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Sayed Nasrallah sur la frappe israélienne en Syrie: «Ils se sont entrainés dans une confrontation directe avec l’Iran»

Sayed Nasrallah sur la frappe israélienne en Syrie: «Ils se sont entrainés dans une confrontation directe avec l’Iran»
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Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé ce vendredi un discours devant des milliers de partisans rassemblés dans la Banlieue sud de Beyrouth, et ce, à l'occasion d'un festival électoral consacré aux circonscriptions de Beyrouth et de Baabda.

Sayed Nasrallah sur la frappe israélienne en Syrie: «Ils se sont entrainés dans une confrontation directe avec l’Iran»

Voici les idées essentielles de son discours:

"Que la paix de Dieu soit sur vous. Chers oulémas, députés, ministres et chers frères et sœurs, je vous adresse mes salutations. Dans mon discours d'aujourd'hui, je vais m'attarder sur trois volets: Un mot sur la circonscription de Beyrouth, un mot sur la circonscription de Baabda qui renferme la Banlieue Sud, et un dernier mot sur la situation régionale délicate qu'on ne peut passer outre suite aux menaces américaines contre la région.  

L'objectif de ce festival est d'afficher le soutien populaire et politique du Hezbollah aux deux listes électorales "l'unité de Beyrouth", qui regroupe l'alliance entre le mouvement Amal, al-Machari', le Courant patriotique libre, le Hezbollah et d'autres personnalités. Alors que la deuxième liste que nous soutenons à Baabda est celle de "l'entente nationale" qui regroupe le Courant patriotique Libre, le mouvement Amal, le Hezbollah et le parti démocratique libanais

A Beyrouth, une frange de la population se voit privée de la bonne représentation au Parlement dû à la loi électorale de la majorité. Aujourd'hui, elle trouve que l'opportunité est réelle pour pouvoir élire et choisir ses représentants. La liste de l'Unité de Beyrouth ne cherche pas à confisquer la voix des habitants de Beyrouth, comme le prétend la liste électorale du Futur.

Une partie de la population beyrouthine a le droit de choisir et d'élire les personnalités qu'elle trouve aptes et convenables.

Beyrouth se distingue de toutes les autres circonscriptions du fait qu'elle est la capitale du Liban, et qui héberge tous les Libanais: musulmans de toutes les communautés, et chrétiens. La ville Beyrouth doit refléter la véritable face du Liban. Il n'est permis à aucun courant ni parti de monopoliser la voix de la population de Beyrouth. Parmi les avantages de la loi proportionnelle on cite la chance de pouvoir représenter les différentes obédiences politiques et religieuses.

Le courant du Futur a détourné l'enjeu des élections pour les transformer en un conflit entre le projet de "l'identité arabe" et le projet "persique". Que veut-on dire par l'identité arabe? Certains avancent que l'identité arabe signifie la langue arabe et non pas la race. Si cet avis est valable, ceci signifie que l'arabité est un large titre qu'on ne saurait confiner dans la région arabe. Alors je propose au comité qui surveille les élections de tester les dirigeants des partis libanais et les candidats électoraux pour évaluer leurs connaissances en langue arabe.

Par ailleurs, si l'identité arabe signifie la prise en charge des causes arabes, et la défense des droits des peuples arabes, alors dans ce cas on se demande si l'identité arabe signifie d'adopter aveuglement les projets hégémoniques? D'abandonner le peuple palestinien qui souffre de toutes sortes d'injustices? Est-ce l'arabité passe par le mutisme face aux massacres à Gaza tous les vendredis? Est-ce l'arabité signifie la promotion de l'accord du siècle? Est-ce l'arabité se résume par la confiscation de la sainte mosquée d'al-Qods? Est-ce l'arabité est celle du roi saoudien qui vient d'admettre que les sionistes ont le droit de proclamer leur Etat sur la terre de la Palestine? Est-ce l'arabité passe par la renonciation aux richesses financières pour les offrir volontairement aux Etats-Unis pour les beaux yeux du président US? Est-ce l'arabité consiste à créer une image sombre de l'Islam? Est-ce l'arabité rime avec le déclenchement d'une guerre atroce et meurtrière contre le Yémen, la destruction de l'Irak et de la Syrie?

 Je dis aux habitants de Beyrouth: n'élisez pas ceux qui ont détruit l'Irak et la Syrie. Qui a envoyé des dizaines de milliers de kamikazes et de miliciens en Irak? Telle est l'arabité? Pousser Israël à frapper le Liban et Gaza relève-t-il de l'arabité?

De tout temps, Beyrouth était soucieuse des toutes les causes arabes. Beyrouth a tant manifesté en faveur de la Palestine et d'autres pays. Jamais Beyrouth ne se distanciait des causes arabes. Beyrouth est depuis toujours le berceau de la cause palestinienne. C'est elle qui a tiré en premier lieu ses balles sur les soldats de l'occupation israélienne qui l'ont quitté immédiatement.  Venez donc nous concurrencer pour respecter la véritable identité de Beyrouth.

Il faut aussi préserver le tissu social diversifié de Beyrouth. C'est un devoir primordial et il n'est permis à quiconque de tenir un discours confessionnel pour des raisons électorales.

Les habitants de Beyrouth ont plusieurs revendications, comme la crise de l'habitat. Une bonne part des Beyrouthins n'ont pas la capacité de vivre dans la capitale en raison des cupidités des marchands et des commerçants.

Dans la circonscription de Baabda, nous soutenons la liste de "l'entente nationale". Ce pays a besoin de vivre pratiquement ce slogan. Ceci se fait à travers la rencontre permanente et le dialogue continu entre les Libanais, à travers le respect de l'Autre. D'aucuns n'arrivent pas à supporter la simple appellation de la Banlieue Sud. Ce nom est devenu sur l'échelle mondiale équivalent de l'honneur, de l'héroïsme, du rejet de l'hégémonie.

A la veille de la guerre civile libanaise qui a commencé à Ain Remmaneh, nous devons insister sur l'importance de l'entente nationale. Nous nous rappelons de cette dure expérience pour pousser les Libanais à s'attacher toujours à la paix civile et à la coexistence afin de protéger le pays.

La stratégie US en ce temps consistait à envoyer les navires aux ports libanais afin de transporter les chrétiens vers l'Occident et de laisser le Liban aux musulmans.

C'est à quelques mètres de Ain Remmaneh que j'ai rencontré son Excellence le général Michel Aoun qui était chef du Courant Patriotique Libre à l'époque. Ce qui est le plus important de cette rencontre est la paix interne, la sérénité, la rencontre entre les Libanais. Aujourd'hui, nous avons plus que jamais besoin de cette rencontre, surtout entre les forces politiques qui partagent les mêmes objectifs stratégiques. L'adversité politique entre les alliés doit prendre fin après les élections.

De cette expérience d'entente entre le CPL et le Hezbollah, nous signalons que l'entente et la rencontre ne signifie pas la fusion en un seul parti. L'alliance et l'entente portent sur les questions stratégiques et des questions politiques libanaises. A Baabda, l'alliance entre le Hezbollah et le CPL est avant tout un intérêt politique. L'entente entre nous deux a duré 12 ans, ce qui n'est pas le cas d'autres formations politiques. Cette entente est donc solide, malgré les divergences électorales.

Nous devons être soucieux pour la lutte contre la corruption, mais ce qui est plus important encore est que les Libanais soient soucieux de ne prêter attention aux projets visant à entrainer le Liban dans une guerre civile. Il y a déjà quelques mois, Sabhane projetait la détention du Premier ministre à Riyad pour faire éclater la guerre civile au Liban. Malheureusement, certaines parties saluaient cette initiative et poussaient vers une guerre civile. Ceux qui ont cherché les groupes terroristes et les voitures piégées dans les territoires libanais aspiraient à une guerre civile. Ils souhaitaient déclencher une guerre entre Libanais et Palestiniens.

Ceux qui ont planifié une guerre en Irak, en Syrie et au Yémen, projettent toujours une guerre civile au Liban. Après l'épopée de la guerre de juillet 2006, la Banlieue Sud a tracé une nouvelle épopée à travers la patience et la retenue.

Passons à la conjoncture régionale: la région vit dans une grande tension. Tout le monde se pose des questions sur l'avenir de la région suite aux deux développements majeurs survenus en Syrie, à savoir, la frappe israélienne contre des soldats iraniens à l'aéroport T-4. Les Israéliens préméditaient le meurtre des soldats des gardiens de la révolution islamique. Je voudrais dire aux Israéliens: vous devez savoir qu'à travers cette frappe flagrante vous avez commis une erreur historique et commis un acte stupide majeur. Vous vous êtes entrainés dans une guerre directe contre l'Iran, qui n'est ni un pays faible, ni petit, ni lâche. Cette frappe constitue un tournant historique. L'après-frappe  diffère de l'avant-frape. On ne peut passer outre cet incident historique. 

Vous avez ouvert une nouvelle voie dans la confrontation, j'appelle les Israéliens à ne pas faire de mauvais calculs. Là aussi, nous témoignons de la peur d'Israël envers quelques soldats iraniens présents en Syrie, alors que l'ennemi n'a point peur de dizaines de milliers de miliciens terroristes présents à ses frontières. Ces "révolutionnaires" en Syrie sont vus comme étant des amis ou des alliés par Israël. Ceci démontre qui est le véritable ennemi d'Israël et qui sont ses amis.

Le deuxième développement qui se résume par la pièce fabriquée de la frappe chimique à Douma. Nous possédons des informations sûres qu'à Douma il n'y a pas eu de frappe chimique. Rien ne justifie ce fait. Avec chaque victoire de l'armée syrienne, on fomente une attaque chimique.

Trump a exploité la situation et a commencé à poster des tweets sur ses intentions de frapper la Syrie. Nous sommes face à une nouvelle forme de l'hégémonie américaine: il s'est présenté en tant qu'enquêteur, juge et bourreau à la fois. C'est une forme d'abrutissement des peuples.

Tous les peuples arabes ont le droit de s'inquiéter, le monde entier doit être inquiet de l'administration US. Avec cette administration non harmonieuse, inquiète et déchirée, et avec ce président incompréhensible, émotif, qui prend des décisions sur Twitter, sans aucune consultation.

Il y a déjà quelques semaines, ce Trump a annoncé son intention de se retirer de la Syrie. Aujourd'hui il décide de faire la guerre contre la Syrie.

Par ailleurs, Trump est un commerçant qui ne pense qu'aux argents.

Quand il est parti en Arabie Saoudite, il a parlé simplement de l'argent, d'avoir récupéré des milliards de dollars. Il a entre autre appelé l'Arabie Saoudite à verser des sommes d'argent pour financer le maintien des troupes US sur le sol syrien. Pour Trump, l'armée US est un ensemble de mercenaires: on paie de l'argent, on mène des guerres par procuration.

Sur un autre plan, Trump est embourbé dans des crises internes liées aux enquêtes par Moeller. Donc, face à une telle administration et à un tel président, le monde a le droit de s'inquiéter.  Tout est possible on ne peut écarter aucune option.

Trump doit savoir, ainsi que son administration et les services de renseignements occidentaux que la Syrie, l'Iran, la Russie et les factions de résistance n'ont point peur des menaces de Trump. Personne n'a peur. Donc, ne t'attends pas au fléchissement de ces forces qui ont mis à échec tous les projets fomentés contre la région.

Trump brandit la menace de la guerre contre des pays qui ont réalisé un grand nombre de victoires, alors qu'il veut combattre avec une Amérique accablée de défaites. Cette administration doit savoir que la guerre contre la région ne sera pas une guerre contre les armées de la région, mais contre les peuples de cette région. Et dans toutes les batailles menées par les USA contre les peuples, ils sortaient vaincus. Toujours, les forces US quittaient les pays en débandade. Nous allons assumer nos responsabilités quelles que soient les circonstances.

Soyez nombreux le 6 mai pour voter, pour prêter main forte à la résistance, pour être fidèles au sang des martyrs, pour sauver l'avenir de ce pays.  

Source : French.alahednews

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