Ambassade US à al-Qods: au moins 37 martyrs et 900 blessés palestiniens à Gaza

Au moins 37 Palestiniens sont tombés en martyre, dont un garçon de 14 ans, ce lundi dans la bande de Gaza par des tirs de soldats israéliens à la frontière, où des milliers de personnes manifestent contre le transfert à al-Qods de l'ambassade américaine en «Israël», selon le ministère de la Santé à Gaza. Par ailleurs, plus de 900 Palestiniens ont été blessés, dont 450 par balles réelles, a rapporté le ministère gazaoui.

La bande de Gaza est le théâtre de heurts depuis la fin de la matinée contre l'inauguration de l'ambassade prévue lundi après-midi. Des milliers de manifestants se sont rassemblés en différents points le long de la frontière.

Ces martyrs portent à 88 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens depuis le début d'une protestation massive le 30 mars. Ils font aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave.

L'armée israélienne a prévenu dimanche et lundi les Gazaouis par tracts distribués par les airs qu'ils exposaient leur vie en prenant part aux manifestations et qu'elle ne permettrait pas qu'on s'en prenne à la barrière frontalière.

Les USA partagent la responsabilité du «massacre»

Le gouvernement Palestinien a accusé lundi «Israël» de commettre un «horrible massacre». De son côté, la Turquie a estimé que les Etats-Unis en partageaient la responsabilité.

Dans une déclaration écrite lundi, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale «exhorte l'Etat partie (Israël) à mettre immédiatement fin à l'usage disproportionné de la force contre les manifestants palestiniens, à s'abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux».

Les 18 experts indépendants de ce comité, qui dépend du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, se disent «gravement préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues».

L'usage de balles réelles par l'armée israélienne est au cœur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l'Homme.
L'ONU, l'Union européenne et des ONG ont réclamé des enquêtes indépendantes, idée rejetée par «Israël». Les Etats-Unis, grand allié de l’entité sioniste, ont bloqué les démarches en ce sens à l'ONU.

Les États-Unis inaugurent lundi après-midi leur nouvelle ambassade en «Israël», à al-Qods, conformément à la décision prise par le président Donald Trump.

Le président américain a salué lundi sur Twitter «un grand jour pour Israël».

Dans le même temps, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé depuis Londres que Washington avait perdu son «rôle de médiateur» au Proche-Orient.

«Avec cette décision, les États-Unis ont choisi d'être une partie du problème, et perdent leur rôle de médiateur dans le processus de paix» au Proche Orient, a-t-il indiqué lors d'une conférence.

De son côté, la première ministre britannique, Theresa May, a indiqué qu'elle n'avait pas l'intention de transférer son ambassade en «Israël» de «Tel-Aviv» à al-Qods et a fait savoir qu'elle est «en désaccord» avec la décision des États-Unis.

Source: agences et rédaction