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Syrie: les images satellites du site Lafarge montrent des hélicoptères US

Syrie: les images satellites du site Lafarge montrent des hélicoptères US
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L’enquête sur l’affaire très médiatisé visant à déterminer si la société française Lafarge a parrainé des organisations terroristes en Syrie pourrait bientôt prendre un nouveau tournant inattendu. Vous avez probablement entendu parler de l’enquête lancée par les tribunaux français en 2017 sur les accusations portées par les employés locaux d’une cimenterie appartenant à la société française Lafarge, qui ont été pris pour cible par des terroristes (l’usine était située dans le district de Tell Abyad de la province syrienne de Raqqa, à une vingtaine de kilomètres de la frontière syro-turque, coordonnées géographiques: 36°32’42.0″N 38°35’06.0″E – Voir la carte).

Syrie: les images satellites du site Lafarge montrent des hélicoptères US

Avec le déclenchement du conflit syrien en 2011, les Kurdes ont progressivement acquis une influence croissante sur cette partie du Kurdistan syrien. Vers le milieu de l’année 2012, la région était en fait sous le contrôle de la milice kurde du YPG soutenue par les États-Unis, l’aile militaire de la plus puissante organisation politique du Kurdistan syrien, le Parti de l’Union démocratique (PYD). A l’époque, face à la détérioration de la situation sécuritaire, les dirigeants français de Lafarge ont décidé d’évacuer de la Syrie l’ensemble du personnel expatrié de l’usine, mais ont contraint les salariés locaux à rester pour assurer le fonctionnement de l’usine.

À la fin de 2014, la région où se trouvait l’usine était devenue un épicentre de violentes batailles entre les forces de YPG et les activistes de «Daech». Malgré le danger très réel que cela représentait pour le personnel de l’usine et leurs demandes répétées d’évacuation, la direction de l’entreprise a insisté sans ambiguïté sur le fait que le travail devait continuer:

En se basant sur la correspondance interne de l’équipe de sécurité de cette usine syrienne dont le siège social se trouve en France et qui a été publiée sur Internet, les membres de «Daech» se sont présentés à l’usine au plus tôt fin septembre 2014 (la décision d’évacuation a en tout cas été prise le 18 septembre 2014, soit avant l’arrivée des djihadistes). Et à la mi-avril 2015, les employés de l’usine étaient en train de recenser les dégâts causés par l’occupation de «Daech» et les destructions survenues après la libération de la région par les forces kurdes:

Dans les courriels qui ont été reçus, il n’y a pas la moindre mention du fait qu’avant septembre 2014, l’usine effectuait des paiements d’une manière ou d’une autre pour se protéger de la violence de «Daech». Il n’y a pas non plus de propositions de la part de l’équipe de sécurité juste avant l’occupation de la région qui suggèrent que les terroristes aient été achetés. A l’exception d’un court intervalle entre septembre 2014 et avril 2015, l’usine est restée sous le contrôle de la milice kurde pendant toute la durée du conflit syrien, ce qui rend l’histoire officielle – à savoir que de 2011 à 2014, Lafarge aurait payé «Daech» 15,2 millions de dollars pour assurer la sécurité de ses installations – dénuée de sens.

Les images satellites du site de l’usine Lafarge, qui ont été postées sur terraserver.com à la mi-2016, jettent un peu de lumière sur la vérité de ce qui s’est réellement passé, car elles montrent clairement sur les lieux des hélicoptères de combat et de transport de l’US Air Force:

A cette époque, de nombreux médias alternatifs publiaient des déclarations selon lesquelles une base spéciale avait été construite par la coalition qui luttait contre «Daech». Il n’y a pas d’informations fiables sur le moment exact de la création de cette base, mais on sait que les Etats-Unis ont commencé à fournir un soutien logistique et militaire aux forces kurdes près de la ville de Kobani (le centre administratif kurde le plus proche de l’usine, près de la frontière turque) au plus tôt vers le milieu de l’année 2014. Auparavant, l’administration Obama et le Pentagone n’étaient apparemment pas encore tout à fait certains du côté sur lequel miser – «Daech» ou la milice kurde – dans la guerre contre Damas. Il est logique de supposer que l’usine, qui est devenue par la suite la base opérationnelle des unités de combat de l’armée américaine, avait été précédemment utilisée comme couverture pour des contacts secrets avec les islamistes entre 2011 et 2014. Il est d’autant plus logique que c’est la décision américaine, à la mi-2014, de placer enfin ses paris sur les forces kurdes qui a provoqué la capture de ce territoire par «Daech» quelques mois plus tard, en plus de la destruction de l’usine en tant qu'«acte de vengeance», en colère face à leurs espoirs déçus d’un soutien dissimulé de la part de l’armée et des services de renseignement américains.

Compte tenu de ces éléments, l’enquête française sur les charges retenues contre les anciens dirigeants de la société doit inéluctablement conduire à de véritables réponses aux questions clés suivantes:

– L’équipe de sécurité de l’entreprise avait-t-elle des raisons réelles «d’acheter Daech» de 2011 à 2014?

– Quelles fonctions, en plus d’assurer directement la sécurité des actifs de l’entreprise en Syrie, ont été exercées par Jean-Claude Veillard, ancien officier militaire des forces spéciales françaises, alors qu’il était directeur adjoint de la sécurité chez Lafarge?

–  qui a-t-il rencontré à l’été 2012 dans la ville kurde de Gaziantep (au sud de la Turquie) et sur les ordres de qui?

– était-il, lui ou certains de ses subordonnés de l’équipe de sécurité de l’usine, en contact avec des représentants du Pentagone ou d’autres forces américaines en Syrie?

– des inconnus d’apparence européenne ont-ils visité le site de l’usine après l’évacuation du personnel étranger en 2012?

– et enfin, pourquoi l’enquête interne initiale sur les circonstances de l’affaire Lafarge a-t-elle été menée au printemps 2017, avec l’aide des avocats de la société américaine Baker & McKenzie, connue pour ses liens de longue date avec la CIA?

Source : wikistrike

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