulgares en 2007 pour vendre à la Libye des missiles antichars Milan (168 millions d'euros) et un réseau de communication sécurisé Tetra pour sa police (128 millions d'euros). Pour le reste, plus de deux milliards d'euros de contrats étaient en discussion ces derniers mois entre la France et la Libye, portant sur des hélicoptères d'Eurocopter ( dix AS550 Fennec, 12 AS332 Super-Puma, 3 EC165 Tigre), un système de radars de surveillance aérienne avec Thales, la remise à niveau des vieilles vedettes Combattante pour les Constructions mécaniques de Normandie, la rénovation des Crotale II (Thales), celle de chars de combat T-72, des vedettes OCEA pour les forces spéciales, etc. Autant de négociations aujourd'hui remises aux calendes grecques...

Source: le point.fr

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