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Le Qatar porte son différend avec les Émirats devant la justice internationale

Le Qatar porte son différend avec les Émirats devant la justice internationale
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Le Qatar va porter ce mercredi devant la Cour internationale de Justice (CIJ) son différend avec les Émirats arabes unis, qu'il accuse de «violations des droits de l'homme» après le «blocus» imposé à Doha l'an dernier.

Le Qatar porte son différend avec les Émirats devant la justice internationale

Les juges de la CIJ, plus haute instance judiciaire des Nations unies qui a son siège à La Haye, doivent entendre l'affaire pendant trois jours. Le premier jour sera consacré aux arguments du Qatar, le second à ceux des Emirats, et la journée de vendredi à des échanges entre les deux parties.

Le 5 juin 2017, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l'Égypte avaient coupé tous leurs liens avec le Qatar, accusé de financer le terrorisme et de soutenir l'Iran, malgré les fermes démentis de Doha.

En août dernier, le Qatar avait annoncé la reprise de ses liens diplomatiques avec Téhéran, ignorant ainsi les appels de ses voisins du Golfe à isoler la République islamique.

La seule frontière terrestre de la petite nation péninsulaire avait alors été fermée, sa compagnie aérienne publique interdite d'emprunter l'espace aérien des pays voisins, et ses citoyens expulsés de ces mêmes pays.

Le Qatar demande à la CIJ d'ordonner à Abou Dhabi «de suspendre et d'abroger immédiatement les mesures discriminatoires actuellement en vigueur», «de condamner publiquement la discrimination raciale à l'égard» des Qataris et de rétablir les Qataris «dans leurs droits». Doha exige également des réparations intégrales de la part des EAU.

La CIJ juge les différends entre Etats mais ne dispose pas de moyens coercitifs pour faire appliquer ses décisions.

Le dossier qatari se fonde sur la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965, un des premiers accords internationaux sur les droits de l'Homme, signé tant par Doha que par Abou Dhabi.

Tous les efforts diplomatiques, notamment ceux du Koweït et des États-Unis, ont échoué depuis le début de la crise dans cette partie du Golfe, jusqu'alors l'une des régions les plus stables du monde arabe.

Cette dispute, particulièrement acrimonieuse, a remis en cause l'existence même du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe depuis 1981 les six pétromonarchies arabes de la région, et a favorisé l'émergence d'un nouvel axe diplomatique entre le Qatar, la Turquie et l'Iran.

Le Qatar affirme que ses adversaires cherchent à mettre sa politique étrangère «sous tutelle». Début juin, le Comité national des droits de l'Homme du Qatar (NHRC - formé par les autorités) a publié un rapport affirmant que les adversaires du Qatar avaient commis en un an plus de 4.000 violations des droits de l'Homme.

En réponse, les Émirats ont estimé que la balle était dans le camp du Qatar «s'il (veut) vraiment sortir de son isolement».

Les adversaires du Qatar lui ont remis une liste de 13 demandes, dont la fermeture de la chaîne satellitaire Al-Jazeera, le retrait des troupes turques de son territoire et la réduction de sa coopération avec l'Iran, avec lequel il partage le plus grand champ gazier au monde.

Doha les a toutes rejetées.

Source: agences

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