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Un revers pour l’Arabie Saoudite en Malaisie: Mahathir Mohamad reprend le pouvoir

Un revers pour l’Arabie Saoudite en Malaisie: Mahathir Mohamad reprend le pouvoir
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Les Malaisiens ont mis fin au règne de la coalition qui a gouverné le pays pendant 60 ans, après la victoire de l'opposition dirigée par l'ancien premier ministre Mahathir Mohamad.

Un revers pour l’Arabie Saoudite en Malaisie: Mahathir Mohamad reprend le pouvoir

Mahathir Mohammed, âgé de 92 ans, a prêté serment devant le roi Mohammed VI au palais royal de Kuala Lumpur après avoir été nommé pour former un nouveau gouvernement suite à sa victoire électorale écrasante.

Lors des premières déclarations Mohamad a promis de récupérer les milliards de dollars gaspillés de la trésorerie malaisienne après les nombreux scandales de corruption, ajoutant que le roi était prêt d’acquitter le politicien, et membre de l’opposition, Anwar Ibrahim.

Anwar a été incarcéré pour des accusations de corruption et de «crimes moraux» et ne pouvait occuper aucun poste tant qu'il n'était pas gracié et libéré.

Anwar Ibrahim avait exhorté ses partisans à choisir son ancien adversaire politique, Mahathir Mohamad, 24 heures avant les élections législatives les plus compétitives du pays.

L’appui saoudien à Abdul Razzak

La victoire de Mahathir Mohamad s’oppose farouchement au désir et à la volonté de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Par ailleurs, la défaite de leur allié l’ex- premier ministre Najib Abdul Razzak est considéré d'une part comme une défaite politique pour ces des deux pays, d’autre part cette perte ferra ressusciter le scandale de blanchissement des milliards de dollars grâce à un fonds dirigé par Abdul Razzak, un scandale que les deux pays cherchent à étouffer depuis plus de deux ans.

Abdul Razzak est accusé depuis 2015, de «corruption financière», suite à la découverte du transfert de 681 millions $ à son compte des fonds gouvernementaux (1MDB). L’Arabie a tenté d’innocenter son allié en disant qu’elle avait transféré cette somme au compte personnel d’Abdul Razzak et non pas au compte du gouvernement.

Ce scenario c’est répété en 2005, lors du transfert des fonds par la compagnie Internationale de l’industrie pétrolière «IPIC» d’Abu Dhabi, au même compte. La compagnie avait alors déclaré qu'elle avait accepté de verser au compte de développement malaisien endetté, la somme d’un milliards de dollars en espèce, en plus du remboursement de 3,5 milliards dollars de la dette en échange de certains actifs. Apparemment c’est Abdul Razzak qui a touché ces sommes, malgré que ce dernier rejette toutes ces accusations.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir avait admis que 681 millions de dollars versés sur le compte bancaire du Premier ministre malaisien Abdul Razzak étaient un don de la part de l'Arabie Saoudite.

Les comptes du «1BMD», dirigés par Abdul Razzak, ont été placés sous enquête par au moins cinq pays pour corruption et mauvaise gestion.

Après l'entretien d'al-Jubeir, le procureur malaisien a acquitté Abdul Razzak de toute irrégularité ou accusation de corruption concernant les fonds du « 1BMD » et a déclaré que l'argent versait était un don de la famille royale saoudienne.

Une source saoudienne a révélé que l'énorme don saoudien versé au premier ministre malaisien avait pour but de l'aider à remporter les élections de 2013. Selon cette source, ce don a été offert suite à l’inquiétude saoudienne de l’influence des Frères musulmans en Malaisie.

Le soutien financier et politique des saoudiens et des émirats arabes unis à Najib Abdul Razzak montre que cet homme était le pion à travers lequel Riyad et Abu Dhabi essayaient de contrôler les décisions politiques, militaires et économiques de Kuala Lumpur.

Les positions de Mahathir Mohamad

La perte de l'Arabie Saoudite et de l’Emirat arabe unis en Malaisie ne se limite pas seulement à l'échec de leur pion Najib Abdul Razzak, mais également la réussite d’un homme qui s’oppose clairement à la politique de ces deux pays. Mahathir Mohamad, le premier ministre de l'un des plus grands pays musulmans dans le monde, est fermement opposé à l'agression saoudienne contre le Yémen. Il avait appelé Riyad, en novembre dernier, quelques mois avant les élections, d’arrêter son offensive contre le peuple opprimé du Yémen, ajoutant que le monde entier est affecté par cette tragédie, et que chaque musulman a honte de ce qui se passe au Yémen, décrivant l’agression saoudienne comme une «guerre brutale contre le peuple yéménite sans arme». Il a ainsi sapé toute tentative de l’Arabie Saoudite à engager la Malaisie dans cette agression, réitérant son rejet absolu de la politique de l'Arabie Saoudite au Yémen.

Dans un entretien publié en juillet 2016 sur le site de «Free Malaysia Today», Mohamad a déclaré que l'Arabie saoudite n'était pas un partenaire approprié pour promouvoir la modération dans le monde islamique ou pour la lutte contre le terrorisme, cette réponse a été donnée suite à une question concernant la volonté de gouvernement d'Abdul Razzak de donner un terrain de 16 hectares dans le domaine de Putrajaya, pour établir le «Centre international de la paix du roi Salman».

En plus de son rejet de la politique saoudienne, Mahathir Mohammed avait une position perspicace concernant la question palestinienne, particulièrement celle d’al-Qods et la reconnaissance du président américain Donald Trump de cette ville occupée en tant que capitale de l'entité sioniste. Lors d’un grand rassemblement organisé devant l'ambassade américaine à Kuala Lumpur en décembre dernier Mohammed a décrit le président américain Donald Trump de «mauvais» qui doit être affronté de toute force, et a appelé tous les pays musulmans à rompre leurs relations avec «Tel Aviv».

Source: Al-Ahed, traduit par l'équipe du site

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