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Nucléaire iranien: Trump isolé, les Européens sous pression pour sauver l’accord

Nucléaire iranien: Trump isolé, les Européens sous pression pour sauver l’accord
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Les Européens se sont engagés à «tout faire» mercredi pour sauver l'accord nucléaire avec l'Iran, qui menace à son tour d'en sortir s'il n'en retire pas les bénéfices escomptés, après le retrait fracassant des Etats-Unis.

Nucléaire iranien: Trump isolé, les Européens sous pression pour sauver l’accord

«Nous allons respecter l'accord et nous ferons tout pour que l'Iran se tienne à ses obligations», a martelé la chancelière allemande Angela Merkel au lendemain du retrait américain.

Après le président iranien Hassan Rohani mardi soir, le leader de la Révolution islamique en Iran, sayed Ali Khamenei, a réclamé à son tour des garanties solides des Européens.

«Maintenant, on dit qu'on veut continuer l'accord nucléaire avec les trois pays européens, (mais) je ne fais pas confiance à ces trois pays (...) Vous voulez conclure un accord, obtenez des garanties réelles, car demain ils feront la même chose que ce que les États-Unis ont fait», a lancé l’imam Khamenei à la télévision d’État iranienne.

Mardi, le cheikh Rohani avait déjà menacé de reprendre l'enrichissement d'uranium «sans limite» si les négociations avec les Européens ne devaient pas donner les résultats escomptés dans les «semaines à venir».

Donald Trump a annoncé mardi le retrait pur et simple des Etats-Unis de l'accord et un retour de toutes les sanctions visant les entreprises travaillant avec l'Iran, au risque de décourager tout investissement dans ce pays.

Le président iranien français Emmanuel Macron a pour sa part qualifié mercredi «d’erreur» la décision de Trump.

«Je regrette la décision du président américain, je pense que c’est une erreur, c’est pourquoi nous Européens avons décidé de rester dans l’accord de 2015 », a déclaré M. Macron dans une interview accordée à la télévision publique allemande à l’occasion d’un déplacement en Allemagne, et qui a été diffusée par l’Elysée.

«J’ai eu tout à l’heure l’occasion de le dire au président Rohani», a-t-il ajouté.

La présidence française avait annoncé peu avant que M. Macron et son homologue iranien étaient convenus lors d’un entretien téléphonique de «poursuivre leur travail commun en direction de tous les Etats intéressés, en vue de la mise en œuvre continue de l’accord nucléaire».

Londres a par ailleurs exhorté Washington «à éviter toute action qui empêcherait les autres parties de continuer à faire que l'accord fonctionne».

Il y va de «notre sécurité collective», a insisté le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, dans une allusion aux sanctions américaines.

Pari difficile

Les pays européens cosignataires, France, Allemagne et Royaume-Uni, sont montés en première ligne dès l'annonce du président Trump pour tenter de sauver le texte.

Les ministres français, allemand et britannique des Affaires étrangères rencontreront aussi lundi des représentants de Téhéran pour voir comment avancer sur ces questions.

Le rétablissement des sanctions américaines place les Européens dans une situation difficile. En effet, toutes les entreprises, y compris étrangères, déjà présentes en Iran, ont trois à six mois pour en «sortir» avant d'être frappées par les mesures punitives leur barrant l'accès aux marchés américains. Et celles qui étaient en négociations pour de nouveaux contrats doivent y renoncer «immédiatement».

Les Européens vont devoir se livrer à une course contre la montre pour trouver les moyens de préserver leurs entreprises et répondre aux attentes des Iraniens.

«Nous allons tout faire, en lien avec nos entreprises, pour défendre et protéger leurs intérêts et maintenir les effets incitatifs de l'accord. Nous allons traiter avec les Etats-Unis au niveau de l'Union européenne, pour des raisons politiques, pratiques et juridiques», a assuré l'Elysée.

Mais de l'aveu même de responsables européens, le défi est énorme et la marge de manœuvre des Européens très faible.

«Trump a de facto atteint son but: l'accord est probablement impossible à sauver (...) Celui qui investit en Iran sera frappé de sanctions américaines, et c'est impossible à compenser», a estimé le président de la commission des Affaires étrangères à la chambre des députés allemande, Norbert Röttgen, sur le site internet du magazine Der Spiegel.

«Les agissements (de Trump sur l’Iran) montrent combien l’Europe est impuissante en matière de politique étrangère (…) nous n’avons rien à proposer aux Iraniens, en contrepartie de la sortie américaine», a-t-il précisé.

Le tout nouvel ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, a d’ailleurs prévenu dès mardi les entreprises allemandes qu’il leur fallait quitter l’Iran.

La crise déclenchée par le retrait américain intervient au moment même où Washington tente de négocier avec la Corée du nord l'abandon de son arsenal nucléaire.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a répété de son côté que l'Iran remplissait ses «engagements en matière de nucléaire», conformément à l'accord signé avec les grandes puissances.

Source: agences et rédaction

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