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L’histoire secrète de la fuite de Ben Ali

L’histoire secrète de la fuite de Ben Ali
folder_openPresse occidentale access_time depuis 13 années
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Le dictateur tunisien a été poussé à l'exil par l'armée mais aussi par sa femme, la machiavélique Leïla. Grâce à des témoignages inédits, Sara Daniel fait le récit des derniers moments du président sur le sol de son pays.

Il refuse de monter dans l'avion. Sur le tarmac de l'aéroport de Tunis, il résiste, se tord les mains, serre sa petite mallette noire, son seul bagage, essaie de rebrousser chemin vers la Mercedes noire qui vient de le déposer. Il supplie : "Laissez-moi, je ne veux pas y aller, je veux mourir ici dans mon pays." [...]
Ce vendredi 14 janvier à 17 heures, alors que la révolte gronde dans les rues de la capitale, Ben Ali ne veut pas partir. Il gémit, hagard. "Bordel de Dieu ! Tu vas monter !" C'est Ali Seriati, l'homme de l'ombre, le redouté chef de la police politique, compagnon de Ben Ali depuis trente ans, qui le bouscule et l'oblige à gravir les marches en jurant.
Aucun des militaires qui font cercle autour du petit groupe composé du président, de sa femme Leïla, de leur fils Mohamed, de sa fille Halima, du fiancé de celle-ci, du majordome Moustafa qui a tenu à les accompagner et de deux employées de maison philippines, n'a osé toucher le président. Avec la langue fleurie qu'elle affectionne, Leïla rudoie ce mari hébété dont les jérémiades l'exaspèrent maintenant qu'il a perdu son pouvoir : "Monte, imbécile, toute ma vie, il aura fallu que je supporte tes conneries !" ...


Source: Le Nouvel Observateur
Edition: Jeudi 10 février 2011

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