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Les Européens «prêts» à riposter à des sanctions américaines sur l’acier

Les Européens «prêts» à riposter à des sanctions américaines sur l’acier
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Les Européens se sont dits «prêts» lundi à riposter à d'éventuelles taxes américaines sur leurs exportations d'acier et d'aluminium, mais espéraient encore éviter une guerre commerciale avec Donald Trump.

Les Européens «prêts» à riposter à des sanctions américaines sur l’acier

Malgré ses demandes répétées, l'UE craint que l'exemption temporaire accordée fin mars par le président américain à ces taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium, qui expire mardi, ne soit pas renouvelée. «Je ne vais pas vous dire ce que le président va faire ou pas mais je peux vous dire que l'équipe économique se rencontre régulièrement», a affirmé lundi sur Fox News le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, disant s'attendre à «une décision rapide». La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, devait s'entretenir dans la journée avec son homologue américain, Wilbur Ross, sans grand espoir cependant d'arracher l'exemption définitive que l'UE réclame depuis des semaines.

«Les contacts ont lieu à tous les niveaux», a affirmé le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, lors du point presse quotidien.

«Nous sommes patients, mais nous sommes aussi prêts» à agir, a-t-il averti. Une source européenne, qui s'attend à voir le président Trump ne décider qu'«à la dernière minute» du sort des Européens, c'est-à-dire dans la nuit de lundi à mardi, a ensuite fait état d'un certain pessimisme à Bruxelles. Plusieurs partenaires de Washington, dont le Canada, le Mexique et l'UE, ont bénéficié d'exemptions à ces taxes, mais les Américains réclament des concessions commerciales pour que celles-ci soient renouvelées.

Ils ont ainsi obtenu de la Corée du Sud une réduction de ses exportations d'acier vers les États-Unis et une plus grande ouverture de son marché à leurs constructeurs automobiles. «Un des problèmes qui apparaît est celui du traitement équitable des automobiles et nous aimerions voir quelques concessions de l'Europe», a plaidé la semaine passée le principal conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow.

«Pas d'autre choix»

Or, les Européens n'ont cessé de rappeler qu'ils n'avaient aucunement l'intention d'entamer des discussions avec Washington tant qu'ils n'auraient pas d'abord obtenu d'exemption définitive. Ils estiment que c'est la Chine, de loin le premier producteur mondial d'acier et souvent accusée de subventionner massivement son industrie, qui est à l'origine de la surcapacité dans le secteur. Pékin, qui subit depuis fin mars les taxes américaines, a porté plainte contre les États-Unis devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel se sont succédé à Washington la semaine dernière pour tenter de convaincre Donald Trump de préserver l'UE. Les deux dirigeants et la Première ministre britannique Theresa May ont de nouveau mis en garde dimanche soir les États-Unis contre d'éventuelles sanctions commerciales, ajoutant que l'UE devait se tenir «prête à réagir, le cas échéant, avec efficacité et célérité». «Toute autre décision (qu'une exemption pour l'UE) porterait préjudice aux deux parties, ne nous laissant pas d'autre choix que d'adopter des mesures de rééquilibrage», a souligné lundi sur Twitter le président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani.

Rétorsion

Bruxelles a poursuivi ces dernières semaines les démarches qui lui permettront de répondre à d'éventuelles taxes américaines tout en respectant les règles de l'OMC. La mesure la plus immédiate vise à taxer de manière «ciblée et proportionnée» des dizaines de produits emblématiques fabriqués aux États-Unis, parfois dans des États ayant voté pour Donald Trump, dont le tabac, les jeans ou les motos. Cette mesure doit permettre de compenser en valeur les pertes potentielles pour l'industrie européenne. Une liste de produits a été approuvée mi-avril par les États membres, mais selon une source européenne, il faudra encore quelques semaines, peut-être d'ici l'été, avant que l'UE puisse en toute légalité frapper les États-Unis de premières mesures de rétorsion.

Source: agences et rédaction

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